82
407.
Pierre-Paul PRUD’HON
(1758-1823) peintre. L.A.S., 11 juillet 1814, à Mademoiselle M
artelot
; 1 page in-8, adresse.
200/300 €
Il lui demande pardon : « des personnes qui doivent venir chez moi l’après midi m’empêchent de lui tenir parole, demain je serai plus
heureux j’irai bien certainement lui faire ma visite avec M
lle
Mayer »… [Constance Mayer, son élève et sa compagne].
408.
Giacomo PUCCINI
(1858-1924). L.A.S., [Viareggio] 15 septembre 1923, à Alfred Monticelli à Rome ; 1 page oblong in-12, adresse
et timbres au verso (
Cartolina postale
, trace de collage au dos ; un peu brunie) ; en italien.
300/350 €
Il le remercie pour sa lettre courtoise et aimable…
409.
Pierre PUVIS DE CHAVANNES
(1824-1898). 32 L.A.S. (une incomplète, 2 non signées), et 13 cartes de visite autogr., Versailles,
Honfleur, Houlgate, Lyon 1871-[1898] et s.d., à M
me
Berthe A
udrin
; 86 pages formats divers, nombreuses enveloppes (quelques
petits défauts).
1 000/1 500 €
B
elle
correspondance
amicale
à la propriétaire de la Boutique Verte, 23 rue Duperré, près de la place Pigalle, où s’était trouvé l’atelier
du peintre jusqu’en 1868. Les premières lettres parlent de la défaite et la
commune
, des « loques effilochées de la garde nationale », d’une
France ruinée et abaissée « sous la stupide loi d’une égalité impossible », d’un Paris « cimetière des vivants » : « c’est un chef-d’œuvre que
cette ruine de l’intelligence, du commerce, du luxe, de la vraie liberté, et tranchons le mot de la république » (30 mars 1871)… On abreuve la
population de mensonges sur Versailles et l’armée : « on appelle cela une guerre civile, j’en suis suffoqué – c’est la guerre de l’ordre contre
des bandits, des gendarmes contre des voleurs et des assassins », la plupart étrangers (2 mai 1871)… Il fulmine contre « les turpitudes
de ce ramassis de fous furieux, de forçats épileptiques, de maqueraux en délire » ; il voudrait savoir où en est son atelier, sachant des
monuments incendiés (31 mai 1871)… Au fil des ans il réitère des assurances d’amitié fidèle ; il évoque son travail, son surmenage, ses
retraites sans fréquentation de confrères ; il encourage son amie à lui écrire souvent… Il s’intéresse avec compassion au chagrin d’amour
de sa fille et à la santé de sa mère, tient de petites sommes d’argent à sa disposition, et regrette que sa situation matérielle soit tout autre
qu’elle ne la suppose… « J’ai reçu du ministère une demi-conclusion, je dis demi, parce que, pour que tout marche bien, et que l’échange
de ma marchandise se fasse régulièrement il nous faut
à partir de l’année
prochaine 1881, une de ces belles sécurités sociales
pour trois
ans
, au bout desquels je serai désintéressé » (21 juillet 1880)… À Lyon, il s’occupe « du matin au soir à faire mettre mes toiles en place [au
Musée des Beaux-arts] – les ouvriers sont habiles et savent bien leur métier, mais c’est une besogne longue et délicate » (23 septembre
1886)… Consterné de voir les sentiments de Berthe tourner vers « ce qu’il y a de pire », il rappelle, « quoique vous niiez l’amitié d’homme
à femme […] qu’à plusieurs reprises en d’autres tems, me trouvant moins qu’aujourd’hui pressé de tous côtés par de grands obstacles
matériels, je m’enterrais pour ne pas ennuyer mes amis de doléances inutiles – elles l’étaient avec vous plus qu’avec tout autre, car
chaque fois que je vous parlais de mes difficultés vous me répondiez assez brusquement, ne tenant compte que des vôtres, me traitant
volontiers de plaignard de geigneur, etc. etc. »… Il lui sait gré, enfin, d’avoir mis fin à « une situation éminemment fausse pour nous deux,
et dont ne pouvaient s’accommoder ni votre beauté ni votre jeunesse, ni, il faut bien le dire aussi, votre loyauté vis-à-vis de moi »… Etc.
O
n
joint
quelques photos (mauvais état) et un faire-part du décès de sa femme.
410.
Raymond QUENEAU
(1902-1976). 3 L.A.S., Paris juillet-août 1975, à Roger P
illaudin
; 1 page in-8 chaque à en-tête de la NRF.
300/400 €
Pour un projet d’adaptation théâtrale des
Fleurs Bleues
, roman basé sur un apologue du philosophe chinois Tchouang-tseu (Roger
Pillaudin avait déjà adapté en comédie musicale
Loin de Rueil
).
30 juillet
: il est « ravi » de la requête de Pillaudin puis l’interroge sur la
reprise au théâtre de
Loin de Rueil. 22 août
: il a lu l’adaptation de Pillaudin qu’il trouve fidèle mais suggère de « renoncer aux vocables
moyenâgeux trop rares et à certaines allusions un peu trop compliquées [...] il me semble que vous êtes moins à l’aise que dans
Loin de
Rueil.
La fin pose aussi des problèmes »… 29 août : il donne des précisions sur les adjectifs
alme
et
inclyte
; puis concernant l’idée d’une
chanson sur Tchoang-tseu, il ajoute : « Une Tchoang-tson ? C’est bien risqué et irrespectueux »…
On joint
3 L.A.S. : à propos de la traduction des Lettres à Milena de Kafka (5 mai 1953) ; son vote « à tous les tours pour Frédéric Vitoux,
Cartes postales
», pour le Prix Goncourt (18 novembre 1973) ; condoléances à Jean Blanzat.
411.
[
Raymond QUENEAU
]. 2 L.A.S. et 2 L.S. de peintres à lui adressées.
200/300 €
B
en
(avec tampon
L’art c’est les autres
), Jean H
élion
(carte postale remerciant de
Saint Glinglin
, 1948), Élie L
ascaux
(désolé d’avoir fait de
la peine aux Queneau ; peut-être un jour leur fils Jean-Marie « remerciera ma franchise », 1959), André M
asson
(évoquant des illustrations
pour un livre érotique).
412.
QUIBERON.
2 L.A.S. du soldat B
ocquet
, Auray 10 et 28 thermidor III (28 juillet et 15 août 1795), à son parent à Arras ; 3 pages
in-4, adresses.
1 000/1 500 €
Intéressantes lettres sur l’affaire de Quiberon
, racontant en détail le débarquement des émigrés, la bataille, le nombre de morts, de
blessés, les armes et approvisionnements saisis, le sort réservé aux prisonniers….
10 thermidor.
« Victoire complète mon cher parent et ami, 6380 prisonniers fait à Quiberon. Le fort pris de vive force, beaucoup de
morts de la part de l’ennemi, dans la d[erniè]re affaire tout le monde s’accorde à dire que nous n’avons pas perdu plus de 100 hommes et