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les collections aristophil

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CÉLINE LOUIS-FERDINAND

(1894-1961)

Trois mâts,

dessin original

Signé et daté en bas à droite « L.F. Céline. oct. [19]36 »,

fusain, 47 x 58 cm. Sous encadrement. (Plis marqués

avec ruptures, et marges craquelées).

3 000 / 4 000 €

Élégant trois-mâts voguant sur une mer houleuse. Céline a également

dessiné un trident près de sa signature, comme celui de Neptune,

le dieu âgé de

Scandale aux abysses

(conçu dès 1931 et publié en

1950) qui peste contre la marine à vapeur moderne. On ne connaît

que très peu de dessins de Céline, dont de rarissimes marines, bien

qu’il ait agrémenté de croquis quelques lettres, principalement de

jeunesse. Il a ainsi illustré d’un trois-mâts une missive à ses parents,

écrite en septembre 1907 depuis son école allemande de Diepholz,

en Allemagne. En 1939, encore, alors qu’il venait de se faire engager

comme médecin militaire sur le Chella qui faisait la liaison Mar-

seille-Casablanca, il dessine son « rafiot » à vapeur dans une lettre

de décembre 1939 adressée à son ami Gen Paul.

Dans

Mort à crédit

(1936), Céline évoque les rêves déçus de son père

qui aurait voulu faire son service dans la marine et parlait souvent de

bateaux. Dans le roman

Guignol’s band

(1944), le frontispice est une

photographie de proue de vieux navire à voile. Céline évoque dans

cet ouvrage sa passion pour la navigation : « Je suis tenté dès que

je vois de l’eau ... La plus petite raison ça va ! ... Je ferais le tour du

bassin des Tuileries au moindre prétexte ! dans un verre de montre

si j’étais mouche un tout petit peu ... n’importe quoi pour naviguer !

Je traverse tous les ponts pour des riens... Je voudrais que toutes

les routes soient des fleuves... C’est l’envoûtement... l’ensorcellerie...

c’est le mouvement de l’eau... ».

Rarissime document.

provenance

Artcurial, 14/02/2012

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CÉLINE LOUIS-FERDINAND (1894-1961)

Lettre autographe signée à son traducteur

John MARKS

S.l., [4 avril 1937], 2 pages in-4 à l’encre

1 000 / 1 200 €

Il remercie Marks pour sa « merveilleuse traduction du ballet Vir-

ginie. Je l’envoie tout de suite (la copie !) en Amérique où je berce

quelques espoirs ! Hélas ! je n’ai pas eu beaucoup de chance hors

de mes livres ! et encore … ». Il évoque également ses démêlées

avec une Polonaise, son ami le peintre Gen Paul, sa fresque du vin

pour l’Exposition internationale de 1937, et la situation en France. Il

compte se rendre sur l’île de Jersey pour peut-être y acheter une

petite maison. « Tout va très mal. L’Asie nous pénètre. L’invasion jaune

par les phrases » (thème du péril jaune qui sera repris dans

Rigodon

).

provenance

Artcurial, 09/05/2011

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