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les collections aristophil
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COCTEAU JEAN
MANUSCRIT autographe signé « Jean Cocteau
»,
La Lampe d’Aladin
, [1907-1909]
; environ 100 pages in-4
(la plupart 29 x 22,5 cm)
; et COPIE corrigée
; 94 pages in-4.
15 000 / 20 000 €
Très précieux manuscrit de travail du premier livre de Jean Cocteau,
illustré de dessins
.
C’est en février 1909 que parut le premier livre de Jean Cocteau, à
compte d’auteur, à la Société d’Éditions. À la suite des 92 poèmes,
composés entre 1906 (Cocteau avait alors seize ans) et 1908, le recueil
s’achevait sur une «
fantaisie en un acte,
Bric-à-Brac
, qui ne figure pas
ici. Le 4 avril 1908, une matinée organisée par le comédien De Max
avait révélé le nom du jeune Cocteau au Tout-Paris, où Laurent Tailhade
avait salué le jeune poète
: « Cette conception amère, ce pessimisme
de l’adolescent qu’effraie et sollicite la douleur de vivre donne aux
poèmes de Cocteau un accent très personnel, une distinction dans la
mélancolie extrêmement remarquable
»
; il faut y ajouter la fantaisie,
dans ce recueil placé sous le signe des
Mille et une nuits
.
Le manuscrit autographe
comprend 59 poèmes, certains en plusieurs
états, à l’encre noire ou violette, certains mis au net sur des feuillets
de papier vélin fort, quelques-uns de premier jet sur des feuillets de
cahier d’écolier. On relève de
nombreuses ratures et corrections
, et
des
variantes
avec le texte définitif. Certains poèmes sont recopiés
d’une autre main (probablement ses amis René Rocher ou Jacques
Renaud, ici notés R). Il comprend 3 pages de titre (la première datée
1907, les deux autres 1909), puis le texte «
Pour expliquer le titre
»,
dont on citera la conclusion
: «
J’ai erré dans la vie sombre avec la
lampe merveilleuse. Jeune comme Aladin j’ai, marchant d’un pas
craintif, vu des joyaux, des fruits, des lueurs et des ténèbres – et, le
cœur chargé d’illusions, j’ai pleuré devant la difficulté de les apporter
à la lumière de les offrir au monde incrédule
».
Le recueil est ordonné en six parties.
I.
L
es
degrés
de
marbre
– «
Alors Aladin descendit en courant les
degrés de marbre
»...
Le mensonge
(copie R)
;
Un bassin
(« à Henri de
Régnier
», Lucie Delarue-Mardrus dans l’éd.)
;
Conte
;
La catastrophe
;
Dimanche
;
La soirée douce
;
Adoration
;
L’orgue
(titre ajouté par De
Max)
;
Nocturne
(2 versions)
;
Souvenir de l’Ermitage
(copie R)
; [
Calme
]
(en 3 strophes, la dernière biffée sur la copie R jointe)
;
Une très jolie
toile de l’école Watteau
;
Sur la mort d’une belle dame
(2 versions)
;
[
Les vers
]
;
Portrait
(plus copie R)
;
Les six muses de ma bibliothèque
(2 versions, la 2
e
dédiée à Maurice Rostand)
;
La troisième ballade de
Chopin
« d’après Auberey Beardsley
»
;
Isola Madre
;
Symphonie en
rose à Vérone
(au dos, ébauche au crayon d’un poème sur Venise)
;
Promenade
(plus copie R)
; [
Fresque
] (au dos, brouillon au crayon
d’un texte sur Venise
; plus copie R)
;
Le Pendentif
(plus copie R)
;
En manière d’épitaphe Venise
;
En souvenir d’un soir d’automne au
jardin Eaden
;
La Désireuse
;
La folle
;
L’inconsciente
;
La Peureuse
.
II.
L
e
piédestal de
bronze
– « Et il vit sur le piédestal de bronze la lampe
allumée
»…
Offrande
;
Le Renard
;
Le Satyre
;
Psyché
(«
à René