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29
J
E
SAIS QU
IL
Y AURA UN ATTENTAT
,
TÔT OU
TARD
.
Pas seulement pour des raisons politiques : par contagion... par émulation... Nous vivons une époque d’extraordinaire contagion
psychique. Parce qu’un type tue Martin Luther King ici, un “contaminé” va immédiatement tenter de tuer un leader des
étudiants allemands. Ils faudrait faire une étude profonde de la traumatisation des individus pas les
MASS MEDIA
, de la création
de climats dramatiques, avec un besoin d’événement spectaculaire... Et il faut dire que le
VIDE
SPIRITUEL
est tel, à l’Est comme
à l’Ouest, que l’événement dramatique, le
happening
est devenu un véritable besoin. Et d’un happening à l’autre, il y a
la réaction en chavne... Il y a aussi la
CONGESTION
DÉMOGRAPHIQUE
, surtout dans les villes : les jeunes se mettent à éclater,
littéralement. Les individus – nous voyons ça dans nos ghettos noirs – sont à ce point comprimés ou opprimés qu’ils ne
peuvent plus se libérer que par l’explosion. J’en viens même à me demander si l’éclatement dans la peinture, avec
P
OLLOCK
ET
L
ACTION
PAINTING
ne Ànit pas par pousser à la violence ceux des jeunes qui n’ont pas de talent artistique ou d’autres moyens
de s’exprimer... Et puis, il y a eu
H
EMINGWAY
. J’aime beaucoup Hemingway comme écrivain, mais il faut bien dire qu’il a été
le
FONDATEUR
D
UN MYTHE
RIDICULE
ET
DANGEREUX
:
CELUI
DE
L
ARME
À
FEU
ET
DE
LA
BEAUTÉ
VIRILE
DE
L
ACTE
DE
TUER
...
Il a été
absolument impossible d’obtenir du Congrès une loi interdisant la vente libre des armes à feu.
Je lui dis qu’il y avait aussi
LE
CONDITIONNEMENT
PAR
LA
PROTESTATION
:
depuis la guerre au Vietnam, la jeunesse avait pris
une telle habitude de la protestation impuissante et continuellement frustrée qu’aucune autorité, à l’Est comme à l’Ouest,
n’était plus à l’abri. Il ne s’agissait plus de programmes politiques cohérents : il ne s’agissait plus que de crier “non” à la
puissance sous toutes ses formes... »
Romain Gar\ raconte ensuite comment l’entretien roula sur la situation politique en France et sur l’action du
GÉNÉRAL
DE
G
AULLE
en qui Robert Kenned\ dit voir la dernière grande Àgure historique française :
«
– À combien d’attentats, au juste, a-t-il échappé ?
– Cinq ou six, je crois.
Kennedy hocha la tête et se mit à rire.
– Je vous disais bien : la chance. On ne peut-être président sans
the good old luck... »
45. [GONCOURT
(Edmond de)]. – Portrait. Mine de plomb, 110 x 185 mm, montage sur carton souple.
150/200
«
E
DMOND
DE
G
ONCOURT
SUR
SON
LIT
DE MORT
. C
RAYON
EXÉCUTÉ
DANS
LA
CHAMBRE MORTUAIRE
,
À
C
HAMPROSAY
,
LE
16
JUILLET
1896,
PAR
L
UCIEN
D
AUDET
»
(légende manuscrite à l’encre sur le carton).
Grand ami d’Alphonse Daudet chez qui il meurt à Champrosa\, Edmond de Goncourt entretint aussi une véritable
complicité avec Lucien Daudet. Il lui Àt découvrir l’art japonais, contribua à éveiller chez lui une vocation précoce
pour le dessin et la peinture, lui décernant d’ailleurs humoristiquement un brevet de pastelliste parodiant les actes
de l’Ancien Régime. Lucien Daudet étudia à l’académie Jullian à partir de 1894, reçut quelques leçons de Whistler, et
se lia avec des artistes comme Émile Gallé. Il visita régulièrement le Louvre en compagnie de Proust.
46. GONCOURT
(Jules de). Dessin original avec envoi autographe signé.
1.000/1.500
D
UELLISTES MASQUÉS
S
ENTREPERÇANT DE
LEURS
ÉPÉES
.
47. GRAND CONSEIL.
– Manuscrit, ;VII
e
siècle. In-folio, 349 Ϳ. chiͿrés 3 à 351, les 2 premiers feuillets
manquant, reliés en parchemin semi-rigide, manques à la coiͿe supérieure et sur le premier plat (
reliure
de l’époque
).
300/400
V
ÉRITABLE
VADE
-
MECUM
DES
CONSEILLERS
DU
ROI
,
CE
TRAITÉ
SUR
LE
G
RAND
C
ONSEIL
a été composé vers 1630 : citant de
Thou, Du Tillet, Pasquier ou Se\ssel, il décrit ses origines, sa t\pologie, son fonctionnement, son protocole, et les
textes qui le réglementent. Le corps d’ouvrage occupe les feuillets 3 à 108, et est accompagné d’une importante suite
de pièces justiÀcatives ou « preuves » (Ϳ. 109 à 349), dont des listes de conseillers du roi.
L
E
G
RAND
C
ONSEIL
EST
LE
TRIBUNAL
DES
CAUSES
RETIRÉES
AUX
P
ARLEMENTS
POUR
GARANTIR
L
IMPARTIALITÉ
DE
LA
JUSTICE
,
notamment celles concernant les grands ordres religieux ou celles a\ant fait l’objet d’arrêts contradictoires de
plusieurs cours. Détaché du Conseil d’État en 1497, il était présidé par le chancelier, les charges \ étaient vénales
mais la justice gratuite, et sa juridiction s’étendait sur toute la France.
Provenance : «
Parayre »
(ex-libris manuscrit sur le second contreplat). Un Jean Para\re devint conseiller du roi en
1680, après avoir été principal commis des secrétaires d’État Brienne, Pomponne et Lionne.