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[LARBAUD, Valery].
Poèmes par un riche amateur
, ou Œuvres françaises de M. Barnabooth.
Paris, Messein,
1908
. In-12 (184 x 116 mm) de (4)-227-(1) pp. : demi-maroquin havane avec coins, dos lisse
orné de deux encadrements de filets droits dont les entrelacs, régulièrement espacés, forment
des petits fleurons ; couverture, double couverture et dos conservés, tête dorée
(Canape)
.
Édition originale, rare.
Elle a été tirée à 200 exemplaires : celui-ci est un des 100 hors commerce.
Publiés anonymement et à petit nombre aux frais de l'auteur, les
Poèmes
et
Œuvres
de Barnabooth
–
alter ego
de Larbaud, comme lui dandy richissime, cosmopolite et polyglotte – agacèrent un peu
Francis Jammes et André Gide (qui préférait les poèmes à la supercherie biographique) mais
imposèrent le jeune écrivain dans le milieu fermé des lettres parisiennes.
"On n'avait jamais vu exprimées avec autant d'intensité les réalités de la vie moderne : non pas
la Ville, mais telle et telle ville avec ses rues et ses habitants non pas la Machine, mais un grand
rapide international aux 'quatre wagons jaunes à lettres d'or', mais un steamer d'une ligne
déterminée". Sans parler de la singulière prosodie post-whitmanienne, "souvent imitée depuis
: un vers libre au rythme incertain et comme faux, rappelant la prose, ayant, malgré la fantaisie
de certains enjambements, une unité organique, non mélodique" (Michel Décaudin).
Bien complet de la couverture d'origine rose et verte, ainsi que de la deuxième couverture, sur
papier jaune et portant un titre différent, tirée pour les 100 exemplaires mis dans le commerce.
Une longue et belle lettre autographe signée de Valery Larbaud à André Gide,
inédite, a été insérée au début du volume.
Ce document de 4 pages in-12 (156 x 113 mm, encre noire, env. 13 lignes par page, pli
horizontal) fournit des informations précieuses sur la diffusion du texte de
Barnabooth
et sur les
relations de Larbaud avec Gide et le petit groupe d'écrivains qui allaient fonder, trois mois plus
tard, la
Nouvelle Revue française
.
Séchilienne. 6 août 1908.
Monsieur André Gide.
Monsieur,
je vous ai envoyé un exemplaire de mon livre récemment publié, "Barnabooth". Messein s'était
chargé de vous faire parvenir l'exemplaire dédicacé. Or, je reçois, il y a peu de jours, une lettre de
Ch. L. Philippe ; il me dit qu'il vous a vu ; qu'il vous a demandé si vous aviez reçu mon livre – et
vous ne l'aviez pas reçu. J'ai écrit à Messein, avec lequel du reste – comme conséquence de cette
publication – je suis en froid. Messein me répond qu'il a envoyé l'exemplaire qui vous était destiné.
La dédicace est : "pour remplacer le manuscrit qui ne vous parvint jamais" (Tunis, 1905). Peut-
être avez-vous oublié cet incident. Je vous avais écrit de Tunis pour vous annoncer le manuscrit
d'une suite de poèmes que je venais de composer ; et vous m'avez répondu que le manuscrit ne
vous était pas parvenu. C'était la seule copie propre que j'en avais. Tout le poème a donc disparu
complètement. J'espère que cet exemplaire de M. Barnabooth aura été plus heureux. Je vous serais
obligé si vous vouliez bien me dire que vous l'avez reçu ; et comme vous êtes un des hommes en
France auxquels je désire le plus plaire, – donnez-moi votre avis sur "Barnabooth".
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"...Vous êtes
un des hommes
en France
auquels je désire
le plus plaire..."