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(1905-1995)
59
BEROALDO (F
ilippo
).
Oratio Proverbiorum.
Bologne : Benedictus Hectoris, 17 décembre 1499
. — In-4, 194 x 134 : (28 ff. dernier blanc) [sig. a-c
8
d
4
] ; car.
Romains, 27 lignes. Cartonnage papier marbré à la bradel (
reliure moderne
).
2000 / 3000 €
13990/181
BMC, V, p. 845. - Hain, *2966. - Pellechet, 2221. - Goff, B-489.
Édition originale dédiée à Christophe Vaitimille, étudiant de Bologne, de ce discours
sur les proverbes de Filippo Beroaldo (1453-1505).
Cet opuscule est très important car il fut celui qui inspira Érasme pour ses
Adages.
Ce
dernier n’avoua cependant pas sa dette à l’égard de Beroaldo, sans doute parce que
le titre « d’inventeur » des recueils de proverbes latins lui tenait très à cœur.
L’édition fut imprimée en caractères romains à Bologne par Benedictus Hectoris.
Précieux exemplaire comprenant sur le premier feuillet une importante note du XVI
e
siècle, mais surtout sur le dernier feuillet blanc une lettre manuscrite du voyageur,
orientaliste, helléniste et hébraïste Nicolaus Clenardus (1495-1542).
Cette lettre a fait l’objet d’une étude de la part de Joseph Nève en 1930, dans la
Revue
belge de Philologie et d’Histoire, pp. 887-896, sous le titre Une lettre autographe
inédite de Nicolas Clénard.
En l’absence de comparaison avec d’autres lettres de
Clenardus écrites de sa main, nous ne pouvons affirmer ni infirmer la qualification
d’autographe de cette lettre. Quoi qu’il en soit il s’agit bien d’une main du XVI
e
siècle, de l’époque du célèbre voyageur. Nève
ne s’explique pas la présence de cette missive sur la garde du livre. Il pourrait s’agir d’une copie faite à des fins personnelles
par Clenardus, afin de garder une trace de sa correspondance, comme cela se faisait souvent.
Cette lettre est écrite en latin sur une page et demie. Elle porte la date du 18 juillet
(et non du 22 comme indiqué par Nève), et les recherches que ce dernier a faites,
auxquelles nous renvoyons, permettent de la dater de 1531. Elle est adressée à
Jean de Tartas, principal du collège de Lisieux à Paris, auprès duquel il introduit le
zélandais Joachim Polites qui désire faire des études de médecine. Nève donne ces
informations sur Polites : « Joachim Polites, en néerlandais Burgher, ou quelque chose
d’approchant, né à Ter Goes, fut ruiné par l’inondation qui ravagea la Zélande en
1530. Cherchant des moyens d’existence, il alla à Louvain, où il se lia avec Rutger
Rescius, hélleniste et typographe, chez qui il prit son logement. Bien qu’il ne fit pas
partie du corps universitaire, il donnait des leçons de latin et de grec, traduisait
Théocrite, et s’adonnait entièrement aux belles lettres. Clénard le prit en amitié et
l’introduisit auprès de Jean de Tartas, au moment où il abandonnait la littérature pour
la médecine (22 juillet 1531). C’est cette lettre d’introduction […]. Son séjour à Paris,
pendant lequel il se lia avec le sculpteur Jean Sweerts, fut au moins de deux années ;
Jean Segond, allant de Malines à Bourges pour étudier le droit, le rencontra en effet
à Paris, à l’aller (1532) et au retour (1533) » (
Revue belge de Philologie et d’Histoire,
1930, p. 890).
Clenardus nomme également deux fois dans sa lettre l’humaniste allemand Jakob Omphalius (1500-1567) qui en 1530 donnait
des leçons de latin au collège de Lisieux.
On relève également dans l’exemplaire quelques notes manuscrites dans les marges et plusieurs passages soulignés en
rouge à l’époque.
Bon exemplaire en reliure moderne. Un collectionneur de marques d’imprimeurs a malheureusement découpé celle de
Benedictus Hectoris qui figurait au verso de l’avant-dernier feuillet, occasionnant la perte d’une partie des 12 dernières lignes
du texte figurant au recto. Quelques traces de mouillures sans gravité.
Provenance : Nicolaus Clenardus, avec lettre autographe ? - Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu, avec ex-libris.