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Le 11 avril, il s'écrie :

Si ton petit livre avait mille pages, si l'on pouvait écrire mille lignes sur chaque page, si l'on pouvait

faire tenir mille mots dans chaque ligne, cela ne suffirait pas à écrire tout ce qu'il y a de charmant pour moi dans tes yeux,

tout ce qu'il y a de tendre pour toi dans mon cœur...

Plus tragiquement, il assure, le 16 avril :

Pense que ma vie tient à un fil et que ce fil tu peux le rompre ou le nouer au ciel.

Si je t'ai offensée, je baise la poussière de tes pieds. Vois-tu mon pauvre ange, quand tes larmes coulent, c'est ma joie

qu'elles noyent ...

Le 29 avril, Hugo note qu'il vient de relire le carnet :

... Toutes les pages sont faites avec la même pensée. L'amour est

ainsi. Partout où il est, il prend tout. Comme un refrain, revient sans cesse : Je t'aime... Je t'aime ma Juliette...

Le 9 mai,

il affirme (au crayon) :

Chacune des pages de ce livre contient un mot d'un autre livre, où ton nom est écrit partout, qui

est mon cœur,

et ajoute :

Tout ce que je t'écris avec ce crayon sur ce papier est écrit avec mon sang dans mon cœur.

à la

fin, 3 juin :

Dieu a dit à l'océan : tu n'iras pas plus loin. Il ne l'a pas dit au dévouement d'une femme.

dernière pensée, le

4 juin :

Cette fleur pour toi, ta beauté pour moi.

Au milieu du texte figurent

qUAtre BeAUx PoèMes AUtoGrAPHes

, écrits à l’horizontale au crayon :

- Epitaphe d'un enfant d'un an

(quatrain non daté, publié en 1888 dans

Toute la Lyre

) ;

- J'aime une plaine immense...

(sizain daté

dim. 27 avril -Butte Montmartre

, publié dans

Océan

en 1942) ;

- N'écoutez pas, mon ange !

(sizain daté

14 mai-Montmartre

, publié dans

Dernière Gerbe

en 1902) ;

- Oh ! l'amour est pareil aux perles de rosée,

huit vers, datés

22 mai

, qui ne figurent pas dans les

Œuvres poétiques

complètes

et semblent

inÉdits

:

Oh ! l'amour est pareil aux perles de rosée

Qui brillent aux feuilles des fleurs,

Et qui sur la corolle au soleil exposée

Rayonnent de mille couleurs...

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