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BEAUX-ARTS
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COCTEAU JEAN 1889 1963
Le sang d’un poète.
Manuscrit autographe. [Janvier 1932]
8 pages in-4 sur carton.
3 000 / 4 000 €
Notes préparatoires à l’encre de Jean
Cocteau sur les ares de la création avant
la projection de son film le Sang d’un poète
au Vieux Colombier le 20 janvier 1932.
Le Sang d’un poète est le premier film de Jean
Cocteau réalisé en 1930 grâce au mécénat du
Vicomte de Noailles. Prévu à l’origine pour
être un film d’animation, Cocteau choisit
finalement de créer un film en prise de vue
réelle. Composé de quatre parties, le film
développe les éléments déterminant de
l’univers de Cocteau (la métamorphose du
poète en statue puis son suicide et la mort
d’un enfant). L’avant-première du Sang d’un
poète avait été prévue pour le 30 novembre
1930. Mais arrivant juste après le scandale
provoqué par la projection de l’Âge d’or, elle
fut déprogrammée. Le Vicomte de Noailles,
déjà producteur du film de Buñuel, ne voulant
risquer de s’exposer à nouveau. Ce n’est
que le 20 janvier 1932 que Cocteau pu enfin
présenter son film devant les spectateurs du
Vieux Colombier.
Dans ses notes, Cocteau révèle son souci de
la syntaxe, ses interrogations et angoisses.
Il lui est reproché de faire de la poésie, de
« marier des monstres », il propose alors des
« trucs » : « la poésie doit être prise par des
trucs. Je vais vous en livrer quelques-uns.
1/ Décor cloué par terre. 2/ Lee Miller
aveugle… Il ne reste pas moins exact que
le cinéma ne peut tomber aux mains des
poètes. Tristesse. Seule arme pour tuer la
mort… Raconter le film ? Ce serait impossible.
Je pourrais en donner une interprétation qui
m’est propre… Dire par exemple : il a perdu
l’enfance avec la gloire et il triche en prenant
sur son enfance ce qu’il devrait puiser en
lui-même – je pourrais dire l’ennui mortel
de l’immortalité… Maintenant MM. je dois
vous dire ce que j’aurais dû dire d’abord :
le peu de réalité d’un poète ».
Magnifique texte.
PROVENANCE :
Ancienne collection Francine Weisweiller