Page 21 - JMD_Autographes_dec_2011.indd, page 16 @ Preflight

SEO Version

-
21
-
101.
HORTENSE DE BEAUHARNAIS
. L.A.S. « Hortense », [Compiègne] ce lundi [17 pluviose XII (7 février 1804)], à « Madame Ney
épouse du général en chef Ney » à Paris ; 1 page in-4, adresse avec cachet postal (bord un peu effrangé).
300/400
« Tu es bien sévère ma chère Eglé parce que je n’écris pas tu n’écris plus, et tu sais cependant que j’ai été bien souffrante. J’ai même
pris mon grand parti et je me suis fait arracher une dent par le dentiste de Compiègne. Je compte toujours te voir ici mais cela ne sera
qu’à mon retour car je compte aller passer les jours gras à Paris. Je pars vendredi et c’est toujours pour moi une nouvelle fête de penser
que je te verrai. On dit qu’Adèle [sœur d’Églé, future générale de Broc] danse beaucoup ce que je sais c’est qu’elle écrit peu. […] Louis
[Bonaparte, son mari] se rappelle à ton souvenir. Napoléon [son premier fls (1802-1807)] se porte toujours très bien »...
102.
HORTENSE DE BEAUHARNAIS
. L.A.S. « Hortense B. », dimanche 12 messidor [XII : 1
er
juillet 1804] ; 2 pages in-8. 400/500
[Hortense est enceinte et accouchera de son second fls, Napoléon-Louis (1804-1831), le 11 octobre ; le Sacre aura fnalement lieu le
11 frimaire (2 décembre).]
« Tu es bien gentille ma chère Eglé de m’avoir écrit avec détails tu sais qu’ils m’intéressent toujours je t’invite à continuer et encore
bien plus à revenir nous voir. Ton mari ne pensera pas comme moi mais il faut qu’un militaire s’habitue aux privations et nous autres
femmes qui sommes des enfants gâtés nous ne nous habituons pas à être séparées de nos amies. Mon mari est revenu hier de Fontai-
nebleau. J’ai été passer ses deux jours d’absence à Mal-maison avec maman. L’air de la campagne m’a fait assez de bien car j’étois très
souffrante depuis quelques jours et je ne me porte pas encore bien. J’attribue cela à l’odeur de la peinture je suis très foible et je me suis
trouvé mal très souvent. Il n’y a encore rien de décidé pour les dames tu sais qu’on a reculé le couronnement ce sera pour le 18 bru-
maire et moi je serai dans mon lit pour ce jour là. On dit toujours que Bonaparte doit aller à Boulogne bientôt mais tu sais que ce n’est
jamais décidé que la veille »...
Voir la reproduction.
103.
HORTENSE DE BEAUHARNAIS
. L.A.S. « Hortense B. », dimanche [11 août ?1804], à « Madame la Maréchale Ney au camp de
Montreuil à Boulogne » ; 1 page in-4, adresse avec cachet cire rouge.
400/500
« Tu iras sans doute à Boulogne ma chère Eglé pour y voir la belle fête qui doit y avoir lieu, j’avoue que je voudrois bien être en état d’y
aller car on dit que ce sera superbe. Eugène part demain matin j’ai eu bien du plaisir à le voir. Tu sais combien j’ai toujours besoin d’être
avec les personnes que j’aime. Je te désire aussi beaucoup ma chère Eglé, j’ai reçu des nouvelles d’Adèle, elles ont toujours un bien
vilain tems ce qui n’est pas agréable pour prendre les eaux.
Mon petit Napoléon se porte toujours très bien il parle tous
les jours davantage et mieux ; j’espère que le tient ne se sera
plus senti de ses vilaines convulsions. Adieu je t’embrasse
bien tendrement. Mille choses à ton mari »… [Il s’agit de
la distribution solennelle des croix de la Légion d’honneur
qui a lieu à Boulogne le 16 août 1804. Hortense, qui est
mère d’un petit Napoléon-Louis-Charles (1802-1807), est à
nouveau enceinte : Napoléon-Louis naîtra le 11 octobre. Le
fls aîné d’Églé, Napoléon-Joseph (1803-1857), était né le 8
mai 1803.]
104.
HORTENSE DE BEAUHARNAIS
. L.A.S. « Hortense
Bonaparte », 25 messidor [14 juillet 1805] ; 2 pages in-8.
300/400
« Je commence ma lettre ma chère Eglé par te gronder. Je
trouve que quand on s’écrit et que l’on s’aime il n’y a plus
de cérémonie ainsi laissez le
vous
pour nos cercles de l’hiver
et écrivez-moi le langage de l’amitié. J’ai appris ta chute
avec chagrin est-ce que tu serois dans un état qui auroit pu
la rendre plus fâcheuse. […] j’apprends que l’empereur est
arrivé à Fontainebleau. On dit que l’impératrice y est aussi.
Je pense que tu iras sans doute tout de suite à Paris ou bien
que tu lui écriras pour savoir si elle a besoin de toi pour aller
aux eaux. Je crois que cela seroit encore mieux. Si elle te
mène avec elle adieu nos projets ». Elle attend Adèle : « tu
sais que j’ai besoin d’être avec une de vous. Si tu te décidois
à aller à Paris et que tu n’aille pas à Plombières tu viendrois
me voir en retournant à Montreau. Adieu ma chère Eglé
je me porte beaucoup mieux mais je ne songe jamais sans
chagrin que mon frère [Eugène] est loin de moi. Il m’a écrit
une lettre si triste que cela a augmenté ma peine »…
102
JMD_Autographes_dec_2011.indd 21
24/11/11 11:24