Parmi cette longue liste, figurent aussi
LEs nOMs ET aDrEssEs DE Près DE
150
cOLLEcTiOnnEurs D
'
OBJETs rarEs ET
PréciEux
, désignés par l'auteur comme
fameux curieux des Ouvrages magnifiques
et
dames curieuses.
On y retrouve le
duc d'aumont, le duc de richelieu, le duc de saint-simon, le président Lambert avec sa collection magnifique de
tableaux et de mobilier, Le Fèvre de caumartin, Everhard Jabach avec son riche cabinet, François-roger de Gaignières,
l'un des curieux les plus distingués de son temps, etc. Dans le chapitre des
dames curieuses,
le nom de la duchesse de
Lude y côtoie ceux de la duchesse de Bouillon, nièce de Mazarin et protectrice de La Fontaine, de catherine-charlotte
de Grammont, maréchale de Boufflers, ou encore de la marquise de Polignac.
La seconde partie du livre possède une page de titre particulière intitulée le
Tresor des almanachs.
Elle contient une
exacte description de l'économie universelle & des parties principales du monde,
donne un calendrier pour l'année 1692,
informe le lecteur du tarif des monnaies, et dresse une liste alphabétique des postes et courriers, des fêtes et des foires
les plus considérables du royaume.
cette édition de 1692 est très rare. La plupart des personnes citées par Blégny reprochèrent en effet au
Livre commode
son indiscrétion
.
Le 29 février 1692, 2500 exemplaires invendus furent donc saisis chez la veuve nyon et détruits, de
même, le privilège lui fut retiré (cf. anne sauvy,
Livres saisis à Paris entre 1678 et 1701,
n°387). En 1878, elle a fait
l'objet d'une réédition très documentée par les soins d'édouard Fournier, en deux volumes, accompagnée d'une
introduction et de nombreuses notes.
E
xEMPLairE DE
J
Ean
-J
acquEs
D
EBurE
, portant sa note autographe habituelle :
collationné complet le 22 Mars 1834.
j.j. de Bure l'ainé.
il figure dans le catalogue de vente de 1853 sous le n°1514, et était encore à l’époque en cartonnage.
Très agréable exemplaire en maroquin citron de Trautz-Bauzonnet, cité par Brunet (t. ii, col. 899). il est bien complet
des deux parties qui se vendaient séparément selon Grand-carteret.
rousseurs claires. Frottements aux charnières.
19 [BiGEx (simon)]. L'Oracle des anciens fideles, Pour servir de suite & d'éclaircissement à la sainte Bible.
Berne
,
s.n. [Provins, Louis Michelin],
1760
. in-12, veau marbré, triple filet doré, dos orné, pièce de titre rouge, tranches
marbrées (
Reliure de l'époque
).
800/1 000 €
Bengesco, n°2382.
édition originale de cet ouvrage anonyme, réponse à
L'Oracle des nouveaux philosophes
de l'abbé Guyon, paru en 1759
et dirigé contre voltaire.
À travers sept conversations entre lui-même et des juifs polonais qu'il voulait convertir, l'auteur démontre la fausseté et
les contradictions de l'ancien Testament.
T
rès rarE iMPrEssiOn DE
P
rOvins
,
cOnDaMnéE
,
BrûLéE ET MisE À L
'
inDEx
.
si l’on a parfois attribué l’ouvrage à voltaire, l'identité de son auteur est en tout cas dévoilée par le philosophe lui-même
dans une lettre adressée à Damilaville le 12 juillet 1763 :
L'auteur de
L'Oracle des Fidèles,
livre excellent, trop peu
connu, était un valet-de-chambre d'un conseiller-clerc de la seconde des enquêtes, nommé Nigon de Berty, cloître Notre-
Dame. Il est venu chez moi ; il y est : c'est une espèce de sauvage, comme le curé Meslier….
[…]
Apparemment ce
Simon Bigex, auteur de
L'Oracle des Fidèles,
était paroissien du Vicaire savoyard de Jean-Jacques
(lettre citée dans la
Correspondance littéraire de Grimm et de Diderot,
t. iii, 1829, p. 313).
ce simon Bigex ou Bugex (1729-1806), originaire de savoie, fut par ailleurs le copiste de Grimm et remplira par la
suite, à partir de 1768, la fonction de secrétaire de voltaire au château de Ferney.
Grâce en partie aux
Archives de la Bastille
(t. xviii, 1903, pp. 22-23), documents inédits publiés par ravaisson-Mollien,
nous avons pu retracer l'histoire de ce livre.
un certain Joseph-Prudent de roncourt, qui exerçait comme commis auprès des Fermes, se fit remettre le manuscrit de
L'Oracle des anciens fidèles
par la veuve auclou, libraire parisienne surnommée
la grande Javotte.
il s'associa ensuite
avec Jean Lécuyer et christophe-Frédéric Kolman (ou colman ?) pour le publier. Les trois hommes sollicitèrent alors
un imprimeur de Provins, Louis Michel, qui fit débiter de ses presses 800 exemplaires de ce texte moyennant une somme
de 242 livres. Les exemplaires furent ensuite distribués dans tout Paris, la plupart sous le manteau.
rapidement reconnu comme
impie & blasphématoire,
le livre fut condamné par un arrêt du Parlement du 3 décembre
1760 à
être lacéré & brûlé par l'Exécuteur de la Haute-Justice.
Deux ou trois jours plus tard, ce fut chose faite. Puis, il
fut inscrit à l'
Index
le 8 mai 1761. Les principaux protagonistes furent menés à la Bastille. Michelin, déjà condamné à
l'époque pour une édition du chef-d’œuvre d'Helvétius,
De l'Esprit
(1759), et une satire de Madame de Pompadour, fut
déchû de la Maîtrise d'Imprimeur-Libraire,
privant ainsi la ville de Provins de tout imprimeur jusqu'à la révolution.
Ex-libris manuscrit du xix
e
siècle sur une garde :
Louis Curvalle.
Frottements à la reliure, un mors fendu.
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