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Je lui ai soutenu tant bien que mal que ce métal dans sa combinaison avec le soufre, l’arsenic, etc. et par conséquent dans les minerais
d’argent vitreux et rouges, est dans un état de phlogistique, appuyant mon sentiment sur des observations et des expériences que je
fis pour le lui prouver [...]. Pendant mon séjour en Hongrie, j’ai reçu l’agréable nouvelle que Sa Majesté avait daigné me nommer
Directeur Général des Mines du Mexique, avec vingt mil livres d’appointements fixe [...] ».
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OHAN
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ADOLIN
(1760/1852), chimiste finlandais, défenseur des théories de Lavoisier, découvreur de l’Ytrium (1789),
premier élément chimique du groupe des terres rares. L’élément Gadolinium et le minerai Gadoline portent son nom.
L.A.S. à Guyton de Morveau. 2 pp. ½ in-4. Abo, 27 juin 1797.
Belle et rare lettre du grand chimiste finlandais, principalement relative à la publication de ses travaux et à l’expédition réciproque
d’ouvrages de chimie, sur lesquels il donne son avis, parfois sévère. « La philosophie chimique que je me proposais de publier n’a
pas encore paru, mais je crois de la pouvoir publier avant l’automne. Les expériences que je me promettai à faire n’ont pas encore
été commencées. Je suis comme enterré dans beaucoup de fonctions privées, des établissements chimiques et économiques plus ou
moins grands, qui m’ôtent presque tout l’attention dont j’aurais besoin pour cultiver la science ; mais je ferai ce que je peux [...] ».
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RÉDÉRIC
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MMANUEL
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RUNWALD
(1734/1826), médecin et littérateur allemand, collaborateur du
Journal Encyclopédique
de Rousseau et de
l’Encyclopédie
de Diderot, il s’était installé dans le duché de Bouillon. 17 L.A.S. à Guyton de
Morveau. 30 pp. in-4 et in-8, d’une fine écriture. Bellevaux en Ardennes et Bouillon, an 4 – an 7. Adresses au dos.
Longue et émouvante correspondance, alors que la Révolution l’a réduit à une situation de grande précarité
; malgré tout,
il continue à secourir les misérables et les indigents. « La réunion de toutes les circonstances désastreuses m’a réduit à un pressant
besoin, et toutes les ressources me sont enlevées.
J’ai souffert par les troupes de la république aussi bien que par les hordes
autrichiennes
. J’éprouve des pertes excessives par la non valeur des assignats dans ce pays ci et par le renchérissement extrême de
toutes les choses. La conformité du sort de mes concitoyens me prive du remède à mes maux que m’aurait offert l’exercice de la
médecine, comme l’interruption de la culture des Arts et des Sciences arrête le cours de la source qui entretenait mon existence [...] ».
Il évoque également la protection de Chaussier et Fourcroy, ses travaux et publications, en particulier
la traduction de la Cosmogonie
physique de BERGMAN. « Elle deviendra l’ouvrage le plus précieux qu’on puisse désirer : car après l’Encyclopédie, je ne
conçois pas de plan plus grand que celui d’une cosmographie bien exécutée
[...] ».
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HILIPPE
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UÉNEAU DE
M
ONTBEILLARD
(1720/1785), ornithologue, très proche collaborateur de Buffon (il remplaça
Daubenton). Il est le principal rédacteur de
l’Histoire Naturelle des Oiseaux
, rédigea également
l’Histoire des Insectes
et participa à la rédaction d’articles pour
l’Encyclopédie
. 13 L.A.S. (ou L.A.) à Guyton de Morveau. 21 pp. in-4. Semur,
1781-1784. Adresses et cachets de cire au dos.
Belle correspondance amicale et scientifique. Recherche et envoi de « spath pesant », envoi d’un mémoire sur la lampyre, considérations
sur son élection à l’Académie des arts de Rome, la vacance de la chaire de physique, un procès au sujet de publications. « Ce sont donc
les journaux qui s’opposent sourdement à la publication de nos mémoires par trimestres. Cependant il y a des ouvrages, même très peu
utiles, très frivoles, qui paroissent périodiquement. Il faudroit peut-être un peu d’argent, cela produiroit plus d’effet que les mémoires
et les raisons : c’est une affaire de calcul [...] ». «
Ces diables d’insectes, je vous l’avoue, commencent à me fatiguer
». Il évoque
également SAUSSURE, DAUBENTON, etc. et bien sûr BUFFON. « Je puis vous dire des nouvelles de M. de Buffon et de son fils : le
premier qui avoit su se préserver de tout rhume pendant l’hiver, en a gagné un jeudi jour de la fête Dieu, devinez où : à la grand messe ;
j’espère qu’il n’aura pas de suite. Le fils se plaint amèrement des mauvais chemins [...]. A cela près, il a toutes sortes d’agréments dans
son voyage ;
tous les souverains dont cette Allemagne fourmille, le fêtent à l’envie, et le Roi de Prusse lui-même, lui a fait un
accueil distingué.
Mais en Russie ce sera bien autre chose. Ses lettres sont charmantes, remplies de naturel et d’une aimable naïveté
[...].
M. de Buffon a eu 2 espèces d’accès de fièvre tierce, compliqués de vapeurs : le 3
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a manqué cette nuit ; il est venu à la place
un dévoiement : il est bien faible mais il n’y a absolument aucune apparence de maladie grave
[...] ».
Il est joint une lettre de son épouse et 2 lettres d’Anne Marie Barnarde Boucheron (1743/1793), épouse de Georges-Louis Daubenton
et nièce de Guéneau de Montbeillard, dont Perronneau fit le portrait.
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ARTIN
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EINRICH
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LAPROTH
(1743/1810), éminent chimiste allemand, découvreur de l’uranium, du zirconium et du
chrome. L.A. (écrite à la 3
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personne) à Guyton de Morveau. 1 p. in-16. Berlin, 13 nov. 1800.
Il adresse ses sentiments d’estime et de dévouement, et lui présente le Dr Friedländer « amateur éclairé de l’histoire naturelle. Il se persuade
que Mr Guyton-Morveau voudra bien lui rendre les services qui pourront contribuer à étendre les connoissances de ce savant voiageur ».
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EAN
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APTISTE
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R
OY
(1719/1800), physicien, membre de l’Académie des sciences, collaborateur de
l’Encyclopédie
, il
inventa la première machine électrique et perfectionna les paratonnerres. L.A.S. à Guyton de Morveau. 3 pp. in-4. [1786].
Adresse et cachet de cire au dos.
Belle lettre sur les paratonnerres
. « Dans la nuit du 15 au 16 du mois dernier, il y eut un orage terrible à Brest. Pendant cet orage, le tonnerre
est tombé sur une des pointes des paratonnerres dont j’ai fait orner la salle de la Comédie de cette ville, il l’a faussée et sa route a été marquée
sur la partie de cette pointe située au dessous, d’une marque fort visible, jusqu’à une distance de près de douze pieds de cette pointe. En
sorte qu’il paroit très évident par les dessins qu’on m’en a envoyé, et par le procès-verbal qui les accompagne, que
cet édifice a été préservé
par ce paratonnerre d’un coup de foudre vraiment formidable
[...]. Pendant ce même orage, un homme, selon sa déclaration, a vu très
distinctement à l’une des pointes d’un édifice vis à vis de lui un point lumineux d’abord et ensuite une très belle aigrette. Je suis intimement
persuadé, comme je l’ai dit dans monmémoire de 1770, que lorsque les paratonnerres seront multipliés, on aura journellement des observations
qui en prouveront de plus en plus les avantages [...].
Je serais fort flatté si vous faites exécuterma petitemachine pour voir les phénomènes
électriques qui se succèdent alternativement dans les orages
. M.Walquien, jeune homme de beaucoup demérite, résident à Bruxelles, et qui
l’a fait exécuter, ne cessoit dans un petit voyage qu’il a fait ici de me parler du plaisir qu’il avoit eu à voir ces phénomènes ».
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