Previous Page  48 / 72 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 48 / 72 Next Page
Page Background

192. Albert PARAZ, lettre en partie dactylographiée, en partie manuscrite signée à Jean-Louis Tixier Vignancour

datée

A. Paraz Vence (A.M.) le 16 Février 1951

”, un feuillet recto-verso. Paraz consulte Tixier sur l’affaire opposant Céline à

André Gillois et Carmen Tessier, la “commère” de France-soir qui l’a qualifié de professionnel de l’antisémitisme, à

laquelle est consacré le chapitre VII (p 59-65) du Menuet du Haricot. Le post scriptum manuscrit évoque son propre

procès contre Edmond Michelet :

Le 28 je passe à Bourg

(en Bresse)

en correctionnelle. C’est Berthon qui me défend.

Je ne résiste pas à vous envoyer la copie exacte de l’assignation me concernant, pour rire en société. Il y a là un point

curieux. Michelet, l’épicier, me reproche d’insinuer qu’il n’a pas été un vrai résistant. Mais comme je proclame que les

résistants sont tous des fripouilles, ce qu’on me reproche au même tribunal, je ne vois pas où est l’injure. Ce pauvre con

de Michelet aurait mieux fait de se désister, je ne lui en veux nullement et il va se faire traîner dans la boue. Mais si je

le fais tâter dans ce sens il croit que j’ai peur et insiste. C’est un pauvre type.

200/250

Voir la reproduction

193. Albert PARAZ, longue lettre en partie dactylographiée, en partie manuscrite signée à L-F Céline datée

A. Paraz -

Vence le 7 Avril 1951

”, un feuillet recto-verso. Paraz aborde des sujets divers :

Mon Vieux, Comme me l’écrit Bendz tu es

véritablement évangélique Tu ne veux pas qu’on engueule Mme Simone parce qu’elle est vieille et tu as certainement rai-

son

(...)

Ce qu’il y a de plus ennuyeux dans le fait d’être poursuivi c’est qu’on reçoit la visite de tous les flics du pays qui

viennent vous faire signer des papiers et jurer de direlavérité, celam’agacebougrement.J’aicommencéparlesfoutreà

laporteetjemesuis aperçu ce matin qu’ils venaien

(t)

surtout parce qu’ils voulaient que je leur dédicace des livres.

Un copain Ebstein me dit qu’il est en cheville avec Tixier, que cela marche tout ce qu’il y a de bien pour toi que tu es

amnistiable mais qu’il faut que cela se fasse dans le plus grand silence donc motus. Je crois qu’Ebstein est vraiment un

type efficace. Si tu dois revenir, il ira te chercher avec sa voiture, comme ça tu pourras ramener Bébert et les bêtes.

(...)

Walter de la Vogelweide, le minnesinger du XII° était un polémiste et ses chansons des pamphlets politiques. Enfin j’en

ai fini avec le mien (tu vois les corrections ont été rapides) et maintenant j’écris un policier pour m’amuser. Et je cor-

rige ma pièce en arrangeant un rôle exprès pour Michel Simon qui m’aime bien. C’est le seul moyen, ou alors avancer

de l’argent, ou avoir un coup de veine comme Marcel. A toi, A. Paraz

. Sur Ernst Bendz, écrivain et médecin suédois qui

participa à la défense de Céline aux côtés de Paraz, cf Gibault, Céline, tome III, pp 167 et 225. Le “pamphlet politique”

où Paraz renonce à engueuler Mme Simone, qui devait s’intituler “Faut-il leur couper les oreilles ?”, annoncé dans le

journal “Paroles françaises” du 24 février 1951, n’a jamais été publié. Peut-être des éléments s’en retrouvent-ils dans

l’ouvrage posthume “Le Menuet du Haricot”.

300/350

Voir la reproduction

— 47 —

192

193

181