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Dans cet ouvrage foisonnant, l’un des plus importants traités musicologiques de l’âge baroque,
le Père Athanasius Kircher (1601-1680) a rassemblé une somme impressionnante d’informations
scientifiques et esthétiques : elles sont encore aujourd’hui très précieuses pour la connaissance de
la pratique et de la théorie musicales au XVII
e
siècle.
L’illustration, gravée sur bois ou en taille-douce, se compose d’un titre dessiné et gravé par Paul
Shor, d’un portrait de l’archiduc Léopold Guillaume d’Autriche gravé par Pontius d’après Shor,
d’une planche gravée par Miotte montrant une statue d’Apollon, et de 20 planches représentant
des instruments de musique, le théâtre de Vitruve, ou des dispositifs destinés à amortir ou diriger
les sons dans de grands espaces ouverts. Les gravures insérées dans le texte, gravées sur bois ou en
taille-douce, offrent 150 exemples de parties musicales.
Le son, le nombre, le corps et l’automate : un des plus grands traités de l’âge baroque.
L’ouvrage embrasse toutes les branches de l’art musical : harmonie, rythme, symphonie, notation,
instruments, chant des oiseaux, construction des salles de spectacles, propagation des sons dans
l’espace, science du contrepoint... On y trouve aussi le premier exemple imprimé d’une partition
pour quatuor à cordes. Kircher étend son traité à l’histoire de l’acoustique, explique la nature des
sons et élabore une théorie de la composition. Sa volumineuse compilation, plus étendue que celle
de Mersenne, emprunte ses exemples à de nombreux musiciens célèbres : Frescobaldi, Palestrina
ou Monteverdi.
"Kircher attempted to compile in this book all the musical knowledge available in his day, making it
the first exhaustive encyclopedia of music. For musicologists it has long been an invaluable source
of information on baroque concepts of style and composition. Kircher wrote the
Musurgia
at the
time of the great transition when the old Renaissance polyphony, still in use in the Church, was
giving way to the new baroque style in secular music, most notably in opera. Kircher reveals an
astounding knowledge and understanding of contemporary music and of this transition. Indeed,
he gives the earliest account of the doctrine of the ‘affections’, the baroque idea that music should
imitate emotions… Kircher was aided in his research by the Italian composer Antonio Maria
Abbatini, the maestro di cappella at the Lateran. Besides his interest in contemporary music
theory, Kircher was also firmly established in classical music theory. Like many of his predecessors
and contemporaries, he followed Boethius and emphasized the mathematics of music and its
relationship to the harmony of the body, per Robert Fludd, and of the solar system, per Kepler…
Kircher also discusses many of his own inventions, like the talking statue, the megaphone, and
numerous mechanical music-makers. One of these inventions, a product of his mathematical
concept of music, is an ingenious composing computer called an arca musarithmica or musurgia
mechanica. The arca was a chest containing numbered rods, which the composer could move
about and combine to produce melodic and rhythmic patterns. This mathematical method of
composition would perhaps seem less odd to the student of modern music than it did to Kircher’s
contemporaries..." (Brian L. Merrill).
Exemplaire sur grand papier, revêtu d’une extraordinaire reliure romaine de l’époque,
richement décorée et aux armes du pape Innocent X, le protecteur de Kircher.
Giovanni Battista Pamphili (1574-1655), qui régna de 1644 jusqu’à sa mort, fut l’un des papes les
plus politiquement habiles de l’histoire. Pendant son pontificat, il eut à gérer la fin de la Guerre de
Trente ans (traités de Münster et de Osnabrück, plus connus sous le nom de Paix de Westphalie)
et la crise du jansénisme (bulle
Cum occasione
du 31 mai 1653 condamnant les thèses de Jansénius).