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les collections aristophil

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BUTOR MICHEL (1926-2016)

Bientôt l’automne,

manuscrit inédit sérigraphié avec 4

acryliques originales et 5 dessins originaux de Michel

Sicard

Paris et Gaillard, 1987, in-8 oblong. Reliure de Véronique

Sala-Vidal (2003) en peau de buffle noire plissée, sur le dos

(non titré), avec des découpes de buffle mauve et noire

(fleurs et chairs) sur les plats, rehaussées de filets peints et

de filets au froids naturel à leurs jonctions. Contre-plats de

papier noir, gardes souples de papier mauve. Couverture

conservée. Chemise de carton ondulé. Étui bordé de peau

et papier noir et mauve.

800 / 1 200 €

Édition originale. Tirage à 90 exemplaires sur Arches dont 15 exem-

plaires de tête numérotés de I à XV comportant en sus une suite de

5 dessins à l’acrylique. Celui-ci le n° II/XV signé par les deux auteurs.

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BUTOR MICHEL (1926-2016), BALTAZAR JULIUS (1949-),

Soufre

Paris, 1991. In-12 en feuilles, titre autographe sur le premier

plat

200 / 250 €

Édition originale tirée à 3 exemplaires numérotés et signés par l’auteur

et l’illustrateur.

Le texte de Michel Butor est entièrement autographe et est illustré

de 4 aquarelles originales à pleine page de Julius Baltazar.

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CAMUS ALBERT (1913-1960)

Correspondance de six lettres autographes

signées adressées à Jean-Louis BARRAULT

1952-1959, 6 pages la plupart in-8 sur papier à entête

de la NRF ou in-4.

3 000 / 4 000 €

Importante correspondance au grand homme de théâtre Jean-Louis

Barrault relative à l’une des grandes passions de la vie de Camus :

le théâtre.

Il a, dans ce domaine, multiplié les expériences : animateur de troupe

à Alger du

Travail de l’Équipe

, théâtre populaire monté sous l’égide

du Parti Communiste de 1936 à 1937, acteur itinérant et occasionnel,

dramaturge, adaptateur. C’est néanmoins l’auteur de

La Peste

que

sollicita Jean-Louis Barrault pour une adaptation du

Journal de

la Peste

de Daniel Defoe.

L’État de siège

, représenté en 1948, fut

un échec retentissant malgré la musique d’Arthur Honegger et les

costumes de Balthus : « Mon premier chagrin de théâtre », dira le

metteur en scène. Elle n’entacha pas leur amitié, mais ils ne réitérèrent

pas l’expérience, en dépit des nombreux appels de Jean-Louis. La

correspondance, chaleureuse et amicale, coïncide avec le retour

de Camus au théâtre. La compagnie Jean-Louis Barrault-Madeleine

Renaud partageait alors son temps entre le Théâtre de Marigny,

dont Jean-Louis fut le directeur de 1946 à 1956 et la vie itinérante.

Camus, lui, s’était lancé de 1953 à 1959, dans une série d’adaptations

théâtrales, dont

Les Esprits

de Pierre Larivey, auteur du XVI

e

siècle,

et

Les Possédés

de Dostoïevski.

« Je n’ai pu me rendre à la réception de ce soir. Mais cela ne signifiait

pas que je vous oubliais. Et peut-être je vous dirais mieux ici tous les

vœux que je fais pour votre voyage, la chance et le beau succès que

je vous souhaite de tout cœur et mes fidèles pensées.

« J’ai suivi vos succès de loin et je m’en suis réjoui comme si j’y étais …

l’essentiel reste que vous avez vérifié la portée de votre travail sur un

public neuf, moins blasé et avachi que le nôtre — et que vous reveniez

avec de jeunes forces. Oui, j’aurais aimé être avec vous. Non pas pour

faire des conférences dont j’ai horreur, mais pour sentir l’odeur des

décors, pour les déplacements, les rires, les fatigues, et le silence

des coulisses, le soir. Je suis comme les vieux chevaux de cirque,

j’ai besoin de ma sciure. C’est pourquoi je reviendrai vous voir au

Marigny, cet hiver. Je savais aussi que vous m’accueillerez encore.

Mais je ne me sens pas grand cœur pour travailler de nouveau et

personnellement au théâtre »

« Je suis en retard. Mais j’ai fait faire une copie des Esprits, illisible

dans la frappe que j’avais. Rien de tout cela n’est corrigé. À votre

disposition. Pour L’Impromptu [pièce de jeunesse, dont il voulait

faire une commedia dell’arte], je vous l’envoie surtout pour votre

amusement … »

« Merci de ta bonne lettre. Ce livre m’a coûté la moitié de mon sang et

m’a rendu à certains égards plus solitaire que jamais. C’est pourquoi

j’aime qu’on l’aime et qu’on m’y rejoigne et ce que tu me dis m’a

fortifié. Je suis désolé de ne pas être libre ce soir… Quand pars-tu ?

Aurons-nous le temps de nous revoir ? … ».

provenance

Sotheby’s, 12/10/2006

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