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ESCLAVAGE ET COLONIES

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MARDI 5 MARS 2019

179

MACKAU (lois). — Exposés des motifs, rapports et débats des chambres législatives concernant les lois des 18 et 19 juillet 1845 relatives

au régime des esclaves, à l’introduction de cultivateurs européens et à la formation d’établissements agricoles dans les colonies françaises.

Paris, Imprimerie royale, 1845.

Fort volume in-8, demi-basane bleue, dos lisse orné, tranches mouchetées

(Reliure de l’époque).

300/400 €

Édition originale.

Le baron Armand de Mackau, ministre de la Marine et des Colonies, présenta au début du printemps 1844 puis en 1845 un projet de loi visant

à modifier le régime colonial et la réglementation de l’esclavage. Son projet fut voté le 4 juin et les textes promulgués les 18 et 19 juillet 1845.

Ces derniers prévoyaient l’affranchissement des esclaves du domaine en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane et à Bourbon, la possibilité

du rachat dit « forcé » des esclaves, et l’allocation de crédits pour faciliter une émigration de cultivateurs de France vers ces colonies (cf. Nelly

Schmidt,

Abolitionnistes de l’esclavage et réformateurs des colonies

, 2000, p. 136).

Pliure verticale au faux-titre. Frottements à la reliure.

180

MADIOU (Thomas). Histoire d’Haïti.

Port-au-Prince, Imprimerie de Jh. Courtois, 1847.

3 volumes in-8, demi-chagrin bordeaux, dos orné

(Reliure moderne).

500/600 €

Chadenat, n°362. — Sabin, n°43704.

Édition originale.

Ouvrage très rare imprimé à Port-au-Prince, considéré comme LA MEILLEURE HISTOIRE DE LA PERIODE DE L’INDEPENDANCE D’HAÏTI (Chadenat).

Sans le tome IV, publié d’après les papiers de l’auteur en 1904 seulement.

Exemplaire modeste, présentant de nombreuses rousseurs et taches au texte. Les dos de la reliure d’origine ont été réappliqués. Titre et deux

premiers feuillets du tome I restaurés.

181

MALENFANT (colonel). Des colonies, et particulièrement de celle de Saint-Domingue ; mémoire historique et politique.

Paris, Audibert,

Et au Cabinet de lecture, août 1814.

In-8, broché, non rogné, couverture, étiquette de titre imprimée au dos, chemise et étui

(Devauchelle).

300/400 €

Sabin, n°44114. — Duvivier,

Haïti,

t. II, p. 92.

Édition originale.

Le colonel Malenfant, propriétaire à Saint-Domingue, donne un précis historique des guerres civiles qui ont permis l’indépendance de l’île

et la liberté des esclaves, et met en garde le gouvernement français des malheurs qui résulteraient d’une nouvelle expédition à Saint-Domingue.

Celui-ci, qui osa déclarer que les

Créoles étaient plus intelligents que les paysans de France

(p. 209), propose en outre un

Code ou Règlement

de culture

(pp. 306-334), constitué de 57 articles, en faveur de l’émancipation du travailleur noir (le cultivateur), lequel pourrait jouir de sa

liberté au terme de neuf années consécutives de travail et d’une part attachée à son emploi auprès du propriétaire.

Exemplaire broché, tel que paru.

Manque le dernier feuillet contenant l’errata.

182

MALO (Charles). Histoire de Saint-Domingue, depuis sa découverte jusqu’à ce jour ; suivi de pièces justificatives.

Paris, Louis Janet, Delaunay, 1819.

In-8, broché, tranches lisses, couverture de l’époque.

400/500 €

Sabin, n°44140.

Seconde édition de cette histoire complète de l’île de Saint-Domingue. Elle a été publiée la même année que l’originale, tirée à 700 exemplaires

et vite épuisée (cf. l

’Avis

du libraire-éditeur).

Les notes justificatives contiennent, entre autres, la retranscription d’une lettre adressée par Toussaint-Louverture à Bonaparte, où le général noir

dénonce

le carnage et la dévastation

qui se sont répandus sur son île par les forces destinées à faire respecter la souveraineté française

(pp. 349-352).

183

MALOUET (Pierre-Victor, baron). Collection de mémoires et correspondances officielles sur l’administration des colonies, et notamment sur la

Guiane française et hollandaise.

Paris, Baudouin, An X

[1802]. 5 volumes in-8, broché, non rogné, couverture, sous grand étui moderne.

200/300 €

Chadenat, n°911. — Sabin, n°44145. — Leclerc, n°932.

Première édition de cette COLLECTION RARE ET ESTIMEE rédigée par un ancien administrateur des Colonies et de la Marine, farouche opposant

à l’affranchissement des esclaves noirs.

Les deux premiers volumes concernent la Guyane française et contiennent des notions exactes sur les Indiens Galibis, le troisième concerne le

Surinam, et le quatrième l’île de Saint-Domingue. Le tome V est entièrement consacré à la traite des Noirs et l’esclavage en Amérique : on y trouve

des notes du comte de Mirabeau sur ces infâmes traitements.

Manquent les 4 planches (plans et cartes). Manquent les faux-titres des tomes II et III.

Couverture et pièce de titre imprimée au dos renouvelées pour les tomes I et V. Premier plat de la couverture du tome II détachée (conservée).

Rousseurs et mouillures à quelques feuillets, en particulier au tome V. Dos salis avec petits manques de papier aux couvertures.

184

MARTINIQUE. — Ensemble 3 lettres signées des années 1786-1791.

100/150 €

— L.S. à M. Thomé, capitaine au régiment des gardes françaises, datée de Versailles le 30 juin 1786, une demi-page in-folio. Le maréchal

de Castries fait savoir que le Roi a accordé une pension à la veuve d’un sieur Thomé, ancien commissaire des colonies en poste à Sainte-Lucie,

mais que cette

faveur ne se peut pas être étendue aux Enfans.

— L.S. de Thomé, datée du 6 juillet 1786, 2 pages in-12, cachets de cire noire. Il semble que cette lettre ait servi de brouillon au brigadier

Thomé pour sa réponse au maréchal de Castries, le remerciant d’avoir obtenu du roi une pension pour le sieur Thomé mort à Sainte-Lucie.

— L.S. de Madame G. Thomé (veuve dudit Thomé), datée de Saint-Pierre en Martinique, le 24 novembre 1791, une page et demie in-8

carré. La veuve dresse un tableau de la situation troublée de la colonie et dit avoir été obligée de fuir vers les colonies anglaise ; fait part

de son inquiétude au sujet de La Martinique :

nous sommes peut-être menacés des mêmes événemens de St-Domingue.

185

MONTLOSIER (comte de). L.A.S. au sujet de l’abolition dont il était un fervent partisan, non datée [vers 1830], 3 pages et demies in-4.

150/200 €

Mon cher et respectable ami, je vous remercie de votre lettre et de celle de M. de La Rochefoucauld qui l’accompagne, je suis reconnaissant

des sentiments qu’il me témoigne.

[…]

je désire me mettre à mon aise dans cette question d’affranchissement sur laquelle j’ai lu tous vos beaux

discours hier.

[...]

on s’apitoie sur les Noirs des colonies, et sur les Noirs d’Afrique. Mensonge. Mensonge que cet apitoiement. Tous les jours

des milliers de nos compatriotes à Paris et ailleurs, meurent, souffrent, sont entassés dans des prisons. Aucun de nos apitoyeurs de nègres ne

s’occupent d’eux

[...].

186

MOREAU DE JONNÈS (Alexandre). Recherches statistiques sur l’esclavage colonial et sur les moyens de le supprimer.

Paris, Imprimerie

de Bourgogne et Martinet, 1842.

In-8, broché.

150/200 €

Sabin, n°50558.

Édition originale.

Né à Rennes en 1778, l’auteur, qui participa à différentes expéditions militaires aux Antilles, dresse une étude statistique sur la population

des esclaves dans les colonies françaises, anglaises et espagnoles depuis la fin du XVII

e

siècle.

Tampon de la bibliothèque Raymond Decary.

Fente à un mors, petit manque de papier en queue.

187

MOREAU DE SAINT-MÉRY (Médéric-Louis-Élie). Description

topographique, physique, civile, politique et historique de la

partie française de l’isle Saint-Domingue.

Philadelphie,

Chez l’Auteur ; Paris, Dupont ; Hambourg, Chez les principaux

Libraires, 1797-1798.

2 volumes in-4, bradel cartonnage papier

marbré, dos lisse, pièce de titre rouge

(Reliure moderne).

2 000/2 500 €

Sabin, n°50571. — Leclerc (1867, n°1038).

TRES RARE EDITION ORIGINALE DE CET IMPORTANT

OUVRAGE POUR L’HISTOIRE DE LA COLONIE FRANÇAISE DE

SAINT-DOMINGUE JUSTE AVANT L’INSURRECTION DE 1791.

Publiée avec l’aide financière de Talleyrand, elle a été

imprimée par l’auteur lui-même, né en 1750 à Fort-Royal en

Martinique, avocat à Saint-Domingue, député de la Martinique

à la Constituante puis émigré aux États-Unis où il s’installa en

tant que libraire et imprimeur à Philadelphie.

Une carte dépliante de l’île de Saint-Domingue, datée 1796

et gravée par Vallance, et un grand tableau dépliant.

Les deux grands tomes de la Partie française fourmillent de

renseignements précieux pour l’histoire des Indes occidentales.

Tout avait été écrit, jusqu’en 1789, sous les yeux des habitants

des colonies et avec l’aide des connaissances de beaucoup

d’entre eux. Aucun autre historien avant Moreau de Saint-Méry

n’avait passé quatorze ans à chercher, soit dans la colonie,

soit à Versailles, des détails historiques destinés à rendre

plus utile sa description topographique. Lui seul possédait,

depuis la catastrophe survenue aux colonies françaises, une

documentation aussi complète sur l’histoire des Antilles

(Anthony

Louis Elicona,

Un colonial sous la Révolution en France et en

Amérique : Moreau de Saint-Méry,

1934, p. 144).

On joint 2 cartes gravées de Saint-Domingue. Piqûres à de

nombreux cahiers et au tableau ; petite moisissure couleur

lie-de-vin à l’angle supérieur du cahier Cccc du tome II.

Mouillures marginales aux cahiers b et c du tome II. Carte roussie.

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