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105

Livres et Manuscrits

RTCURIAL

11 décembre 2018 14h30. Paris

224

Antonin ARTAUD

1896-1948

Révolte contre la poésie

Paris, s.n., 1944

In-4 (25,2 x 19 cm), couverture de

l’éditeur rempliée, emboîtage en vélin

ivoire

Édition originale, une pré-originale

ronéotypée ayant paru en 1943 à Rodez.

Un des 50 exemplaires sur Arches,

exceptionnellement enrichi d’un long

envoi autographe signé d’Antonin

Artaud à Marthe Robert, en frontispice

du portrait de celle-ci à la mine de

plomb et au fusain signé par Artaud et

d’une longue « lettre-sort » signée :

« Antonin Nalpas J.C. ».

Critique littéraire, Marthe Robert

rencontre Antonin Artaud au café du

Dôme de Montparnasse en 1935. Très

proches, elle va le voir à Rodez où il

est à l’asile, à l’époque où il rédige

cet ouvrage. Une fois imprimé, il lui

offre le présent exemplaire avec son

portrait et cet énigmatique envoi sur

la page de faux-titre, trois fois

trouée à l’aide d’une cigarette : « à

ma fille Marthe, qui s’efforce à briser

les chaînes imposées par les hordes

d’initiés et ainsi réduire l’étendue

de la nuit ».

Il a ensuite réutilisé le dos de ces

feuillets pour rédiger une longue

« lettre-sort », à l’opposé du ton

de l’envoi : « Madame, PARTEZ, fille

indigne, mauvaise sœur défroquée, mère

maquerelle, vous n’êtes au grand jour

que le démon des abîmes de l’Être par

lequel vous et votre clan d’assassins

(Paulhan, Adamov, Picasso) m’avez

empoisonné le corps […] ». La maladie

mentale et la confusion sont alors

au plus fort, la signature au nom de

Nalpas renvoie à l’une de ses autres

obsessions : c’est le nom de sa famille

maternelle qu’il utilise à partir de

décembre 1941 dans une tentative de se

réinventer.

Provenance :

- Marthe Robert (envoi autographe

signé)

Décharges, brunissures, couverture un

peu insolé

5 000 - 7 000 €