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L
A
T
OURNELLE
. 10 pièces manuscrites, XVIII
e
.
Dossier relatif à Jean-Baptiste La Tournelle, capitaine des gendarmes et maître de cavalerie, né à Lagny, près d’Auxerre en 1733.
Il raconte très en détail toute sa vie et sa carrière dans différents mémoires (20 pp. in-folio) destinés à faire valoir ses droits sur
différentes affaires, en particulier celle de deux vaisseaux armés pour l’Amérique pour le roi d’Espagne et qui firent naufrage à
Cuba (brouillon d’une lettre au roi d’Espagne demandant réparation).
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M
ARINE
/ R
ÉPRESSION DE LA
T
RAITE
. 22 lettres du lieutenant de vaisseau Joursin, à son épouse. Port-Vendre, Toulon,
“de la mer sur la côte d’Afrique”, Gorée et Rochefort, 1823-1826. 63 pp. in-4, d’une écriture dense. Quelques mouillures,
adresses et marques postales.
Lancée en août 1823, la goélette
La Toulonnaise
est placée sur le commandement du lieutenant de vaisseau Joursin. Elle participe
à la guerre d’Espagne, bombarde Cadix, puis, le 9 janvier 1824, reçoit
la mission de se rendre sur la côte d’Afrique
, avec
le
Momus
,
pour y établir une station visant à la répression de la Traite des Noirs
. A travers cette longue correspondance intime
du capitaine Joursin, se dévoile la fragilité psychologique d’un capitaine, soumis à la solitude du commandement, à l’enfermement
marin, à la séparation, à l’absence de femmes, à l’ennui. Ses pensées sont toutes absorbées par celle dont il est épris, l’absence
de ses lettres le tourmente au plus haut point, jusqu’à l’obsession. Au fil des pages, on se plonge dans la vie sur le navire, on
découvre la manière dont l’équipage tue l’ennui en pêchant des poissons énormes sur les côtes d’Afrique, ou se procure des oiseaux
improbables au plumage resplendissant, on comprend les soucis que lui procure la sauvegarde de son équipage. “C’est la satisfaction
que je ressens de voir mon équipage jouir de la meilleure santé. C’est là l’objet de mes plus grandes sollicitudes, relativement à
mon état, et une bien douce compensation aux peines que je prends pour arriver à ce but. Ils sont tous gros, gras, gais et tout ce
qui commence en G [...]”.
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M
ÉDECINE NATURELLE
.
Paul Carton
(Meaux 1875/1947), médecin,
pionnier de la médecine naturelle
fondée sur
les principes d’Hippocrate.
401 lettres autographes signées
au Dr Fournier, chirurgien dentiste de la faculté de médecin
de Paris. Environ 600 pp. in-8, la plupart à son en-tête. Accompagnées de quelques brouillons de réponse et documents
divers (quelques lettres reçues, photographies, prospectus, faire-part de décès, lettre à Maxence van der Meersch, etc.).
Brévannes, 1927-1947.
Selon Paul Carton, les causes réelles de toutes les maladies proviennent d’un système immunitaire rendu déficient par une mauvaise
hygiène (alimentation, cadre de vie, activités physiques, mentales, sociales, professionnelles...). Il préconise une thérapeutique
naturelle consistant à 1° Désintoxiquer l’organisme du patient en lui faisant stopper les comportements nuisibles pour sa santé :
l’alcool, l’excès de viande et de sucre, qu’il qualifiait d’“aliments meurtriers” ; privilégier repos et jeûne. 2° Une fois l’organisme
purifié des agents toxiques ou infectieux, le patient pourra renforcer ses défenses immunitaires et améliorer sa condition physique
en adoptant progressivement une vie saine, davantage conforme aux lois de la nature et à celle qui conviendrait à son tempérament.
Il évite le plus possible la prescription de vaccins et médicaments, et les interventions chirurgicales. Ses méthodes avant-gardistes
sont aujourd’hui largement répandues et reconnues.
Abondante et exceptionnelle correspondance échangée durant vingt ans, jusqu’à la veille de sa mort, dans laquelle il
expose ses théories de médecine naturelle
. “Depuis que je vous ai écrit, j’ai été à l’article de la mort pendant une quinzaine de
jours, à la suite de 5 crises d’obstruction intestinale : baisse de poids de 11 kilos ; vomissements épouvantables ; anorexie totale.
Après avoir eu un peu de mieux, je suis retombé si bas que l’on m’a donné l’Extrême-Onction. Je vis au jour le jour, à la Grâce
de Dieu. Je m’affaiblis de plus en plus [...]. Si je viens à disparaître, on vous avisera”. Puis un dernier petit billet : “Mon état s’est
encore aggravé. Je ne peux plus voir personne dans mon lit, ni parler, ni écrire. Je le regrette bien pour vous. C’est devenu incurable”.
D’abord cordiale, puis amicale, la correspondance devient prétexte à développer ses conceptions auprès de son ami dentiste.
Parmi les 400 lettres, citons-en une, bien représentative du ton. “15 mars 35. Mon ami Fournier, je viens encore vous faire des
recommandations déjà faites. Je sais bien que vous ne m’obéissez pas, bien que vous soyez un bon garçon. Mais vous êtes un
dentiste. Et je vous raconterai un jour l’influence occulte du fait de gratter l’ivoire dentaire qui s’apparente au fait de frapper sur
le cuir des bêtes, des cordonniers. Alors, c’est une excuse. Je vous en re re resupplie donc, sachez vous dédoubler à propos en
dentiste classique et dentiste naturiste. Traitez comme bestiaux les malheureux putréfiés qui mangent cochon, poisson, gibier.
Mais,
je vous en re re supplie, soyez tout autre pour les purifiés, vos frères naturistes et ne leur recommandez pas, comme je l’ai
entendu hier encore, de mes propres oreilles, de l’eau oxygénée pour se laver la bouche
. Je vous en prie, pour votre pénitence,
relisez l’article Perlèche dans mon livre de thérapeutique infantile. Il est le reflet très pâle de ce que j’ai vu sur des dizaines de
pauvres gosses (mettez vous avec pitié, dans leur peau) arrivés des hôpitaux de Paris, ici, avec d’énormes plaques de fissures et
d’endroits nacrés, au bord de la bouche, et avec des gencives en même état, dus rien qu’à des lavages à l’eau oxygénée.
Ils
guérissaient en 48 heures par l’arrêt de tout soin et par l’eau de guimauve
. Reportez-vous à cette cliente d’Etampes qu’un
contact de teinture d’iode sur la gencive fait par vous, malgré mes avertissements, a failli faire claquer. Reportez-vous à l’exemple
d’hier : cette bonne fille de Girard
qui ignorait tout des dangers des soins antiseptiques
, bien qu’abonnée à la Revue, bien que
plongée dans nos idées. Mais par candeur et bécasserie et état spécial d’esprit récalcitrant et routinier, elle s’est laissée empoisonner
le sang et brûler la gorge par son dentiste et vous n’imaginez pas ce qu’elle a subi d’angines phlegmoneuses et de troubles
névralgiques, ganglionnaires, cardiaques et nerveuses, coïncidant à tout coup avec des soins d’irritation antiseptique dentaire.
Vous avez pu voir un léger reliquat de l’effet de ces soins démoniaques sur ces énormes amygdales
. Et cela dure depuis des
années et s’aggrave ces temps-ci. La cause ? Vous l’avez vue dans ce pansement phécigné, perpétuellement récidivant, agrémenté
d’iode et de nitrate d’argent qui ont rongé sa gencive. Et vous vouliez par là dessus un petit complément d’eau oxygénée ! ! Pour
finir,
je vous en supplie, ne lui mettez plus d’antiseptiques
, ni intra ni extra dentaires. Ne lui laissez pas non plus sa dent ouverte.
Ne lui mettez aucun topique,
ne lui mettez pas de formol qui est une atrocité
. Et je ne suis pas tranquille par la pâte antiseptique
que j’ai acquiescée de vous voir loger dans sa pulpe (toujours pour tuer à perpétuité des microbes qui n’y sont plus). Mais j’ai
cédé ; car je suis bien souvent un imbécile. En tous cas, atténuez la dose ou n’en mettez pas. Une dent qui reste insensible après
fermeture d’essai et qui ne peux pas doit être fermée aseptiquement chez des naturistes. Je vous en supplie, soyez pacifiant pour
vos frères naturistes. Le jeune démon de Bois-le-Roi qui mange des saloperies, est d’un autre comportement 1/2 naturiste. Malgré
tout, déconcentrez vos antiseptiques. Ne croyez pas ce milieu attentif au tape à l’œil. Mr A. ne s’attache qu’à la simplicité, la
justesse, la rapidité et surtout la vérité. Par exemple, user d’un produit en lui disant qu’on ne l’emploie pas ou malgré ses
recommandations le mettait dans un état de fureur indescriptible – et légitime.
Sur terre, il faut savoir faire parfois de la peine
à son prochain et surtout à ses amis en leur parlant comme à soi-même
. Alors excusez-moi de vous harceler de recommandations.