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E
GYPTOLOGIE
. Camille Duteil (Bordeaux 1808/1861), égyptologue, adversaire de Champollion ; auteur d’un
Dictionnaire
des Hiéroglyphes
(1839-1841), conservateur du Musée Egyptologique du Louvre (1848). 3 L.A.S. à René Primevère
Lesson (1794/1849), ornithologue, qui fit le voyage autour du monde avec Duperrey. 6 pp. 1/2 in-4, remplies d’une
fine écriture. Bordeaux et Paris, 1840-1841.
Intéressante correspondance sur son Dictionnaire des Hiéroglyphes et son combat pour faire reconnaître sa lecture des
hiéroglyphes par le monde savant
. “Je commencerai par vous remercier de votre bienveillance pour un pauvre archéologue qui
souvent a besoin de s’enfouir dans les tombeaux pour continuer l’œuvre qui doit lui susciter bien des adversaires et je dirai même
des ennemis. L’intérêt personnel et l’amour propre plus que l’amour de la vérité seront les adversaires que j’aurai à combattre et
déjà le combat s’échauffait lorsqu’un ami, Mr Gautrais, qui m’a procuré
les moyens de subvenir aux frais d’impression du
Dictionnaire des Hiéroglyphes et de la Langue Sacrée
, crut prudent de me conseiller la retraite et d’attendre pour soutenir mon
œuvre que mon œuvre fut achevée. Je vous avouerai que dans cette quasi lutte avec les savants dont je m’honorerais d’être l’humble
disciple, que n’ai trouvé que M. Séguier de St Brisson qui, entièrement opposé à ma manière de voir, théocratiquement parlant,
eut conservé dans notre correspondance cette bienveillance qui ne transforme pas un adversaire en ennemi.
La portion de la
préface où j’attaque pied à pied Mr Champollion le jeune, véritable charlatan, m’a valu de la part de ce savant helléniste
les éloges les plus flatteurs
, mais lorsque j’ai abordé la question religieuse alors j’ai été forcé de me mettre en révolte ouverte
avec celui qui m’avait promis toute sa protection pour me défendre à l’Institut où les champollionniens sont en nombre [...]”. Il
explique la portée de ses croyances athées mais lorsqu’il a osé nier l’existence de Jésus, et “prouver mathématiquement la non
existence de ca mythe”, même le monde savant lui a tourné le dos. Mais il poursuit inlassablement sa tache et la “fastidieuse
correction des épreuves [qui] ne me permettent pas d’espérer que le premier volume du Dictionnaire des hiéroglyphes, avec
lequel je fais marcher l’impression de la langue sacrée, puisse être terminé avant juin 1841. Le sujet grandit lorsqu’on avance, et
souvent là où je ne croyais trouver matière que pour une feuille, il m’en faudra trois ou quatre pour développer complètement tel
ou tel symbole [...]”. Il développe encore des considérations sur le prix de l’ouvrage, la découverte sur le bénitier d’une ancienne
église ayant appartenu aux Templiers “des figures d’Horus, d’Apis, d’Anubis et un ibis” qui vont dans le sens de ses théories, son
projet d’aller fouiller près de Montguyon [Charente-Maritime], “où je soupçonne qu’il existe quelques débris d’un temple antique”
[il publiera la même année une
Notice archéologique sur le dolmen de Montguyon
]. Il termine cette première lettre par des
considérations sur Buffon. Un an plus tard, il s’affaire toujours à son ouvrage sur les hiéroglyphes et raconte son travail harassant,
sa visite aux journalistes, à Ferdinand Denis, Geoffroy-Saint-Hilaire, Charles Nodier “vieillard mélancolique brisé par de douloureux
souvenirs”, son “combat contre
les partisans de Champollion qui, en général, avouent franchement ne pas le comprendre et
qui ne l’admirent que sur la foi de MM. Sylvestre de Sacy et Letronne
”. Sa dernière lettre est pleine de découragement et de
rancœur (en particulier vis à vis de Blanville) et il expose sa volonté de fonder un journal politique.
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G
UERRE DE
T
RENTE ANS
. Copie d’époque de
deux lettres du roi Gustave Adolphe II de Suède à Louis XIII
. Mayence,
14 - 23 décembre 1631. 5 pp. in-folio. Au dos, cette mention : “Coppie de la lettre du Roy de Suède au Roy en langue
françoise du 24 (sic) décembre 1631 apportée par le Sr baron d’Horn et qui m’a esté renvoyée par Persade qui est arrivé
icy à Francfort ce 26
e
de janvier 1632”.
Débarquées en Poméranies en 1630, les troupes de Gustave Adolphe balayent celles de la Ligue catholique à la bataille de
Breitenfeld le 17 septembre 1631 et descendent jusqu’au Danube, semant ruine et désolation, malgré les recommandations de
Gustave-Adolphe qui se voulait clément et magnanime. Dans ces deux très intéressantes lettres,
Gustave Adolphe justifie son
intervention, fait part de ses succès, des tractations de paix, des démarches engagées auprès des différentes parties et
invite Louis XIII à la table des négociations
dès que le lieu et la date seront fixés. Lettre écrite le 23 décembre, jour de son
entrée dans Mayence : “[...] Tant s’en fault que nostre inclinaison à la paix et amitié aye trouvé place auprès d’eux, que au
contraire ayant négligé tout désir de tranquillité, mesprisé le droict des gens, refusé la neutralité à laquelle nous avons consenty,
ces mesmes confédérés de la Ligue joignant leurs forces avec celles de nos ennemis, se sont meslés de la cause d’autruy sans
avoir receu aucun tort, ny discouru aucune inimitié ; et ne se sont abstenus d’aucun acte d’hostilité contre nous jusqu’à ceste
heure. D’où ayant découvert qu’ils ( ?) par leurs indignitez les tors et continuelles injustices, et qu’ils n’estoient pas contens
d’avoir porté leurs armes ennemies à Leipzig contre nous ; mais encore après que
par le Dieu vengeur nous eussions dissipé
et taillé en pièces leur armée, et celle de l’Empereur
, ils ont rallié les mesmes et en ont mis sur pied de nouvelles, et les ont
enrollées soubz les capitaines impériaux Tilly, Altringer et Foucre.
Nous, par le très équitable droict de guerre défenseur, et
des gens, avons esté contraincts de porter nos armes dans leurs provinces pour les oster le moyen de nous nuire
par une
plus grande force, à laquelle très équitable intention
nostre Dieu a donné un succès si heureux, qu’en peu de mois nos armes
ont esté plantées dans leurs propres pays
[...]”.
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I
TALIE
. Lettres et manuscrits XVI
e
-XVII
e
.
Lettres autographes de Francesco di Piero Brunelleschi (Pelago près Florence, 1592), de Belisario Vinta, du cardinal Spolilo, etc.
ainsi qu’un ensemble de manuscrits du début du XVII
e
avec annotations en marge (60 pp. in-4 sur parchemin).
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J
ÉSUITES
/
J
ANSÉNISME
/
A
FFAIRES RELIGIEUSES
. 17 imprimés du XVIII
e
.
Procez verbal de ce qui s’est passé dans l’assemblée des députez nommez par la Faculté de Théologie de Paris, pour examiner
ce qui s’est fait pendant le syndicat de monsieur le Rouge [...] (1716, 90 pp.). Censura sacrae facultatis theologicae parisiensis
adversus propositiones exceptas e codicibus M. le Roux (1716, 72 pp.). Mémoire pour l’auteur des Observations (1761, 21 pp.).
Mémoire sur les appels incidents des sentences [...] contre les RR. PP. chartreux du Mont S. Louis dit Regnault, intimés (1761,
55 pp.). Arrest du Conseil d’Etat du Roi concernant les provilèges des gradués parmi les Grands-Carmes (1775, 2 pp.), etc.
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