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beaux-arts

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SIGNAC PAUL (1863 - 1935)

20 L.A.S. (une incomplète, 4 non

signées) et 2 P.A., vers 1912-1919,

à Frédéric

LUCE

; 50 pages formats

divers, quelques en-têtes

Société

des Artistes Indépendants

(petits défauts à quelques lettres).

10 000 / 12 000 €

Belle correspondance à son jeune ami, fils

du peintre Maximilien Luce.

[1912]

: « Je te remercie de tes bons senti-

ments de reconnaissance, pour le peu que

j’ai fait pour toi. Le meilleur moyen de nous

le prouver c’est de continuer à cultiver ton

esprit, à soigner ton corps […] Enfin j’espère

que tu conserveras un bon souvenir de ta

17

e

année »…

31 janvier 1915

, il est heureux de

le savoir « ajourné », et donne des nouvelles

d’amis, et des BONNARD…

Tropez 22 avril

[1915]

, on a cambriolé son bateau

Sindbad

,

et il a vendu

Axel

au dessinateur Paul

IRIBE

...

« Je viens d’être nommé, grâce à

SEMBAT

qui l’a demandé pour moi, peintre du Dépar-

tement de la Marine. Je vais embarquer pour

les Dardanelles »…

[Décembre 1915]

, envoi

d’une coupure du

Temps

sur le recrutement

de la classe de 1916, avec recommandations

pour le conseil de révision…

14 avril [1916 ?]

,

sur Émile

VERHAEREN

: « j’ai eu beaucoup

de peine à le voir changer au début de la

guerre. Chanter la haine, lui qui veut toujours

chanter la bonté, emballer tous les préjugés

et toutes les injustices. D’ailleurs son art, à

mon idée, a été diminué par cette évolution.

Les derniers vers me semblent moins beaux

que ceux du temps magnifiques des

Villages

Illusoires

et des

Villes Tentaculaires

. […] Si

Ravachol, au beau temps de l’anarchie, avait

démoli ma maison, il ne me semble pas que

je serais pour cela devenu réactionnaire. Et

maintenant c’est plus atroce que jamais. Le

sinistre

CLEMENCEAU

est affamé de chair

humaine »…

2 novembre 1916:

« on ne sait plus

ce qu’on attend. Cependant je me suis remis

au travail. S’il fallait attendre la paix ce serait

long »… Passage des sous-marins allemands à

Saint-Tropez...

23 décembre [1917]

, il conser-

vera le dessin de Frédéric dans sa collection

de guerre; réflexions amères sur la politique

intérieure: « Toute logique est combattue;

toute pensée qui n’est pas conforme à celle

du sinistre vieillard qui nous dirige est consi-

dérée comme coupable. Jamais on n’a vu

un tel retour en arrière – c’est pis que l’affaire

Dreyfus. [...] La Ligue des Droits de l’Homme,

les Grave, Kropotkine, même les Sembat et

Renaudel » auraient dû voir clair plus tôt…

Saint-Tropez 3 mars 1919

. « La vie reprend

peu à peu; on voit des voiles sur la mer. Je

vais mener Sindbad à Antibes pour le faire

tirer à terre. J’ai vu Bonnard et Roussel »…

Longue lettre illustrée de 7 croquis

avec

instructions pour la confection d’un pliant

en échange d’une grande aquarelle...

Croix

de Vie (Vendée) 2 septembre

, félicitations

pour le pliant; le pays n’est pas grandiose,

comme à La Rochelle, mais il est de grand

caractère: « À la rentrée des bateaux c’est

un grouillement très japonais, très vénitien,

et l’aquarelliste est en fête ! »… – Récit des

régates, où il est toujours semé à cause d’une

voile qui fait une poche (

croquis

)...

Il est aussi question de travaux de rédac-

tion, et de géométrie, de la nécessité d’ap-

prendre l’orthographe; réprimandes après

une altercation de Frédéric avec Berthe Si-

gnac; inquiétudes sur la paix ordonnée par

WILSON

; commandes de travaux de me-

nuiserie (avec

croquis

); recommandations

de carrière pour Frédéric: « il y aura beau-

coup à faire dans la construction navale…

ce qui ne t’empêcherait pas de peindre

pour t’amuser »), etc.

+

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STEINLEN THÉOPHILE-ALEXANDRE

(1859 - 1923)

L.A.S., 25 novembre 1912,

à son ami l’avocat Félix DECORI;

2 pages et demie in-8.

100 / 120 €

Il s’excuse de ne pas lui avoir rendu visite

« dès l’accomplissement de la démarche que

tu me conseillais et que j’ai faite la semaine

dernière. J’ai trouvé un homme tout autre

qu’on me l’avait dépeint – bien plus conci-

liant que je me l’imaginais. – Le résultat: ma

proposition est en principe acceptée, on me

laisse jusqu’à la fin de l’année pour fournir un

commencement d’exécution – en preuve de

bonne volonté – jusque là l’affaire traînera et

à ce moment elle sera définitivement retirée.

Ton conseil était excellent ». Il ira le remercier

« dès – ce qui m’en empêche ces jours-ci –

que Bruxelles me laissera la paix »…

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