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avait offert il y a dix ans 330 mil francs que j’ai été assez bête pour refuser. Je pense que 350 ce serait très raisonnable, ou bien des
rentes et un peu d’argent comptant. Je te dis tout cela mais je n’y compte guère. J’ai de tems en tems de vilaine douleurs de tête, je
prends du kinine cela les arrête ; mais cela revient. La grande duchesse [Stéphanie] a passé ici 10 jours elle est maintenant près de sa
flle qui vient d’accoucher d’un beau garçon. Ils sont tous enchantés ». Puis elle évoque un mariage manqué de Théodelinde : « il est
curieux que des parents aillent toujours chercher en mariage des gens qui ne veulent pas de nous et refusent celles qui s’en trouveraient
fort heureuses »…
184.
HORTENSE DE BEAUHARNAIS
. L.A.S. « H. », [Arenenberg] 15 novembre 1835 ; 2 pages et demie in-8.
400/500
Elle partage les tourments d’Églé pour son fls Edgar : « avec le froid qui nous arrive il faut qu’il évite une rechute et qu’il ait la raison
de se soigner ». Elle a déjà « de la neige et un froid qui vient si subitement qu’on a de la peine à s’y acclimater ». Elle attend le prince
Belgiojoso: « je me fais un plaisir de l’entendre chanter ». Elle explique les mésaventures du peintre Félix Cottrau, menacé de prison pour
avoir manqué le service de la garde nationale : « après bien des démarches il en a été quitte, et quand il était libre d’aller te voir tu étais à
la campagne, il a beaucoup travaillé dit-il pour le salon, ensuite a manqué mourir et le voilà ! »… Elle peut montrer le collier au général
Allart : « son seigneur et maître de cachemire en donnerait peut-être 500, et un collier du couronnement ! C’est une idée !vois si elle
est faisable, sinon n’en parlons plus, et attendons le mariage de la princesse Olga »... Il y a eu « un tremblement de terre qui m’a prouvé
que mon petit château était des plus solide, une seconde secousse a été des plus fortes, chacun s’est réveillé en sursaut avec mille pensées
différentes, la véritable n’était pas la moins effrayante. […] Louis est à Zurich dans ce moment pour faire enfn relier son livre [
Manuel
d’artillerie à l’usage des offciers d’artillerie de l’armée helvétique
], il est bien content d’être au bout de ce pénible ouvrage »...
Voir la reproduction.
185.
HORTENSE DE BEAUHARNAIS
. 2 L.A.S. « Hortense » et « H. », [Arenenberg] décembre 1835, à « Madame la Maréchale Ney
princesse de la Moskowa » à Paris ; 2 pages in-8 à son chiffre, et 1 page in-8, adresses avec cachets postaux.
400/600
2 décembre
. Un nouveau malheur frappe sa famille : sa belle-sœur la princesse de Montfort [Catherine de Wurtemberg (1783-1835),
femme du Roi Jérôme] « vient de mourir à Lausanne, heureusement dans les bras de ses enfants, mais dans le malheur ! dans l’exil !
Pauvre femme. Son corps va sans doute retourner dans les palais. Son frère le roi de Wurtemberg l’enverra sans doute chercher et c’est
avec tous les ennuis de la gêne dans une petite maison loué à Lausanne qu’elle a fni ses jours ! Sans doute le roi des Français regret-
tera de n’avoir rien fait, malgré ses réclamations si justes, pour une femme qui sans contredire est une des gloires de notre nom, et qui
emporte dans la tombe l’estime de chacun. Ah le malheur a donc peu de sympathie en France ! Cela paraît fort simple à chacun de
nous laisser mourir dans l’exil et l’infortune ; soit ; mais il eût été plus digne de la France, avant que la mort, qui s’en acquitte si bien,
vienne frapper tous les membres de la famille de l’Empereur, il eût été plus digne qu’il leur donnât au moins une preuve de souvenir
avant ». Elle l’avait invitée à « venir passer l’hiver avec moi dans mon petit château […] Je pense qu’à présent ses enfants et son mari
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