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S
UR
LA MORT DE
SA
FILLE
EN
O
RIENT
,
«
en rade de Chypre »
, 2 mai 1833 : «
Je reçois à l’instant la lettre si touchante que vous
m’adressez et l’annonce de
QUELQUES
LIGNES
DE
VOUS QUI M
EUSSENT
APPORTÉ
LA
SEULE
CONSOLATION
DONT
UN
PAREIL MALHEUR
EST
SUSCEPTIBLE
,
celle d’un peu de simpathie et de pitié. Mais en m’adressant la lettre vous avez oublié les vers. Réparez je vous
prie cet oubli le plutôt possible et envoyez-moi ce morceau à Constantinople ou à Vienne à l’ambassadeur... »
– Lettres sur ses travaux historiques concernant la Révolution française (1849), sur la préface de son livre
Geneviève,
Histoire d’une servante
consacrée à la poétesse aixoise Reine Garde (vers 1850), sur le lancement de son journal
Le
Civilisateur
(1852), sur l’enthousiasme qu’il a ressenti à la lecture du recueil d’Autran
Les poèmes de la mer
(1852), etc.
É
LOGE DE
J
OSEPH
A
UTRAN
prononcé à l’Académie de Marseille en 1844 après une lecture poétique de celui-ci : «
... En
écoutant ces admirables vers avec l’impartialité d’un homme qui aurait oublié son propre nom, je viens d’éprouver un plaisir de
plus que vous. Le plaisir de sentir que j’avais été prophète une fois dans ma vie. Il y a douze ans... j’entendis les premiers essais,
que M. Autran me pardonne l’expression, les premiers balbutiements de son génie poétique et que je reconnus en lui et que je
lui prédis une haute destinée de talent. J’ai la joie de voir en ce moment ma prophétie vériÀée ... Non... le pays de Mirabeau, la
Provence qui compte dans son passé, dans son présent et dans son avenir, des noms si s€rs de l’immortalité, la Provence n’a de
gloire à emprunter à personne... »
L
E
POÈTE MARSEILLAIS
J
OSEPH
A
UTRAN
(1813-1877), entré à l’Académie française en 1868, fut soutenu à ses débuts par
Hugo et Lamartine. Opérant une s\nthèse entre le st\le de ce dernier et certains traits de la manière gréco-latine
antique, il eut l’ambition de devenir le grand poète de la Provence et, avant Mistral, consacra à sa terre natale
plusieurs recueils comme
Laboureurs et soldats
(1854). Il ne limita cependant pas à cela les jeux de sa l\re : il s’acquit la
célébrité en 1848 grâce au succès de sa tragédie
La Fille d’Eschyle
, et laissa un célèbre recueil consacré à
La Mer
(1835),
qu’il récrivit entièrement et republia avec un égal succès en 1852 sous le titre
Les Poèmes de la mer.
62. LEHÁR
(Franz). Lettre autographe signée à Robert de Flers. Vienne, 12 février 1922. 4 pp. in-8 carré.
200/300
Robert de Flers, alors président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, avait écrit l’adaptation
française des livrets de deux célèbres opérettes de Franz Lehár,
La Veuve joyeuse
et
L’Heure exquise
.
«
P
ERMETTEZ
-
MOI
DE
M
AUTORISER
AUPRÈS
DE
VOUS
DE
MES
EXCELLENTES
RELATIONS
D
AUTREFOIS
AVEC
LE
GÉNIAL
ADAPTATEUR
FRANÇAIS DE MES DEUX MEILLEURS OUVRAGES
pour faire auprès du président de la Société des auteurs une démarche que j’estime
nécessaire. J’ai appris en eͿet que divers bruits calomnieux étaient colportés contre moi en France et que certains journaux
s’étaient même fait l’écho d’attaques dirigées contre ma personne et mon honneur d’artiste.
Je n’ai pas à défendre ici la cause de l’opérette viennoise ; je ne puis parler que des miennes et si ma musique déplavt au distingué
auteur de
Phi-phi [Henri Christiné]
, j’en suis désolé, mais il vaut mieux pour nous deux que la sienne et la mienne soient assez
diͿérentes pour que le public s’en rende facilement compte.
J
E
NE
PUIS
PAS
LAISSER
SANS
PROTESTATION
CERTAINES
IMPUTATIONS
CONTRE
MON
ATTITUDE
PENDANT
LA
GUERRE
.
Il faut d’abord
en Ànir avec la légende que j’aie donné ma signature à un manifeste politique quelconque dirigé contre la France... D’autres
prétendent que j’aurais été “mobilisé” contre la France. J’ai été, il est vrai, à l’origine de ma carrière, chef de musique militaire,
mais ces fonctions paciÀques m’auraient tout au plus pendant la guerre fait commander des brancardiers, et mon brassard de la
Croix-rouge devrait dès lors me protéger contre toute attaque ...
E
N
CE
QUI
CONCERNE MA
NATIONALITÉ
,
JE
N
EN
AI
JAMAIS
CHANGÉ
ET
CE
N
EST
PAS MOI
QUI
AI MORCELÉ
L
ANCIENNE
A
UTRICHE
-
H
ONGRIE QUI
ÉTAIT MA
GRANDE
PATRIE
.
Mon père était originaire de Sternberg (Moravie, aujourd’hui Tchécoslovaquie) et c’est
là que j’ai moi-même toujours eu mon droit d’indigénat. Je suis né à Komáron, ville du royaume de Hongrie, aujourd’hui
tchécoslovaque... »
U
N
RÉCIT DE MADEMOISELLE DE
L
ESPINASSE DANS
LE
STYLE DE
S
TERNE
,
RELU
ET
CORRIGÉ
PAR D
’A
LEMBERT
63. LESPINASSE
(Julie de) et Jean Le Rond d’
ALEMBERT.
Manuscrit autographe de mademoiselle de
Lespinasse, avec ratures et corrections autographes de d’Alembert, intitulé «
chap. XVI. Que ce fut une
bonne journée que celle des pots cassés ? »
. 12 pp. in-4, traces d’onglets.
1.500/2.000
U
N
ÉPISODE COMPLET DE
SON
SUPPLÉMENT AU
V
OYAGE
SENTIMENTAL
DE
L
AURENCE
S
TERNE
,
écrit dans le st\le de celui-ci.
U
N
COURT
RÉCIT
QUI MET
EN
SCÈNE
LA
CÉLÈBRE MADAME
G
EOFFRIN
,
dont il illustre la générosité en relatant un bienfait
envers sa crémière : cette crémière, avec des parents et un mari handicapé à charge, venait de perdre la seule vache
qu’elle avait. Madame GeoͿrin lui en acheta deux autres, et se sentit dès lors obligée de continuer à lui acheter une
crème qu’elle trouvait pourtant fort mauvaise. Il est à noter que Mademoiselle de Lespinasse avait d’ailleurs pu