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les collections aristophil

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BAILLY Jean Sylvain

(1736-1793)

savant et astronome ; premier Maire

de Paris, il mourut guillotiné.

L.A.S. « Bailly », Nantes 21 novembre

1792, à Madame LE FAIVRE ; 4 pages

in-4.

800 / 1 000 €

Belle et longue lettre où Bailly, retiré à

Nantes avec sa femme, se défend d’avoir

jamais émigré

.

[Après le retour de Louis XVI et de sa famille

de Varennes, le peuple s’assemble sur le

Champ-de-Mars le 17 juillet 1791 pour

réclamer la déchéance du Roi. Bailly, maire

de Paris, appuyé par La Fayette et la Garde

Chaillot »... Suit l’itinéraire exact, daté pour

chaque localité, suivi par Bailly depuis le 29

novembre 1791 jusqu’à la fin de juillet 1792 :

Le Havre, Chaillot, Versailles, Vitry, Fontaine-

bleau, Sens, Troyes, Melun, Pithiviers, Tours,

Blois, Poitiers, Niort, Fontenay et Nantes où

il parvient le 27 juillet 1792. Il s’agit pour Bailly

d’apporter la preuve que, selon le décret du

8 avril « qui donnait aux émigrés un mois

pour rentrer », il est en France depuis le 9

mai : « Le nouveau decret est formel à cet

égard. Il s’agit donc de prouver ma residence

dans la republique depuis cette époque,

et d’après l’itinéraire que je viens de vous

donner, vous voiez qu’il ne s’agit que de

recueillir les faits. Vous avez mon certificat

qui remonte au 27 juillet. Voila une partie de

l’intervalle ; je joins ici mon passeport visé

dans les municipalités les 14 et 25 juin, les

9, 20, 25, 30 juillet. Voila encore une partie

de l’intervalle et nous remontons au 14 juin.

Quant au reste de la preuve voici plusieurs

moiens de la faire »... Bailly préconise, avec

force détails, plusieurs moyens pour établir

la preuve de sa non émigration : son certificat

de résidence établi par le commissaire de

police de la section des Champs-Élysées ; les

demandes à faire à la section de Chaillot, où

il résidait dans sa propriété, ce dont peuvent

témoigner le curé et « tous nos fournisseurs,

surtout le boucher dont le livre fait foi » ; sa

présence à quatre séances du jury d’accusa-

tion, dont doit témoigner le procès-verbal...

« Nous n’oublirons jamais le service de veri-

tables amis que vous nous rendez et nous

le sentons d’autant plus à chaque nouvelle

peine que nous vous donnons et à M. Le

Faivre. Il n’y avait que vous deux qui pussiez

nous secourir, et efficacement, dans cette

circonstance tout à fait affligeante ». Car il

ne veut pas se mettre entre les mains de

l’abbé MAURY : « il me donnerait à coup sur

l’absolution de la main gauche »...

Nationale, proclame la loi martiale et fait tirer

pour dissiper les attroupements. Dès lors sa

popularité est perdue. Il est cependant réélu

maire, mais il cède la place à Pétion le 18

novembre 1791. Il se retire alors à Nantes où

il séjournera quelque temps.]

Il rassure son amie : « la preuve légale ne peut

manquer. Je ne suis pas sorti du roiaume ;

ainsi il faudra bien que la preuve se fasse.

Je vais vous rendre compte de tout, vous

indiquer les moyens, et vous voudrez bien

faire faire par mon neveu les recherches

et les demarches necessaires. Sorti de la

mairie le 18 9

bre

1791, j’ai été sur le champ à