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(1905-1995)
Bidpaï est le nom d’un brahmane à qui l’on attribue les premières rédactions d’apologues qui servirent de modèles à la
plupart des fabulistes. Ces apologues furent initialement composés en sanskrit et la plus ancienne rédaction connue a pour
titre
Pantchatantra.
La version qui servit de modèle à toutes les autres est celle faite en arabe par Ibn Almokaffa sous le titre
Kalila et Dimna,
à partir de la traduction en pahlavi réalisée vers 570 par le médecin Barzoûyeh. L’ouvrage fut par la suite
traduit en persan, syriaque, grec et hébreu, et c’est une version hébraïque que Jean de Capoue utilisa vers 1270 pour sa
traduction.
Cette version latine est primordiale dans l’histoire de ce livre, car elle est la source des traductions ou imitations en italien,
allemand, français et espagnol. L’édition princeps de ce texte parut à Urach chez Conrad Fyner vers 1481 dans la traduction
allemande faite dans les années 1470 par Anton von Pforr (mort en 1483) d’après la version latine de Jean de Capoue. Elle
était illustrée de 128 gravures sur bois, dont certaines répétées, représentant des sujets animaliers, comiques et parfois
licencieux.
Ces bois furent acquis par l’imprimeur strasbourgeois Johann Pruss qui les utilisa en grande partie pour cette première
édition latine. On y trouve effectivement 119 bois, certains répétés, dont 113 proviennent de la première édition d’Urach.
Toutes sont dans le texte à l’exception de la première, représentant Jean de Capoue offrant l’ouvrage au roi, qui est à pleine
page.
Exemplaire complet, dont tous les bois ont été coloriés à l’époque, certains cependant avec des rajouts postérieurs. On y
trouve également une lettrine peinte en rouge.
Il existerait 4 tirages de cette édition, sans que l’on sache vraiment lequel a la primeur sur les autres. Cet exemplaire fait
partie du premier tirage cité par Goff, qu’il nomme « a », c’est-à-dire que les titres courants possèdent les numéros de
chapitre imprimés en chiffres romains. Dans le second tirage qu’il décrit, ces mêmes numéros sont en toutes lettres. D’autres
exemplaires sont composites et proposent des cahiers provenant de ces deux tirages.
Exemplaire remboité dans une reliure de l’époque ornée d’un décor estampé à froid typique de ceux réalisés dans la région
de Strasbourg en cette fin de XV
e
siècle. Cassure au dos, restaurations sur les plats, sans les fermoirs. Plusieurs feuillets
habilement restaurés et certainement lavés, suite à des déchirures, parfois avec atteintes au texte, mais sans manque.
Rousseurs éparses et quelques salissures. Cachet effacé sous le titre.
Provenance : Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu, avec ex-libris.