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La décoration.

La décoration se compose de grandes peintures, d’initiales historiées, de bordures sur plusieurs feuillets, de grandes et petites initiales, de quelques bouts de lignes et

de rubriques.

Les grandes peintures sont au nombre de cinq et ouvrent les cinq grandes parties du texte :

L’Annonciation

pour les

Heures de la Vierge

(f. 15),

David priant

pour les

Psaumes de la Pénitence

(f. 67),

La Crucifixion

pour les

Heures de la Croix

(f. 81),

La Pentecôte

pour les

Heures du Saint-Esprit

(f. 84) et

La Résurrection des morts

pour

l’

Office des morts

(f. 87).

Elles sont l’œuvre d’un artiste de qualité dont le programme iconographique offre peu de surprise autant dans le thème que dans son traitement. Les visages sont fins,

soignés et expressifs, les vêtements aux plis bien marqués sont rehaussés de hachures et traits d’or, les décors sont assez précis.

Le premier feuillet de texte et les grandes peintures sont entourés de bordures très soignées : ce sont des feuilles d’acanthe bleues et or sur fond blanc, avec des tiges,

feuillages, fleurettes et fruits rouges. Les bordures entourant l’Annonciation sont en partie sur fond doré avec la représentation d’un animal imaginaire.

19 petites peintures viennent illustrer le texte. Elles sont de deux sortes : 9 d’entre elles sont des lettrines historiées qui viennent orner le premier feuillet de texte et la sub-

division des

Prières à la Vierge

et

Heures de la Vierge

: (

Obsecro te

(f. 11) ;

Ad laudes

(f. 30v°) ;

Ad primam

(f. 39) ;

Ad tertiam

(f. 42v°) ;

Ad sextam

(f. 45v°) ;

Ad nonam

(f. 48v°) ;

Ad vesperas

(f. 51) ;

Ad complendum

(f. 57). Les dix autres sont des vignettes venant orner les suffrages (St Michel (f. 122v°), St Jean-Baptiste (f. 123), St Jean

l’Évangéliste (f. 123v°), St. Pierre et Paul (f. 124), St Antoine (f. 124v), St Jacques (f. 125v°), tous les Saints (f. 126v°), les Saints Innocents (f. 127), St Denis (f. 127v°), et

St Christophe (f. 128v°).

La présence de ces initiales se trouve renforcée par une bordure occupant la totalité de la marge extérieure. Ces bordures sont de deux types : soit elles rappellent celles

des peintures, avec des feuilles d’acanthe bleues et or, des feuillages vert pâle et des fleurs rouges, soit elles sont constituées d’un très fin décor de feuilles et feuillages

à l’or sur un fond bleu et lie-de-vin. Ces deux types de bordure sont régulièrement alternées.

Les initiales placées sous les peintures sont très soignées. Les autres sont à l’or, alternativement sur fonds bleus ou lie-de-vin rehaussés à l’or. Le reste de la décoration

consiste en quelques bouts de lignes bleues ou lie-de-vin rehaussés d’un décor végétal à l’or et en rubriques.

L’ensemble est très bien exécuté, très homogène, la mise en page indique le souci constant d’en faciliter l’usage au lecteur. Le calendrier est bien parisien malgré l’absence

de Saint Denis auquel une place importante est accordée dans les suffrages.

Provenance

.

Probablement Bourges.

Les additions au f. 130v° et aux contre-plats, portées par les possesseurs successifs du manuscrit, permettent d’en retracer l’histoire au XVIe et au XVIIe siècles.

Il a appartenu à Jeanne de La Tillaye dont les armes figurent au verso du dernier feuillet (

d’azur au chevron d’or accompagné de trois étoiles du même

, f. 130v°). Cette

Jeanne de la Tillaye épousa Guillaume Tenon, seigneur de Nanvignes et de Fonfay (vers 1507-1526) dont l’une des descendantes, Marie Tenon, épousa Pierre de Chaludet,

écuyer, sieur de Neuvy, Maître d’Hôtel du Roi, dont on retrouve la devise inscrite au contreplat supérieur

Désir sans vanitté

. Leur fils enfin, Pierre de Chaludet, Conseiller

du Roi, Gentilhomme ordinaire de sa Chambre, Trésorier Général de France à Orléans, épousa en seconde noce, en 1650, Suzanne de Rochechouart, de la famille Ro-

chechouart-Mortemart dont les armes sont peintes au contreplat inférieur.

Les armes sur la reliure n’ont pas été identifiées.

Beau manuscrit de la fin du XVème siècle, bien complet, comportant une iconographie de très belle qualité.

Accroc restaurable à une coiffe.

8 000/10 000 €

21 juin 2019 27 Pescheteau-Badin

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