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56

104. MALLARMÉ (Stéphane). L

ES

P

OÉSIES

, photolithographiées du manuscrit définitif.

Paris, Éditions de la Revue

indépendante, 1887

. 9 fascicules in-4, en feuilles, couvertures, boîte-chemise demi-chagrin avec coins, étui

(

Devauchelle

).

15 000 / 20 000 €

É

DITION ORIGINALE D

UNE GRANDE

RARETÉ DU

PREMIER RECUEIL

POÉTIQUE DE

M

ALLARMÉ

.

Elle est ornée, en guise de frontispice, d’une très belle eau-forte de

Félicien Rops

, ici en deux états. Cette gravure énigmatique représente

une femme tenant une lyre géante, assise sur un trône au pied duquel sont amassées des têtes coupées aux visages grimaçants.

Cette luxueuse publication réunit en 9 fascicules, sous couvertures imprimées de papier japon, 35 poèmes remaniés et recopiés

avec soin par Mallarmé pour cette occasion. Ceux-ci ont été fidèlement reproduits en fac-similé par le procédé de la

photolithographie :

Je juge délicieux l’effet produit par la réduction : c’est une idée admirable qui vous est venue par une voie

détournée

[...]

le texte joue à la fois le manuscrit et l’imprimé

écrira Mallarmé, enthousiaste du résultat, à Édouard Dujardin,

directeur de

La Revue indépendante

(lettre du 24 mai 1887).

Certains de ces poèmes étaient déjà connus du public, notamment

L’Après-midi d’un faune

(1876), et ceux (au nombre de 7) recueillis par

Verlaine dans

Les Poètes maudits

(1884). On avait également eu le loisir d’en lire quelques-uns dans différentes revues comme

L’Artiste

,

Le Parnasse contemporain

(pour

Hérodiade

),

Le Nouveau parnasse satyrique

(pour

L’Éventail

, poème composé pour Méry Laurent et

paru sous le titre

Les Lèvres roses

),

La Revue indépendante

(1885, pour

Prose pour Des Esseintes

),

La Vogue

, etc.

T

IRAGE À

47

EXEMPLAIRES

SUR

JAPON

, dont 7 hors commerce numérotés de A à G.

105. MALLARMÉ (Stéphane). P

AGES

.

Bruxelles, Edmond Deman, 1891

. Grand in-8, demi-maroquin citron, dos lisse

orné en long d’un décor de filets, pointillés et fers dorés, tête dorée, non rogné, couverture (

Reliure de l’époque

).

2 000 / 3 000 €

É

DITION

EN

PARTIE ORIGINALE

, ornée en frontispice d’une très belle eau-forte d’

Auguste Renoir

.

Cette gravure à l’eau-forte fut l’une des premières réalisées par Renoir, peu sensible à ce mode d’expression (cf. François Chapon,

Le Peintre et le livre

, p. 25).

Mallarmé prévoyait pour cet ouvrage qui, à l’origine, devait s’intituler

Le Tiroir de laque

,

une riche illustration, et il avait

admirablement choisi ses illustrateurs : J.-L. Brown, Degas, Renoir, Berthe Morisot, peut-être aussi Monet. Brown devait faire la

couverture, « d’après une des plus belles personnes de Paris », Degas sans doute une danseuse, pour illustrer les pages sur le

ballet (mais nous n’avons rien de précis), Berthe Morisot « Le Nénuphar blanc » et Monet « La Gloire ». Tous se dérobèrent

finalement, après des essais plus ou moins poussés, sauf Renoir : une belle eau-forte d’un nu opulent et à la chevelure ruisselante

évoque en frontispice « Le Phénomène futur »

(cf. Mallarmé,

Correspondance

, 1969, t. III, p. 10).

Un des 275 exemplaires sur hollande, second papier après 50 exemplaires sur japon.

E

NVOI

AUTOGRAPHE

DE

L

AUTEUR

À

R

AYMOND

P

OINCARÉ

,

Ancien Ministre de l’Instruction Publique

. Mallarmé lui offrit

apparemment cet exemplaire après 1895, date à laquelle l’homme politique quitta son ministère. Avant de partir, Poincaré avait

obtenu l’augmentation de l’indemnité annuelle accordée à l’écrivain.

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