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48. GUITRY
(Sacha). Manuscrit autographe intitulé «
L’Académie française »
[probablement 1935]. 5 pp.
1/4 in-folio et 2 pp. in-folio, au cra\on.
600/800
Présentation spirituelle et subjective, bien dans sa manière,
de l’institution académique (Ϳ. 1-4), suivie de bons mots
qu’elle a pu inspirer (Ϳ. 5-6) : «
Piron passant devant l’Académie :
– Ils sont là quarante qui ont de l’esprit comme quatre »
«
... O
R
,
ELLE A MAINTENANT TROIS
SIÈCLES D
EXISTENCE
ET MALGRÉ
SES
ERREURS
,
EN
DÉPIT
DE
SES
FAUTES
ET
NONOBSTANT
SON
ÂGE
,
ELLE
CONTINUE
D
AVOIR
LE
SALON
DE
BEAUCOUP
LE
MIEUX
HANTÉ
DU
MONDE
.
Depuis trois siècles, elle a reçu dans son giron 581
personnes du sexe masculin, choisies parmi les plus illustres et,
plus souvent encore, parmi les moins connues. Chaque fois qu’elle
accueille un homme très illustre, elle accueille quatre inconnus.
j’entends par inconnus, connus pour leurs vertus, leurs grades
dans l’armée, leurs titres de noblesse, leurs dignités ecclésiastiques,
ou leur notoriété politique – enÀn, communs pour cent raisons
valables et pour leurs talents. C’est qu’elle a conservé, voyez-vous,
ses manières – et même, ses manies.
Elle fait bon visage à des évêques superÁus et refuse sa porte aux
hommes de génie – mais à tous, c’est là sa force. Elle ignore Molière
– mais reçoit Racine. Elle oubliera Jean-Jacques – mais elle prend
Voltaire. Elle ne connavtra pas le nom de Lavoisier – mais, devant
Louis Pasteur, elle s’inclinera. Elle laissera passer Balzac – mais
il est juste d’ajouter qu’elle ne retiendra pas non plus Flaubert –
ni Michelet, d’ailleurs – et c’est là sa faiblesse. Il est vrai qu’au
“départ” elle avait négligé Corneille – et c’est tout dire ... »
A
VEC
UNE
PREMIÈRE
ESQUISSE
DU
TEXTE
, très corrigée, sur
2 autres feuillets.
49. GUITRY
(Sacha). Correspondance de 8 lettres et une carte autographes signées à Robert de Flers. 300/400
– «
... J
E
POSSÈDE
AUTANT QU
UN
AUTRE
LA
FACULTÉ D
OUBLIER
LES
SOUFFRANCES D
AUTRUI
,
MAIS
LA
CHOSE
EST MALAISÉE QUAND
IL
S
AGIT
DE
NOMS
ILLUSTRES
,
DE
NOMS
QUI
, –
AINSI
QUE
Z
OLA
LE
DIT
AU
SUJET
DE
T
AILHADE
HONORENT
GRANDEMENT
LEUR
PAYS
ET
LA
LITTÉRATURE
!
On a besoin de ces noms-là, n’est-ce pas, on s’en sert constamment et chaque fois qu’ils vous viennent à
l’esprit, leurs misères les accompagnent.
N’
ÊTES
-
VOUS
PAS
GÊNÉ
PARFOIS
DE
PRONONCER
LE
NOM
DE
V
ERLAINE
DEVANT
LES
HOMMES
DE
SA
GÉNÉRATION
QUI
L
ONT
LAISSÉ
MOURIR À
L
HÔPITAL
ET QUI
BANQUETTENT À
PRÉSENT
LE
JOUR ANNIVERSAIRE DE
SA MORT
?
Tailhade m’envoie un traité que vient de lui signer un éditeur et il voudrait emprunter quelque argent sur ce papier. Est-ce
possible ? J’ignore le fonctionnement des caisses de secours à la Société des auteurs (et ne souhaite pas le connavtre davantage )
mais je pense apporter à notre société un nouveau titre de gloire en lui demandant de faire Àgurer le nom de cet admirable artiste sur
son grand et triste livre (un livre signé par Tailhade c’est quelque chose ). Tailhade évidemment n’est pas un auteur dramatique –
raison de plus Les gens de lettres viennent de décorer des gens de théâtres, que des gens de théâtres soutiennent un peu les gens de
lettres – ils auront le beau rôle. Donc, cher ami, sachant ce que je fais,
JE
VOUS
CONFIE
L
AUTOMNE DE
T
AILHADE
. J
E M
ÉTAIS
CHARGÉ
DE
SON
ÉTÉ
CECI
SURTOUT
ENTRE NOUS
... »
(« Chez les Zoaques » à Yainville en Seine-Maritime, 1913 ou 1914).
– «
Vous avez bien voulu me faire demander quelques lignes sur Alfred Capus... Oui, c’était un cerveau profond et délicieux – et
je souhaite à tous nos confrères son célèbre égoïsme – car
NE
JAMAIS
S
OCCUPER DES
AUTRES
,
C
EST
PEUT
-
ÊTRE
LE
PLUS
SÛR MOYEN
DE NE
FAIRE DE MAL À
PERSONNE
... »
(Paris, probablement 1922).
– «
Merci, mon cher ami, et merci de tout mon cœur. Vous faites du bien avec l’air de quelqu’un qui cherche à faire seulement
plaisir – et c’est exquis – mais vous ne trompez pas ceux qui vous aiment, et ils savent ce qu’ils vous doivent. Aucune situation
n’est plus élevée que la vôtre – aucun autre que vous ne la mériterait. Je ne saurais trop vous dire à quel point j’estime et j’admire
l’homme que vous êtes... »
(Paris, s.d.).
– Etc.
J
OINT
,
un télégramme du même au même (1920), et une lettre autographe signée du père de Sacha Guitr\, Lucien
Guitr\ à Robert de Flers (Paris, s.d.).