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Mon grand-père maternel, Pierre Savinel, avait sa pharmacie à Langogne (Lozère) : dans une tour du Moyen

Âge : un bonheur pour mon frère et moi.

Des pièces interdites, dont une chambre dénommée : « la chambre noire », fermée à clef…

On a eu vite fait de la trouver cette clef et dedans, des livres, des livres encore des livres ; dont « Nana »

avec quelques pages manquantes, déchirées, (le passage ou Nana « faisait l’ours à quatre pattes avec ses

fourrures »… )

Et des numéros de

L’Assiette au beurre.

Et ça ne m’a pas quitté …

Un titre me plairait : « le Paul Beuve de l’assiette au beurre », mais je connais quelqu’un qui mériterait le titre

largement plus que moi ; bon, alors j’accepterais : » X…* et Yves Teste les Paul Beuve de l’

Assiette au beurre

».

C’est évidemment réducteur, et nous présentons ici qu’une faible partie du « sujet ».

Et puis de

L’Assiette au beurre

(n° 114), on va à Satirix (n° 171), puis évidemment à

Hara-Kiri

 (n° 155). Un jour un

libraire, place des Vosges (ne cherchez pas, il n’est plus là), me montre

Le Mot

(n° 138), acheté immédiatement,

évidemment ; ensuite ce fut

Le Canard sauvage

(n° 134),

L’Image

(n° 108), etc.

Ce hobby m’a permis de rencontrer ou de correspondre avec des gens merveilleux, Raymond Bachollet et

Michel Dixmier, Jean Elleinstein, pour la célèbre revue, Lucien Grand-Jouan pour

Satirix

, Pinatel, François

Cavanna, Georges Wolinski à sa vente de dessins pour payer le fisc, cette bête immonde parfois, le professeur

Choron, Reiser, ce dernier une demi-heure dans un troquet près du 10 rue des trois portes… Jean Marc me

fit le plaisir de dessiner une de ces « saynètes » pour un autre de mes hobbys, sans me le dire… j’ai beaucoup

pleuré en novembre 1983 .

Les deux questions redondantes, indiscrètes et incongrues : « pourquoi collectionnez-vous » ? (Ceci ou cela :

j’avais un ami à la fac qui faisait collection d’odeurs dans des bocaux) pour la première, et « pourquoi vendez-

vous ? », pour la deuxième.

Pour la première j’aime bien la réponse que fit Michel Simon à un jeune journaliste qui, gêné, lui demandait si

c’était vrai que, on dit que, bref vous avez des drôles d’habitudes…

Michel Simon avait une collection dont le sujet, l’érotisme, était fabuleuse ; mais il collectionnait aussi les

« positions rares », comme disait Francis Picabia à propos des spectateurs*** ; réponse de « Boudu » : « mon

p’tit ami, quand j’ai envie de m’faire une chèvre, je m’fais une chèvre »

Et pour la deuxième ? et bien parce que je veux voir disparaitre une partie ce que j’ai collectionné pendant

40 ans, de mon vivant : vous voyez, c’est tout simple.

Ancien colleur d’affiche pour

Hara Kiri

,

j’ai aussi beaucoup pleuré le 7 janvier 2015 …

J’espère que l’un d’entre vous achètera les deux lots (Cabu (n° 158) et Wolin (n° 164)), ils ne mériteraient peut-

être pas d’être séparés… 

Ce 7 janvier, un de l’équipe de

Charlie Hebdo

arriva en retard ; Cabu et Wolin furent à l’heure …

La guerre contre les imbéciles est toujours ouverte, il n’y a pas d’armistice possible.

Yves Teste

*

il se reconnaitra

*** « le spectateur aime à être violé dans des positions rares »

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