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les collections aristophil
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COCTEAU JEAN
MANUSCRIT autographe,
Le Cap de Bonne Espérance
et
Poésies
, [1915-1917]
; 9 albums in-fol. (31,5 x 23,2 cm)
à couverture toilée beige, albums à dessin à feuillets
détachables (à la marque
Chapron Coquelin Suc
r
).
15 000 / 20 000 €
Important manuscrit complet d’une toute première version du
poème
Le Cap de Bonne Espérance
, au superbe graphisme
.
Dans ce long poème, rédigé pendant la Grande Guerre en hommage
à son ami Roland GARROS, Cocteau a transposé poétiquement,
avec une magnifique liberté formelle, l’expérience des vols aériens,
avec d’intéressantes recherches pour traduire graphiquement (puis
typographiquement, à la suite de Mallarmé) le mouvement et la
vitesse dans l’espace vivant de la page. Cocteau a considéré
Le Cap
de Bonne Espérance
comme son véritable premier livre, après avoir
désavoué ses trois premiers recueils.
Les cahiers sont numérotés par Cocteau sur la couverture à l’encre
verte de 1 à 8 et 8
bis
. Sur le premier cahier, il a inscrit le titre en
lettres capitales
:
VOCABULAIRE. POÉSIES
, et sur le cahier 6
:
LE
CAP DE BONNE ESPÉRANCE
.
Le premier cahier est une sorte de mise en train du grand poème, à
la recherche d’une inventivité dans la mise en page du texte poétique.
Le manuscrit des huit autres cahiers donne, selon Pierre Caizergues,
«
l’état le plus ancien du poème
», découpé en chants, auxquels
Cocteau ajoutera une « Dédicace
» et un «
Préambule
»
: «
les huit
chants proprement dits s’y succèdent dans le même ordre que celui
de l’édition originale. Ce manuscrit comporte de très nombreuses
variantes […]. Elles concernent le lexique ou la syntaxe du texte
proprement dit, mais aussi la manière dont il occupe l’espace de
la page
: croisements de mots, dispositions géométriques diverses,
jeux sur la simultanéité
» (
Œuvres poétiques complètes
, Bibl. de la
Pléiade, p.
1562).
Le cahier n°
1, d’une écriture analogue aux autres, à l’encre violette,
contient six pièces contemporaines du
Cap
. On y trouve les versions
primitives de trois poèmes repris dans
Poésies (1917-1920)
(Éditions
de la Sirène, 1920), deux poèmes recueillis dans
Embarcadères
(Fata Morgana, 1986, d’après un autre manuscrit), et un poème sur
PICASSO qui semble inédit. À l’exception du premier poème sans
titre, où les lignes sont disposées sur la largeur de la page, les autres
poèmes sont précédés d’une page de titre et occupent la page dans
la longueur, à l’italienne. * « Picasso ne demeure pas sur un jardin
»…