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332. stendHal. H
istOire de la PeintUre en
i
talie
, par m. beyle, ex-auditeur au Conseil d’état.
Paris,
Didot l’Aîné, 1817.
2 volumes in-8, broché, couverture muette de couleur chamois avec étiquette au
dos, boîte-étui demi-veau rouge avec coins et étui
(Devauchelle).
30 000 / 40 000 €
édition originale, imprimée aux frais de l’auteur.
écrit de la fin de l’année 1811 jusqu’à mai 1817, l’ouvrage, conçu à l’origine comme un manuel d’histoire de l’art, est un
manifeste esthétique et traite principalement des maîtres de l’école florentine, comme léonard de Vinci et michel-ange.
C’est sur le titre du second volume qu’apparaît pour la première fois la célèbre dédicace stendhalienne :
To the happy few
(c’est-à-dire aux
âmes sensibles
).
U
n des rarissimes exemPlaires de tOUte Première émissiOn
: le titre porte
Par M. Beyle
, au lieu de
M. B.A.A.
seuls
7 autres exemplaires de ce tirage seraient recensés.
L’on connaît quelques rarissimes exemplaires qui, sous le millésime de 1817, portaient en toutes lettres, « par M. Beyle,
ex-auditeur au Conseil d’État ». Ce sont les seuls, indique Paul Arbelet, de toute l’œuvre du vivant de Beyle, ayant jamais
porté le nom véritable de leur auteur
(martineau,
L’Œuvre de Stendhal,
1945, p. 125).
l’exemplaire contient 4 cartons ; au tome i, le feuillet correspondant aux pp. 187-188 est en double (carton et état définitif).
l’épigraphe du tome i est formée de six vers en italien, comme dans l’exemplaire de Prosper mérimée qui était également
signé du nom de
Beyle
sur les titres.
e
xCePtiOnnel exemPlaire
,
POrtant Ce très bel et sPiritUel enVOi de
s
tendHal à
P
aUl
-l
OUis
C
OUrier
:
Hommage au peintre
de Jean de Broë
sous ce mystérieux destinataire se cache le célèbre pamphlétaire Paul-louis Courier (1772-1825), condamné en 1821 à
deux mois de prison pour outrage à la morale publique. lors de son procès, Courier répliqua avec verve contre les assauts
de l’avocat général, maître Jean de broë, qu’il ridiculisa par la suite dans un nouveau pamphlet livré sur la place publique
le 30 septembre 1821 :
Procès de Paul-Louis Courier, vigneron de la Chavonnière, condamné le 28 août 1821, à l’occasion
de son discours sur la souscription de Chambord.
dans une lettre écrite à son épouse le 14 octobre 1821, Paul-louis Courier, alors en prison, écrivait avec fierté :
Je suis
entré ici le 11
[...]
Sois tranquille sur mon compte ; je suis aussi bien qu’on peut être en prison : bien logé, bien nourri
[...]
. Te rappelles-tu deux volumes que nous avait prêtés la Homo [libraire de Tours] sur l’histoire de la peinture en Italie ?
L’auteur vient de me les envoyer avec cette adresse :
Hommage au peintre de Jean de broë.
stendhal admirait Paul-louis Courier. il l’a lu, l’a cité et a fait de fréquentes allusions à ses œuvres. il jugeait ses plaquettes
admirables.
Il est probable que Beyle n’avait pas encore rencontré Paul-Louis Courier quand il fit déposer son Histoire
de la Peinture en Italie, à Sainte-Pélagie où le pamphlétaire venait d’entrer, le 11 octobre 1821, pour purger la
condamnation à deux mois de prison que lui avait value, le 28 août précédent, la publication de son
simple discours
(martineau,
Petit dictionnaire stendhalien,
1948, p. 142).
l’
exemPlaire POrte en OUtre Une nOte aUtOGraPHe de
s
tendHal
, p. 48 du tome ii, indiquant que les
notes signées
R. C.
(sur les cartons) sont celles de
Rioust
et
Chevalier, p
r
. la prudence.
Ces deux journalistes avaient été poursuivis par
les tribunaux de la restauration pour délit de presse. l’éditeur avait incité stendhal à la plus grande vigilance pour éviter
les démêlés avec les autorités.
Couverture chamois collée sur une couverture bleue d’origine. Carteret précise que les couvertures d’origine muettes sont souvent de
couleurs différentes.