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LEVI, Primo.
Se questo è un uomo.
Torino, Francesco de Silva, 1947.
In-12 ; broché, couvertures imprimées en rouge et noir, jaquette de l'éditeur illustrée en noir
avec titre imprimé en rouge, non rogné.
Édition originale.
Elle a été tirée à 2 500 exemplaires qui s'écoulèrent difficilement. La maison d'édition florentine
La Nuova Italia
racheta le stock de Francesco de Silva, mais les 1 100 exemplaires qu'elle avait
entreposés à Florence furent détruits dans les inondations de 1966. Cela explique en partie
la rareté de l'ouvrage, qui ne se rencontre quasiment jamais en bon état, surtout complet de la
jaquette illustrée.
Ce n'est qu'à partir des rééditions de 1958 puis de 1963 que le maître-livre de Primo Levi connut
enfin le succès : il en a été vendu plus d'un million d'exemplaires.
Un des plus grands livres jamais écrits sur la vie quotidienne dans les camps d'extermination,
et l'un des chefs-d'œuvre de la littérature italienne d'après-guerre.
La critique ne se distingua pas par son enthousiasme lors de la parution. Seuls un journaliste,
Arrigo Cajumi, et un jeune écrivain de vingt-cinq ans promis à une brillante carrière littéraire,
Italo Calvino, reconnurent d’emblée les mérites de l’ouvrage.
Dans
l’Unità
du 6 mai 1948, Calvino déclara : “Je crois que tous les survivants qui ont essayé
d’écrire leurs mémoires à partir de cette terrible épreuve ont été saisis par ce sentiment de
désolation : avoir vécu une expérience qui dépasse les limites du dicible et de l’humain, et dont le
souvenir douloureux les poursuivra durablement. Pour des faits tels que les camps d’extermination,
on pourrait croire qu’un livre se révèle inapte à soutenir la réalité. Et pourtant, Primo Levi nous
donne sur ce sujet un livre magnifique (…) qui est non seulement un témoignage d’une grande
portée, mais contient des pages d’une véritable puissance narrative, des pages qui resteront dans
nos mémoires parmi les plus belles de la littérature de la Seconde Guerre mondiale. (…) Levi ne
se limite pas à laisser parler les faits, il les commente sans jamais forcer le ton ni emprunter une
froideur de circonstance. Il étudie, avec calme et empathie, ce qu’il reste d’humanité chez celui qui
est soumis à une épreuve qui n’a plus rien d’humain.”
Très bel exemplaire conservé tel que paru.
Condition rare.
La fragile jaquette illustrée d'après Goya (
Les Fusillades du 3 mai
) a été habilement doublée.
Petite restauration en tête du dos.
Fabrizio Govi,
I Classici che hanno fatto l'Italia
, nº 380.-
Se questo è un uomo : da De Silva à Einaudi
, Oblique, 2012.-
Gambetti & Vezzosi,
Rarità bibliografiche del novecento italiano
, 2007, p. 446.
2 000 / 3 000 €