Previous Page  59 / 228 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 59 / 228 Next Page
Page Background

57

165. desBordes-VALMore (Marceline). P

oÉsies inÉdites

. Publiées par Gustave revilliod.

Genève,

Imprimerie de Jules Fick, 1860.

in-8, cartonnage percaline bleue, filet gras à froid, non rogné

(Cartonnage

de l’éditeur).

1 800 / 2 500 €

Édition originale du plus beau recueil de l’auteur, contenant environ 120 pièces délicieuses.

sainte-Beuve a dit, dans ses

Causeries du lundi,

que ce recueil pouvait

se placer à côté du premier

[elégies, paru en

1819]

; il y a des choses aussi belles, aussi tristes, aussi passionnées, aussi jeunes : rare privilège, et qui ne saurait

appartenir qu’à une âme intimement poétique et qui était la poésie elle-même !

U

n des rAres exeMPLAires sUr PAPier VerGÉ de CoULeUr CHAMois

, auquel on a ajouté un portrait de l’auteur gravé par

Langlois (en double état) et cette

Lettre AUtoGrAPHe

de Marceline à Mademoiselle Marie Carpentier (2 pages in-8,

adresse au verso du second feuillet) :

Je n’ai pas eu le bonheur de la présence d’Ondine

[...]

il faut que je m’accoutume à l’incertitude de ses visites ; ses devoirs

du pensionnat sont, comme je vous l’ai dit, compliqués de plusieurs incidents qui ne mettent aucune régularité dans ses

sorties

[...]

Votre chère visite m’a laissée sous l’impression d’une tristesse nouvelle, qui me fait doublement sentir combien

je vous aime, et combien votre bonheur m’importe. Soyez donc heureuse, bonne Marie, par amitié pour moi, je vous en

prie, et comme une attestation de la justice divine, à laquelle je veux croire de toute mon âme...

Marie Pape-Carpentier (1815-1878), pédagogue, fondatrice de l’école maternelle et auteur de nombreux ouvrages

d’enseignement et de livres pour la jeunesse, fut l’amie d’ondine (1821-1853), l’une des filles de Marceline desbordes-

Valmore, qui enseignera dans une pension à Chaillot.

de la bibliothèque Paul Éluard, avec son ex-libris dessiné par Max ernst.

C

HARLES

DOVALLE

(1807-1829)

166. doVALLe (Charles). L

e

s

YLPHe

, Poésies, précédées d’une notice par M. Louvet et d’une préface par Victor

Hugo.

Paris, Ladvocat, 1830.

Grand in-8, demi-veau violet avec petits coins de vélin vert, dos orné, non

rogné

(Reliure de l’époque).

1 200 / 1 800 €

É

dition oriGinALe

.

Charles dovalle naquit à Montreuil-Bellay le 23 juin 1807 et fut tué lors d’un duel au pistolet le 30 novembre 1829, pour

une pauvre histoire de critique théâtrale dirigée contre Mira, directeur des Variétés.

dans la belle préface inédite de Victor Hugo, qui occupe 13 pages, l’écrivain fait l’éloge de Charles dovalle et réclame le

« libéralisme littéraire » :

Vous me demandez, Messieurs, ce que je pense des poésies de M. Dovalle

[...]

. C’est de votre

part, Messieurs, une erreur obligeante pour moi

[...]

. Il faut, pour agir puissamment sur les intelligences, deux choses :

génie et conviction. Je sais qu’une de ces deux choses me manque ; et, en conscience, ce n’est pas la conviction. Ce n’est

donc pas ma parole qui, par son influence ou son retentissement, pourra contribuer en rien au succès de ces poésies.

[...]

M. Dovalle n’a besoin maintenant de qui que ce soit pour réussir. En littérature, le plus sûr moyen d’avoir raison, c’est

d’être mort.

La dernière pièce de ce recueil resté inachevé, qui se trouvait dans le portefeuille de dovalle au moment du duel, fut

traversée par la balle : l’éditeur respecta donc dans l’impression les mots manquants par des blancs typographiques.

Angle supérieur du titre coupé, angle inférieur des pp. 49-50 déchiré avec manque dans la marge. traces de pliure en pied du feuillet de table.