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servi ». Le boucher exposé aux amendes s’indemnise
en fournissant mal, ou en vendant au-dessus de la
taxe ; pire il achète le moins cher possible et c’est le
cultivateur qui est ruiné. « L’âme du commerce est la
liberté, mais les denrées les plus importantes sont des
matières privilégiées…»
L’auteur expose que Grenoble est une ville où tout
est tarifé, le pain, le vin, la viande et même le gibier
qui appartient aux riches : « on distinguait
soigneusement le piqué du bardé, les prix étaient
réglés pour les bécassines et les mauviettes… une
poignée de cerise était l’objet de l’attention du
magistrat ». Le vin est un des premiers articles sur
lequel on se soit éclairé dans cette ville… Le prix
était encore trop bas pour les médiocres (p.
60
-
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) cet
exemple sert de pivot à son étude sur la liberté
sociale. « La province de Dauphiné posséda longtemps
un très grand commerce de bestiaux,mais il succomba
sous les droits de douane, traite et péage…»
Dans le siècle dernier les taux de la viande à Grenoble
influent sur toute la vallée du Grésivaudan. De
même la taxation du pain ; le corps des boulangers
est composé d’environ
60
maîtres qui sont jaloux de
s’attirer des pratiques. La liberté assurerait des
fournitures bien supérieures. « Il y a quelques
années qu’on ne trouvait pas un charcutier à
Grenoble… un seul homme satisfaisait toutes les
demandes… aujourd’hui on en compte treize qui
travaillent beaucoup…» Toutes les combines sur le
suif (le suif d’olive venant de Lyon), les chandelles,
les têtes de bétail. Ce grande texte d’économie
politique veut faire, à cause de ses erreurs, de
Grenoble un exemple. C’est dans l’esprit de Quesnay,
« la situation des campagnes renferme tous les
intérêts… c’est du sort des paysans que dépend la
fortune publique… »
Très bel exemplaire. Cachet violet sur la première
garde blanche de la bibliothèque princière de la
famille de
Starhkemberg,
au château d’Eferding ;
étiquette collée sur le cachet avec les grosses initiales
« O.B » (
Österreich Bibliothek
, laquelle fut conduite
ensuite en vente publique).
18 BREMOND (Hippolyte Marie-Léon). Recherches
sur quelques condiments azotés d’extrême Orient.
Bordeaux, Gounouilhou, 1919.
Grand in-8, broché,
(83 p.).
200 / 300
Unique édition de cette précieuse thèse de
pharmacie.
C’est le seul document sérieux rédigé en français qui
concerne les condiments essentiels que sont, d’une
part les dérivés des produits marins (nuoc mam,
mam tôm, prâhoc, padec) et d’autre part ceux qui
proviennent du soja (saumure chinoise, shoyu).
Bibliographie.
C’est le développement de quelques articles donnés
par le pharmacien de l’Institut Pasteur de Saïgon
Rosé, qui fut le premier à étudier ces produits et qui
grâce à ses travaux scientifiques a permis le sauvetage
du nuoc mam traditionnel ; c’est lui qui engagea
l’auteur dans les recherches ici exposés. Sans cette
thèse nous n’aurions plus de documents historiques
et chimiques sur la composition de ces préparations,
base d’une culture très ancienne, et qui ont ensuite
envahie le monde entier d’une façon industrielle.
Très rare.
19 BRISSON. Mémoires historiques et économiques
sur le Beaujolais...
A Avignon et se vend à Lyon,
chez V. Reguillat, 1770.
Grand in-8, de XVI-272 p.,
demi vélin à petits coins, pièce de maroquin rouge,
plats de papier granité à l’éponge, tranches rouges
(
reliure de l’époque
).
800 / 1 000
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