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commune

.

Environ 95 lettres et documents, la plupart L.A.S., 1871-1872, et 1877.

Important ensemble de témoignages et commentaires au jour le jour des événements

de la Commune de Paris

. Nous ne pouvons ici en donner qu’un trop rapide aperçu.

Février 1871.

Lettres commentant « l’ineptie insensée de Napoléon », la capitulation, la fraude

électorale, les rapports contradictoires et les rumeurs… « Les honnêtes gens se sont divisés sur

des questions de personne et d’amour-propre, les rouges se sont unis » (Louis de

Loménie

à

son fils Charles, 10 février).

Mars

. Analyse de l’agonie de la République et de l’indignité des Parisiens par Maurice…

Commentaires sur l’absentéisme des gardes nationaux, l’indignité de la ligne, l’exécution

présumée des généraux Leconte et Clément Thomas, par Gabriel. Ensemble de lettres de

l’architecte Oscar H. de

La Chardonnière

à sa femme, certaines écrites dans les interlignes

au jus de citron : « C’est bien triste de voir que la troupe fait cause commune avec l’émeute et

que la garde nationale ne marche pas ne sachant pas pour qui et avec qui elle est » (19 mars)…

échange entre la romancière Nelly

Lieutier

(1829-1900, tante de Pierre Loti) et son père,

le Dr

Besson

à Angoulême (jusqu’en juillet), sur le désœuvrement des gardes nationaux, les

barricades, la foule insouciante, le refus de la troupe d’intervenir, l’effervescence révolutionnaire

sans partage réel des idées… Lettre d’un député sur la sauvegarde de l’Assemblée à Versailles,

l’arrivée de renforts, les hésitations de Thiers, la crainte de voir les Prussiens intervenir pour

rétablir l’ordre dans Paris, « dernière humiliation » (19 mars). Lettres d’un garde national

évoquant les fautes et maladresses de l’Assemblée, le résultat des élections du 26 : « inouï ! 8 ou

10 noms un peu connus & recommandables. Les autres 80 inconnus, ou trop connus tels que

Blanqui, Flourens, & jusqu’à Raoul Rigault ! (Fou, mais pas méchant) » (27 mars)…

Avril

. Intéressants commentaires d’un habitant de Fontenay à son ami Coulon, sur les erreurs

du gouvernement : « En préparant le convoi de la République, MM. Thiers, Picard, Simon,

Jules Favre, &c, prêtent la main à la fabrication de leurs propres cercueils »… Thiers avait

pourtant un beau rôle à jouer : « S’il eut aimé les hommes au lieu de les mépriser, sa tête,

qui est convenablement organisée eût conçu quelque chose de pratique à l’usage du moment

actuel ; tandis qu’il ne sortira pas de l’ornière des répressions violentes, qui n’aboutissent qu’à

des révolutions prochaines » (12 avril)… « M. Thiers n’a jamais été et ne sera jamais qu’un

cœur étroit, dans un petit corps et une âme glacée », Fabre est le même qu’en 1848, et Picard

« prépare avec ardeur la fosse que la réaction destine à lui et à ses amis »…Ce sont « des égoïstes

sceptiques » qui se perdent dans les temps de crise (12 avril)… Lettre de dénonciation par « une

citoyenne qui désire le triomphe de la Commune » (19 avril)...