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les collections aristophil
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ÉLUARD (Paul).
Poésie et vérité 1942.
Neuchâtel : La Baconnière,
[1943].
— In-12, 192 x 143 : 108 pp., (2 ff.
dernier blanc), couverture imprimée.
Broché, couverture rempliée,
emboîtage papier décoré, doublé de
velours vert.
6000/ 8000€
Seconde édition augmentée, en partie
originale, rassemblant des poèmes contre
le nazisme et la collaboration, dont le plus
célèbre intitulé
Liberté
.
Un des 1000 exemplaires sur papier vélin.
Précieux exemplaire unique, offert à Jeanne
et Lucien Bonnafé, enrichi d’un envoi
autographe et de 17 peintures originales
de l’auteur, exécutées à la gouache et
inspirées de la méthode technique dite de
Rorschach du nom du psychiatre suisse qui
inventa ce système de taches symétriques
destiné à l’évaluation psychologique d’un
patient.
Ce fut pendant la guerre à l’hôpital de
Saint-Alban et en compagnie de son ami
le psychiatre Lucien Bonnafé (1912-2003),
qui en était le directeur, que Paul Éluard
prit connaissance et s’intéressa à ce
système, ainsi que le précise Jean-Charles
Gateau dans son ouvrage
Éluard, Picasso
et la peinture
: «On sait qu’Éluard s’est
réfugié, de novembre 1943 à février 1944,
à l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban sur
Limagnole, au pied de la Margeride, que
dirigeait son camarade de parti le docteur
Bonnafé, ami de longue date de (sic)
Toulousain Jean Marcenac. Il y partagea
la vie quotidienne de l’asile, fit un test de
Rorschach avec Bonnafé, et, s’intéressant
à ce test comme provocateur de rêveries,
fabriqua lui-même des lavis analogues
dont il ornait son papier à lettre » (
Éluard,
Picasso et la peinture
, Genève, 1983, p. 113).
Les liens que Lucien Bonnafé entretenait
avec Éluard étaient très forts. Il était entré
dans la résistance dès 1941, et sa rencontre
avec l’écrivain fut l’occasion de développer
une nouvelle forme de résistance, cette
fois-ci poétique. Certaines formules
rédigées par Éluard deviendront d’ailleurs
des références permanentes de son action.
Exemplaire parfaitement conservé.