30
les collections aristophil
529
BAILLY Jean Sylvain
(1736-1793)
savant et astronome ; premier Maire
de Paris, il mourut guillotiné.
L.A.S. « Bailly », Nantes 21 novembre
1792, à Madame LE FAIVRE ; 4 pages
in-4.
800 / 1 000 €
Belle et longue lettre où Bailly, retiré à
Nantes avec sa femme, se défend d’avoir
jamais émigré
.
[Après le retour de Louis XVI et de sa famille
de Varennes, le peuple s’assemble sur le
Champ-de-Mars le 17 juillet 1791 pour
réclamer la déchéance du Roi. Bailly, maire
de Paris, appuyé par La Fayette et la Garde
Chaillot »... Suit l’itinéraire exact, daté pour
chaque localité, suivi par Bailly depuis le 29
novembre 1791 jusqu’à la fin de juillet 1792 :
Le Havre, Chaillot, Versailles, Vitry, Fontaine-
bleau, Sens, Troyes, Melun, Pithiviers, Tours,
Blois, Poitiers, Niort, Fontenay et Nantes où
il parvient le 27 juillet 1792. Il s’agit pour Bailly
d’apporter la preuve que, selon le décret du
8 avril « qui donnait aux émigrés un mois
pour rentrer », il est en France depuis le 9
mai : « Le nouveau decret est formel à cet
égard. Il s’agit donc de prouver ma residence
dans la republique depuis cette époque,
et d’après l’itinéraire que je viens de vous
donner, vous voiez qu’il ne s’agit que de
recueillir les faits. Vous avez mon certificat
qui remonte au 27 juillet. Voila une partie de
l’intervalle ; je joins ici mon passeport visé
dans les municipalités les 14 et 25 juin, les
9, 20, 25, 30 juillet. Voila encore une partie
de l’intervalle et nous remontons au 14 juin.
Quant au reste de la preuve voici plusieurs
moiens de la faire »... Bailly préconise, avec
force détails, plusieurs moyens pour établir
la preuve de sa non émigration : son certificat
de résidence établi par le commissaire de
police de la section des Champs-Élysées ; les
demandes à faire à la section de Chaillot, où
il résidait dans sa propriété, ce dont peuvent
témoigner le curé et « tous nos fournisseurs,
surtout le boucher dont le livre fait foi » ; sa
présence à quatre séances du jury d’accusa-
tion, dont doit témoigner le procès-verbal...
« Nous n’oublirons jamais le service de veri-
tables amis que vous nous rendez et nous
le sentons d’autant plus à chaque nouvelle
peine que nous vous donnons et à M. Le
Faivre. Il n’y avait que vous deux qui pussiez
nous secourir, et efficacement, dans cette
circonstance tout à fait affligeante ». Car il
ne veut pas se mettre entre les mains de
l’abbé MAURY : « il me donnerait à coup sur
l’absolution de la main gauche »...
Nationale, proclame la loi martiale et fait tirer
pour dissiper les attroupements. Dès lors sa
popularité est perdue. Il est cependant réélu
maire, mais il cède la place à Pétion le 18
novembre 1791. Il se retire alors à Nantes où
il séjournera quelque temps.]
Il rassure son amie : « la preuve légale ne peut
manquer. Je ne suis pas sorti du roiaume ;
ainsi il faudra bien que la preuve se fasse.
Je vais vous rendre compte de tout, vous
indiquer les moyens, et vous voudrez bien
faire faire par mon neveu les recherches
et les demarches necessaires. Sorti de la
mairie le 18 9
bre
1791, j’ai été sur le champ à