Previous Page  187 / 192 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 187 / 192 Next Page
Page Background

187

HISTOIRE

1651

VISMES (ANNE-PIERRE-JACQUES DE).

Pasilogie, ou de la musique considérée comme langue

universelle

. Paris, Prault, 1806. In-8, maroquin rouge à long

grain, roulette et frise en encadrement, le premier plat porte

une dédicace frappée dans la largeur, armoiries au centre

du second plat, dos lisse orné, roulette intérieure, frise sur

les coupes, doublure et gardes de moire bleue, tranches

dorées (

Reliure de l’époque

).

5 000 / 6 000 €

Édition originale, contenant 2 tableaux dépliants et 3 feuillets de

musique notée dépliants (

Ode d’Horace

et

Ode de Sapho

).

Jacques de Vismes (1745-1819) fut régisseur de l’Académie royale de

musique de Paris en 1778. Ses tentatives de réforme de l’Opéra se

heurtèrent à l’opposition des partisans de Lully, Rameau ou Gluck,

qui protestaient contre l’introduction de la nouvelle musique italienne.

Il dut démissionner en 1780 et ne retrouva l’Opéra qu’en 1799, dont il

devint brièvement directeur en 1800. On lui doit deux opéras comiques,

La Double Récompense

et

Eugène et Lanval

.

Etudiant les systèmes des Égyptiens, des Chinois et des Grecs

anciens, l’auteur expose les concordances qui, selon lui, existent

entre le système des notes et celui des planètes. Il explique ainsi la

visée de sa

Pasilogie

:

Comme rien n’existe sur la terre, qu’il ne soit

le représentatif, ou la correspondance d’une chose qui existe dans

le ciel, et qu’il y a dans le ciel une langue universelle, il faut donc

qu’il y ait aussi sur notre terre une langue primitive, universelle, qui

soit l’image, la copie, du langage angélique, et cette langue c’est

la musique

.

Ce musicien était aussi homme de lettres et, outre cette

Pasilogie

, il

est également l’auteur d’Éléonore d’Amboise, duchesse de Bretagne,

un roman historique (1807) et des

Recherches nouvelles sur l’origine

et la destruction des pyramides d’Égypte, suivies d’une Dissertation

sur la fin du globe terrestre

(1812).

Curieuse et précieuse reliure de présent portant sur le premier

plat cette dédicace à l’impératrice Joséphine :

À Sa Majesté

L’Impératrice et Reine En Décorant Ton Front D’une Double Couronne

Napoléon Consacre À La Postérité Et L’estime Et L’amour Qu’il A

Pour Ta Personne L’une Est Pour Tes Vertus L’autre Pour Ta Beauté.

Sur le second plat, les armoiries de l’impératrice, dont Constant,

premier valet de chambre de Napoléon, rapporte ainsi son goût pour

la musique :

Elle était excellente musicienne, jouait très bien de la

harpe et chantait avec goût

.

Quelques piqûres et rousseurs. Petits frottements à la reliure.

Provenance : docteur Maurice Catinat (ex-libris).