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BIBLIOTHEQUE PHILIPPE ZOUMMEROFF

 et livres provenant du château de Saint-Point Lamartine

LIVRES ANCIENS & MODERNES - AUTOGRAPHES

DROUOT RICHELIEU SALLE 4 - PARIS.

MERCREDI 20 AVRIL 2005 à 14h30

***

P I A S A - Paris.

Picard - Audap - Solanet - Velliet - Teissedre

5, rue Drouot - 75009 Paris

Tel : 33 (0) 1 53 34 10 10 Fax : 33 (0) 1 53 34 10 11

EXPERT : Dominique COURVOISIER

Libraire-Expert de la Bibliothèque nationale de France

Librairie Giraud-Badin. 22, rue Guynemer - 75006 - PARIS

Tél. 33 (0) 1 45 48 30 58 - Fax. 33 (0) 1 45 48 44 00

e-mail : giraud-badin@wanadoo.fr

EXPERT POUR LES AUTOGRAPHES : Thierry BODIN

Tél. 33 (0) 1 45 48 25 31

 

   

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Lamartine
Ferdinand de Lesseps
Livres anciens
Amérique
Livres du XIXe S. et modernes

 Résultats en euros.

AUTOGRAPHES

1 BROGLIE (Louis de). MANUSCRIT autographe du prière d'insérer de MATIERE ET LUMIERE, [1937] ; 1 page et demie in-4, qqs ratures et corrections.

500/600 Résultat : 1 200

Présentation de ce livre capital dans lequel Louis de Broglie a étudié " sous ses divers aspects, le problème de la double matière ondulatoire et corpusculaire de la matière et de la lumière, problème qui est intimement lié à celui de l'existence et de l'interprétation des quanta ". Après avoir situé ces sujets " dans l'ensemble du développement théorique et expérimental de la Physique contemporaine , il analysera " nos plus récentes conceptions sur la discontinuité de la matière et de l'électricité, sur la structure du champ électromagnétique, sur la double nature corpusculaire et ondulatoire de la lumière et des autres radiations . Il donnera ensuite " des indications générales sur les principes de la Mécanique ondulatoire qui a permis d'étendre au cas de la matière la dualité d'aspect constatée pour la lumière . Il s'attachera alors " aux aspects philosophiques de cette évolution récente de la pensée scientifique . Ce livre veut attirer l'attention sur les plus récentes conquêtes de la Physique contemporaine.

 

2 COCTEAU (Jean). MANUSCRIT autographe, Marcel Proust ; 4 pages in-4 au crayon avec ratures et corrections.

600/800 Résultat : 6 000

SOUVENIRS SUR MARCEL PROUST.

" J'ai connu Marcel Proust lorsqu'il était un inconnu. Lucien DAUDET m'avait mené dans cette chambre du Bd Haussman où il vivait couché dans un nuage de poudre antiasthmatique. On n'ouvrait jamais les fenêtres. […] Proust écrivait dans son lit ganté, environné de plaques de liège. Sa barbe et sa frange de mèches noires le faisaient ressembler au Carnot mort du musée Grévin, à quelque capitaine Nemo de Jules Verne. Son œuvre s'accumulait à sa gauche, sur la table de nuit sous forme d'une pile de cahiers d'écolier […] illisibles où il se déchiffrait si mal lui-même que ses lectures le jetaient dans le fou rire. Je n'oublierai jamais ces lectures nocturnes coupées, hachées par ce rire dont il se barbouillait la figure avec sa main …

Il évoque la longue œuvre de Proust, qui lui paraît courte, et qu'on voudrait lire et relire encore. L'auteur semblait mener une vie secrète : " En entrant chez lui Céleste vous faisait passer un examen dès l'antichambre. Il fallait avouer si on avait touché des fleurs ou serré la main d'une personne qui aurait touché des fleurs. Le moindre parfum de fleur ou spectre de parfum de fleurs donnait à Proust des crises d'asthmes . Cocteau évoque enfin la comtesse de CHEVIGNE, " son modèle pour la duchesse de Guermantes , qui refusait de lire Proust ; et le comte GREFFULHE, " qui entre pour beaucoup dans le personnage du duc de Guermantes , qui voulait écrire un livre pour répondre à Proust…

 

3 DAUDET (Alphonse). MANUSCRIT autographe, ROSE ET NINETTE, [1891] ; 11 cahiers à couverture rose de 16 feuillets chaque (sauf un de 11 et un de 15 ; 21,3 x 17 cm) ; chemise et étui.

5.000/7.000 Résultat : 8 000

MANUSCRIT DE TRAVAIL DU ROMAN ROSE ET NINETTE.

C'est en trois mois, à la fin de 1891, que Daudet, alors déjà très malade et en proie aux affres de la douleur ("la Doulou ), écrivit ce court roman contre le divorce. Il avait été frappé par la multiplication des divorces à la suite de la loi Naquet de 1884, notamment autour de lui. " L'action débutait à Passy, boulevard Beauséjour, et se dénouait quelques mois plus tard avenue de l'Observatoire, après une diversion dans l'île de Corse, qui donnait à l'auteur un prétexte à d'agréables réminiscences. Il s'inspirait du divorce d'Adolphe Belot, le coauteur du drame Sapho, dont la femme se remaria avec le général Chanu (G. Benoit-Guyot). Le roman, publié au début de 1892 chez Flammarion, porte en sous-titre 'Mœurs du jour ; il est dédié à son fils aîné : " à mon cher fils Léon Daudet, au poète et au philosophe, je dédie cette page de la vie contemporaine .

Le manuscrit (dont manque la première page) est écrit sur les pages de gauche des 11 cahiers, d'une écriture déformée par la maladie, à l'encre violette puis noire ; il est ABONDAMMENT RATURE ET CORRIGE, plusieurs suppressions étant faites à l'aide d'un crayon bleu. Le texte est également revu et corrigé à l'encre violette par Madame Julia Alphonse Daudet, qui a de plus ajouté d'importantes corrections ou additions sur les pages de droite ; on peut ainsi mesurer l'importance du travail de collaboration de Madame Daudet avec son mari. Le manuscrit est daté en fin par Daudet " 9 Xbre 91 .

Ancienne collection Daniel SICKLES (XII, n° 4755).

 

4 [DAUDET (Alphonse)]. Ensemble de 36 feuillets de DESSINS originaux pour Tartarin sur les Alpes, [1885].

1.000/1.200 Résultat : 1 300

Cet ensemble provient de la collection du graveur ROMAGNOL (1865-1918), pour la préparation de l'édition originale illustrée (Calmann-Lévy, 1885). Il comprend 36 feuillets de formats différents comportant de nombreux dessins, esquisses et croquis au crayon par Lucio ROSSI (1846-1913), quelques-uns repassés à l'encre ou au lavis, ou rehaussés à l'aquarelle ou au blanc.

ON JOINT : 10 épreuves en couleurs par Rossi, Myrbach, Aranda, Beaumont et Montenard, tirées à part sur Japon ; le bulletin de souscription et un spécimen illustré ; une partie de la copie manuscrite du texte de Daudet (29 ff. in-4) ; plus divers documents, dont une lettre en italien à Romagnol au sujet d'une collaboration artistique.

 

5 FABRE (Jean-Henri). MANUSCRIT autographe, HISTOIRE NATURELLE. 1ère partie. ZOOLOGIE ; 130 pages in-fol., avec parfois insertion de pages impr. extraites d'autres ouvrages de Fabre ; le tout monté sur onglets et relié en un volume petit in-fol., demi-maroquin à coins havane, étui (Alix).

2.500/3.000 Résultat : 8 000

IMPORTANT MANUSCRIT SUR LA ZOOLOGIE POUR UN OUVRAGE PEDAGOGIQUE, probablement son Histoire naturelle (Delagrave, 1889). Fabre a inséré dans son manuscrit des extraits de son Cours élémentaire d'histoire naturelle.

L'ensemble compte 26 chapitres (numérotés I à XXVI) : Notions élémentaires. Aliments ; appareil dentaire. Digestion stomacale. Digestion intestinale. Le sang. Circulation. Respiration. Assimilation ; sécrétions. Locomotion. Système nerveux. Sens du toucher, du goût, de l'odorat. Sens de la vue. Sens de l'ouïe. La voix. Le règne animal. Classe des Mammifères. Classe des Oiseaux. Classe des Reptiles. Classe des Batraciens. Classe des Poissons. Classe des Insectes. Classe des Crustacés, des Arachnéides, des Myriapodes. Les Vers. Embranchement des Mollusques. Embranchement des Rayonnés. Embranchement des Protozoaires.

 

6 JAMMES (Francis). MANUSCRIT autographe de LAVIGERIE, [1927] ; environ 125 pages in-4, en feuilles, chemise demi-maroquin havane à rabats, chemise.

2.000/3.000 Résultat : 3 500

MANUSCRIT DE PREMIER JET ET DE TRAVAIL DE LAVIGERIE, cette belle biographie de l'évêque d'Alger, primat d'Afrique et fondateur des Pères Blancs, qui a paru chez Flammarion en 1927 dans la collection Les Grands Cœurs.

Le manuscrit est abondamment raturé et corrigé, et présente de grandes différences avec le texte définitif ; certaines pages sont en double version ; quelques passages (notamment des citations) sont d'une autre main (sa fille ?), avec des corrections autographes. Le chapitre XIX (Les deux épitaphes) ne figure pas ici et a dû être ajouté plus tard.

ON A JOINT : 2 projets de préface en vers ; le manuscrit autographe d'une préface ou introduction, non publiée ; 20 pages autographes de passages non retenus dans l'édition et de fragments divers ; 20 pages autographes de chronologies et de notes ; un important dossier de copies de chapitres, portant souvent des corrections autographes.

Plus les EPREUVES CORRIGEES (un vol. in-12, relié demi-parchemin à coins), avec de nombreuses corrections autographes.

 

7 LALANDE (Joseph-Jérôme Lefrançois de). L.A.S. " La Lande , 1er août 1790, à M. CAGNOLI à Vérone ; 1 page in-8 de sa très fine écriture (lég. mouill.).

700/800 Résultat : 800

TRES INTERESSANTE LETTRE SCIENTIFIQUE.

" L'academie de Harlem […] propose la theorie des refractions, suivant le thermometre, le barometre et l'hygrometre […]. L'élection d'associé etranger a été faite pour M. PALLAS, la reputation d'un voyageur, d'un naturaliste est plus etendue, et fait plus d'impression que celle d'un geometre … Il aimerait que M. Lorgna envoie des renseignements " sur les canaux de l'état vénéitien, pour corriger l'article de mon traité des Canaux […] Les toises bien limées bien divisées, avec leur étalon ou elles entrent exactement coutent 240ll , mais on peut en avoir de moins chères. Lalande remercie Cagnoli de ses observations et de ses intéressants résultats, " surtout par l'obliquité que M. CASSINI faisoit plus petite que vous de 12''. Vous ne differés de moi que de 2'' et comme votre resultat merite une grande confiance cela décide mon opinion. M. DELAMBRE a déjà fait des tables du 1er satellite et calculé 250 observations pour les corriger, c'est un travail immense. J'ai déjà 6400 etoiles determinées au mural de l'école militaire, entre le pole et 45° et j'y ai fait placer une bonne lunette meridienne de LENOIR pour verifier les ascensions droites. Mon neveu Lefrançois y met du zele et de l'adresse. Sa femme est déjà a 34° de latitude pour les tables de l'heure en mer. On imprime le 20e livre de mon astronomie … Lalande incite Cagnoli à observer Mars : " mes tables dans cette opposition differoient de 1'' ou 2'' de l'observation ; mais dans les moyennes distances il y aura plus de difference, car l'équation n'est pas si bien connue que le lieu de l'aphelie. M. HERSCHEL a observé la rotation de l'anneau de Saturne de 10h32'4'' … Il demande où en est la mesure du degré de Lombardie…

 

AUTOUR DE LAMARTINE

8 LAMARTINE (Alphonse de). L.A.S. " Alphonse avec POEME autographe, Paris 11 novembre 1815, à SON ONCLE, François-Louis de LAMARTINE ; 4 pages in-4 (filigrane à l'effigie de Louis XVIII).

1.200/1.500 Résultat : 1 600

IMPORTANTE LETTRE SUR SES DEBUTS LITTERAIRES, AVEC UN POEME.

…" Vous reprendrez vos occupations ordinaires, vous écrirez, vous étudierez, votre cabinet ne sera plus seulement pour vous un asile contre les soldats et les gouverneurs, mais redeviendra un petit sanctuaire des arts et des sciences ; notre académie refleurira sous vos auspices ; j'ai de nombreux travaux à y porter, vous travaillerez vous-même, l'émulation renaîtra, et le monde qui s'enrichira de vos expériences, jettera peut-être les yeux sur mes ouvrages […] Vous avez été forcé comme tout le monde de tourner vos méditations vers la politique, c'est le thème universel à présent, et les jeunes gens même s'en mêlent à l'envi. Je vous avouerai même, mais je vous prie que cela reste exclusivement entre nous, que j'ai écrit sur ces matières, d'abord quelques petites notes générales, ensuite quelques morceaux suivis et adaptés aux circonstances ; je n'avais l'intention que d'en faire pour moi des objets d'étude, mais en ayant lu un des plus intéressants à quelques personnes distinguées, elles m'engagèrent fortement à les faire imprimer. Je n'avais pas d'argent et les imprimeurs ne prennent pas les débuts des noms inconnus pour leur compte. Je me hazardai cependant à faire remettre mon manuscrit à un imprimeur. Il le fit examiner par quelques littérateurs de sa connaissance, et l'ayant lu lui-même, il dit sur le champ qu'il le prenait à ses frais, et nous partagerions les bénéfices […] Quel âge a l'auteur ? demanda-t-il à la personne qui lui remettait l'ouvrage. Il n'a pas vingt-quatre ans, lui répondit-on. - Il marquera à quarante, s'écria le libraire. Mon manuscrit était donc déjà à l'impression, mais comme le secret de mon nom était connu de cinq ou six personnes, que le sujet était extrêmement délicat, et de nature à faire grand bruit, peut-être même un peu de scandale, je me suis déterminé à temps à le retirer et à l'enfouir dans son obscurité …

Il fait de nombreuses démarches pour être placé d'une manière convenable à sa position. " Ma santé aurait grand besoin de quelques mois de l'air natal, de l'exercice dans les champs, du repos et des soins de famille. Je suis faible, délicat, incommodé à tout propos, et très hors de propos ; maux de tête, maux de poitrine, petites fièvres, se disputent mon fragile individu, surtout depuis l'automne qui ne me vaut rien ; je n'y fais rien, je ne consulte personne ; je ne veux à votre exemple d'autre médecin qu'une philosophie la plus stoïque possible, une grande patience et un abandon entier aux ordres de l'impénétrable Providence …

Il parle ensuite de ses poésies. Il a fait des vers " fort supérieurs à tout ce que j'avais fait jusqu'ici , et cite un poème :

" Vous m'avez ouvert la carrière !

Vous présidiez vous-même, à mes premiers essais,

Votre main, à la fois indulgente et sévère,

Portant devant mes pas le flambeau qui m'éclaire,

Corrigea mes erreurs, prépara mes succès.

Un jour, ces tendres soins auront leur récompense :

Si le ciel me sourit ; si le vent destructeur

Ne vient pas dessécher mes rameaux dans leur fleur,

Et ravir au printemps sa fragile espérance ;

Cet arbre, faible encor, par le vent agité,

Grandissant sous vos yeux, par vos soins abrité,

Portera vers le ciel sa tête vaste et sombre ;

Vous cueillerez ses fruits, vous aimerez son ombre,

Et vous direz : C'est moi, qui l'ai planté ! …

 

9 LAMARTINE (Alphonse de). POEME autographe, Méditation troisième. À E… ; 1 page et demie in-fol. (qqs lég. piq.).

2.000/2.500 Résultat : 3 800

MANUSCRIT COMPLET DE CETTE BELLE MEDITATION INSPIREE PAR ANTONIELLA, LE MODELE DE GRAZIELLA. Composée en 1815-1816, elle fut publiée dans la neuvième édition des Méditations poétiques en décembre 1822 sous le titre À Elvire ; c'est le troisième poème du recueil.

On sait que, sous le masque d'Elvire, se cachent deux amours de Lamartine : la jeune Antoniella qu'il a aimée à Naples en 1812 et qu'il immortalisera sous les traits de Graziella, puis Julie Charles. Dans ce poème, c'est à l'Elvire napolitaine que Lamartine s'adresse ; elle a inspiré une série d'élégies composées par Lamartine dans l'hiver 1815-1816 : certaines seront recueillies dans les Méditations poétiques ; d'autres, trop sensuelles, resteront longtemps inédites.

Le manuscrit présente quelques variantes : au 10e vers, Lamartine a corrigé " une immortelle vie en " éternelle vie ; et il a ajouté dans l'interligne un 34e vers : " Atteignant au hasard tous les êtres divers . Le poème comptait en effet 53 vers à l'origine, comme en témoigne le chiffre marqué par Lamartine à la fin ; il en compte maintenant 54.

" Oui l'Anio murmure encore

Le doux nom de Cinthie aux rochers de Tibur,

Vaucluse a retenu le nom chéri de Laure,

Et Ferrare au siècle futur

Murmurera toujours celui dÉléonore !

Heureuse la beauté que le poëte adore !

Heureux le nom qu'il a chanté ! …

 

10 ALIN (Docteur Louis-Jean-Baptiste). L.A.S. " A. , Paris 8 et 18 janvier 1818, à Alphonse de LAMARTINE, à Mâcon ; 3 pages et quart in-4, adresse.

1.000/1.200 Résultat : 2 500

IMPORTANTE LETTRE RACONTANT LA MORT DE JULIE CHARLES, L'" ELVIRE DE LAMARTINE. C'est le docteur Alin qui soigna Julie Charles pendant sa maladie.

" Dès son séjour à Viroflay, Mad. Ch. était en proie aux ravages de la phtisie pulmonaire . Alin la fit ramener à Paris. " La phtisie fesait des progrès rapides, et malheureusement la malade cédant à ses répugnances, repoussait tous les secours médicinaux, et tous les moyens de régime proposés. Pendant plus de 14 jours, elle ne put consentir à prendre autre chose que de l'eau fraîche. A la fin d'octobre l'inflammation des intestins se joignit à celle de la poitrine. Les douleurs atroces, le marasme rapide semblaient devoir amener une terminaison prompte et funeste. C'est à cette époque que Mad. Ch. fut administrée par le curé de S. Germain des Prés. Elle ne l'a pas été une seconde fois. Le danger bien senti de sa situation, la rendit plus soumise, le traitement mieux observé calma les accidents nouveaux et redoutables ajoutés à la première maladie, mais les ravages causés par celle-ci, je veux dire l'affection de poitrine, n'étaient pas de nature à rétrograder, et je n'ai pas un moment partagé les illusions et les espérances de quelques amis de la malade dont je crois cependant que l'existence aurait pu être prolongée par un ensemble de soins physiques et moraux auxquels il était impossible de soumettre sa volonté. Excepté dans les 15 derniers jours de sa vie, on n'a pu la faire consentir à ce qu'on couchât dans sa chambre […] On a des raisons de croire que plusieurs de ces nuits solitaires ont été employées à revoir des papiers [il s'agit des lettres de Lamartine], à les classer, &c. L'irritation et le découragement s'emparaient souvent de son âme ; mais les consolations de la religion ont constamment ramené en elle le calme et la résignation. Son confesseur la voyait souvent, et elle parlait hautement du bien-être et de l'espérance qu'elle puisait dans ces entretiens. Elle priait beaucoup en particulier, et se fesait lire des livres de piété, entre autres l'Imitation de J.-C. Elle avait désiré longtemps l'arrivée de M. de BONALD, et répétait souvent qu'il arriverait trop tard. Son bonheur de le revoir était inexprimable … Son amie Mme de Saucey n'a pas quitté le lit de la malade, " et lui a prodigué tous les soins que peuvent inspirer l'amitié, la vertu et la religion … " Elle demandait la mort ; elle la trouvait trop lente à son gré ; l'opium seul à forte dose pouvait engourdir ses douleurs, et la jettait dans une sorte de rêvasserie voisine du délire. Hors de cet état, elle a toujours conservé sa présence d'esprit. Son mari ne l'a pas quittée dans ce moment suprême. Il l'a embrassée après son dernier soupir. Sa figure avait la blancheur de l'albâtre, et ses traits n'étaient nullement décomposés. Cet homme respectable ne parle de son épouse que les larmes aux yeux et avec un profond attendrissement. J'ignore si elle a fait un testament, et en général le sort de ses papiers et effets. […] les derniers jours de notre noble amie ont été une suite continue, un enchaînement de plaintes, de gémissements douloureux, de sentiments élevés, de pensées pieuses, de témoignages affectueux, de résignation et de confiance. Il est aisé de croire sans un grand effort, qu'elle est plus heureuse que ceux qu'elle laisse après elle. Le souvenir de ses douleurs ne peut que déchirer l'âme, celui de ses derniers instants semble propre à y répandre un peu de calme et quelques consolations …

 

11 LAMARTINE (Alphonse de). MANUSCRIT autographe, fragment de Saül, [vers 1817-1818] ; 2 pages obl. in-8 au crayon.

300/400 Résultat : 450

Inspirée d'Alfieri et conçue en 1812, la tragédie en vers de Saül fut encouragée par Julie Charles ; Lamartine y travailla en 1817 et 1818. Il en publia des fragments dans ses divers recueils mais ce n'est qu'en 1861 qu'il la fit paraître intégralement.

Notre fragment correspond aux vers 11-40 de la scène 4 de l'acte I, avec notamment la tirade de Saül :

" Qui me soulagera du poids de ma vieillesse ?

Hélas ! qui me rendra les jours de ma jeunesse ? …

Le manuscrit, avec un vers raturé, présente des variantes.

ON JOINT 2 copies de poèmes : Une loterie de fleurs peintes par Mme Panckoucke, daté 27 mai 1847 (copié par Valentine de Cessiat ; 1 p. in-8 ; Pléiade, p. 1255) ; A Madame Victor Hugo. Souvenir des noces (1856 ; copié par Valentine ; 2 p. in-4 ; Pléiade, p. 1471 ; nombreuses variantes).

 

12 LAMARTINE (Alphonse de). L.A.S. " Alph , Montculot 27 mai 1819, [à son ami le comte Victor-Alexandre de SAINT-MAURIS] ; 6 pages in-8.

1.500/1.800 Résultat : 1 900

TRES BELLE LETTRE SUR LES MEDITATIONS POETIQUES.

Lamartine désire entrer " dans cette inabordable diplomatie et compte beaucoup sur l'appui de Mme de SAINTE-AULAIRE ; celle-ci pense que la publication du volume de poésies serait fort utile au placement de Lamartine. " Moi qui sais le fond du volume, entre nous, je n'en crois rien, et je pense qu'au contraire il serait plus sûr d'être placé avant. Vous savez que les espérances en fait de talent passent comme en tout les réalités. A supposer même qu'on trouve quelque chose dans une dizaine de ces Méditations que je publierais, on ne pourrait au fait y trouver qu'un talent de versification plus ou moins apprécié, car les choses par elles-mêmes ne sont rien. Une trentaine d'amateurs décidés liraient cela et voilà tout, cela n'est pas de nature à faire le moins du monde bruit et vogue, ce n'est pas un grand sujet, ce n'est pas du neuf, ou c'en est trop peu. […] J'ai travaillé un peu ces jours-ci, j'ai achevé deux ou trois Méditations qui n'étaient que des fragments, et j'ai un mal de cœur terrible pour si peu aujourd'hui. Cependant d'ici à un mois je pourrais à la rigueur envoyer ce très-petit volume à l'impression. Je suis forcé d'en ôter une Méditation politico-poëtique sur Rome qui ne me ferait pas protéger. J'y montre trop que le monde est gouverné par une grande force inconnue, aveugle, incontestable, tyrannique de sa nature, et non jamais par nos pauvres idées métaphysiques sur les gouvernements plus ou moins bons. C'est mon idée, je ne dis pas que ce soit la bonne, mais elle est vraie pour moi, et elle ne convient pas à l'époque où les hommes veulent se faire dieux et ne réussiront qu'à se faire culbuter sous leurs rêveries comme les géants sous leurs montagnes. Ce n'est pas l'idée de M. de SADE, ce n'est peut-être pas la vôtre, ce n'est pas l'idée des gens d'esprit, c'est celle des gens à instinct …

Lamartine remercie son ami et Mme de BEUFVIER de leur zèle en sa faveur. " Si nous n'avions pas tant vu que la grande machine du monde tenait à de petits préjugés, il faudrait faire une croisade contre eux, mais c'est une bien plus terrible chose que d'avoir et de voir en tout la raison d'un côté, et l'expérience de l'autre, cela dégoûte du raisonnement ; il y a longtemps que pour mon compte j'y ai renoncé et que je me suis réduit au pur rôle d'une machine sentante, mais non combinante. Je vous engage bien à faire de votre mieux pour y parvenir. Cependant la perfection serait de ne sentir, ni penser. Peu de gens y parviennent, mais beaucoup en approchent plus ou moins … Il parle de deux des Méditations, à propos d'une " petite ode en réponse à une autre sur le malheur [Le Désespoir et La Providence] : " je l'ai faite hier à contre-cœur pour y justifier la providence que j'accusais ailleurs. Je pourrai ainsi mettre la première au rang de mes Méditations et sans réponse cela ne se pouvait pas. Je pourrais lui envoyer encore une longue Méditation sur Dieu que j'ai finie en faisant mon voyage romantique de Paris ici. Mais je ne dis pas cela pour me faire prier, parce que j'aimerais cent fois mieux en faire que d'en écrire. J'aurais bien besoin d'avoir quelqu'un ici à qui montrer des vers. Quand je les fais, je ne sais jamais s'ils sont mauvais ou bons .

Lamartine explique ce qu'est sa vie : " Je me lève, je déjeune, je me promène dans les bois, je dîne, je me promène et je me couche sans variations aucunes. Tout cela entremêlé de la lecture de Montaigne et de St Evremond, et de quelques vers bien rarement quand ils me tourmentent. Je ne m'en trouve pas mal, mais cependant pas trop bien. Je reprends le lait d'ânesse […] il me faudrait à présent plus de force et de verve que de direction. Je sens qu'il est trop tard pour faire rien de bon. Je voulais dix ans de santé de trente à quarante pour faire mon Poëme de Clovis et la nature ne me les donne pas. Je m'éteins dans les souffrances et les embarras de position. Je crois bien que le monde n'y perd pas trop, mais j'y perds moi pour mon compte. Le poëte est comme Dieu.

Il peuple l'infini, chaque fois qu'il respire !

Pour lui, vouloir, c'est faire ; exister, c'est produire !

et la production est grand plaisir, quel qu'en soit le résultat …

 

13 LAMARTINE (Alphonse de). L.A.S. " Alphonse de L , Lemps 26 juin [1819, à son ami le comte Victor-Alexandre de SAINT-MAURIS] ; 5 pages in-8.

1.000/1.200 Résultat : 1 700

BELLE LETTRE SUR LES MEDITATIONS POETIQUES, ET SUR L'HESITATION DE LAMARTINE ENTRE UNE CARRIERE DIPLOMATIQUE ET SA VOCATION POETIQUE.

Lamartine est chez ses amis VIRIEU, " en si excellente et si aimable compagnie , dans une société douce, facile et tranquille ; les quelques inquiétudes viennent de la santé d'Aymon de Virieu.

Il remercie son ami d'intervenir pour lui, avec Mme de MONTJOIE, auprès de M. MOUNIER. " Sans doute je désirerais beaucoup que la place que j'obtiendrais me conduisit au Midi et fut ainsi aussi utile à ma fortune qu'à ma santé, mais il est pour moi d'une telle nécessité d'etre placé, que je me trouverais encore très heureux de l'etre dans un climat moins favorable, j'aurais toujours l'espoir et plus de facilité à aller au même titre ensuite en Italie, vraie patrie des poëtes et des malades. Si Aymon obtient lui-même d'y être envoyé, je ferai tout ce que je pourrai pour le remplacer à Munich, cela serait achevé pour un débutant comme moi. […] Je sens bien comme vous que la liberté est le premier besoin d'un poëte et que je vais en aliéner une précieuse partie, mais la nécessité est elle-même le plus impérieux des despotes et la dernière raison du destin, contre laquelle il n'y a pas à contester. J'espère même devenir ainsi plus libre, plus tranquille, et mieux disposé pour travailler que je ne le suis dans mon indépendance apparente. Quant à l'impression de mon volume de Méditations, je serais de votre avis, si j'avais la certitude funeste que je ne serai pas placé, mais tant qu'il me restera une lueur d'espoir, je balancerai à me mettre au jour uniquement comme poëte : c'est un titre défavorable, auprès des hommes qui possèdent ce monde matériel, que de s'occuper de notre monde idéal. Et ils me rejetteraient à jamais, s'ils savaient que j'ai fait un vers sérieusement. Si je suis une fois secrétaire d'ambassade, et dans une position plus indépendante, je me lancerai alors sans timidité, dans cette carrière où je me sens poussé, quoique à vous parler franchement je n'y espère pas de bien grands succès, mais c'est là un des signes de cette vocation que vous définissez si bien, de faire les choses pour elles-mêmes et sans en calculer les résultats ; il faut écrire comme on respire, parce qu'il faut respirer, sans savoir pourquoi. […] Je me suis un peu remis au travail moi-même, et j'achève quelques grandes méditations depuis longtemps ébauchées. Ma santé se trouve mieux du bon air et de la douce société de Lemps …

 

14 LAMARTINE (Alphonse de). P.S., signée aussi par SA FEMME Marianna Eliza BIRCH et par le recteur ROOKE, Genève 8 juin 1820 ; 1 page in-4 ; en anglais.

900/1.000 Résultat : 1 200

CERTIFICAT DE MARIAGE DE LAMARTINE.

Lamartine et Marianna Birch s'étaient mariés dans la chapelle du château de Chambéry le 6 juin 1820. Une autre cérémonie eut lieu le 8 juin dans la chapelle de l'hôpital de Genève devant le pasteur anglican George Rooke, " Rector of Yardley Hastings in the County of Northampton , qui dressa le présent certificat, signé des deux mariés. ON JOINT une copie d'époque.

 

15 [LAMARTINE (Julia de)]. Son ACTE DE NAISSANCE, Mâcon 14 mai 1822 ; 1 page et demie in-fol., cachets fiscaux.

100/120 Résultat : 180

" Extrait du Registre des actes de naissance de la ville de Mâcon, pour l'année courante 1822 […] Acte de naissance de De Lamartine, du sexe féminin, née à Mâcon, ce jourd'hui, heure de midi […] auquel enfant ont été donnés les prénoms de Marie Louise Julie …

Julia de Lamartine, née le 14 mai 1822 à Mâcon, mourut à Beyrouth le 7 décembre 1832.

 

16 LAMARTINE (Alphonse de). POEME autographe, Epitre à Mr Amédée de P… ; 2 pages in-fol.

1.200/1.500 Résultat : 1 500

MANUSCRIT COMPLET DE CETTE EPITRE de 42 vers, composée au début de 1824, en réponse aux Élégies d'Amédée de PASTORET, invitant Lamartine à " réveiller son puissant délire et à " chanter de nouveau. Elle a paru pour la première fois en 1825 dans les Épîtres (Urbain Canel, 1825).

" Du poète de Stényclare

Si notre âge assoupi retrouvait les accords

J'irais, je chanterais sur le luth de Pindare

Ou l'hymne du triomphe ou la gloire des morts ! …

 

17 LAMARTINE (Alphonse de). L.A., Livourne 20 juin 1827, [à l'abbé François DUMONT] ; 2 pages in-4 (froissée, lég. taches).

600/800 Résultat : 600

BELLE LETTRE AU MODELE DE JOCELYN.

Il le remercie de sa lettre. " Quand on pense et quand on écrit ainsi on n'est pas si mort que vous dites. J'espère aller à la fin de l'automne vous délivrer des huissiers et me tirer des mains des procureurs. Vous avez raison, le testament de mon oncle n'est pas sa plus belle œuvre, mais j'aime toujours à croire qu'elle n'a pas été faite à mauvaise intention. Si je n'avais qu'un neveu seul chef survivant de ma famille et qui ne déshonorât pas son nom, je lui ferais l'honneur de le nommer au moins héritier à ses risques et périls : trop penser nuit. Les grandes routes sont les plus droites. Que voulez-vous ? il faut s'arranger de tout avec les vivants et les morts … Il prie son ami de ne pas se brouiller avec M. de LACRETELLE à propos de l'Académie : " C'était une lubie de ma part ; on me donnerait beaucoup aujourd'hui pour m'agréger (c'est le mot) à cet immortel troupeau que je refuserais … Puis il revient à l'héritage que lui laisse son oncle, avec le château de Monceau : il doit attendre la mort de sa tante. " Si mon oncle m'eût laissé Monceau seulement en propriété je m'en irais cultiver nos vignes ; ceci me retiendra peut-être dans les affaires, car savez-vous de quoi j'hérite ? Non vous ne le croiriez pas. Je ne puis ni me louer ni me plaindre avant de connaître les dispositions de Mlle de Lamartine, c'est là le fin mot de cette énigme, mais s'il faut jamais parler clair c'est après sa mort .

Il évoque enfin ses animaux favoris : " Mes deux levrettes, et une troisième que j'avais depuis deux ans viennent de mourir. J'en ai pleuré une et je la pleurerais encore si je voulais. Mon beau cheval du Mecklembourg, le plus magnifique animal que vous ayez jamais vu, vient d'avoir une jambe déchirée par une roue en venant à Livourne. J'espère que mes malheurs de bêtes sont à leur fin …

 

18 LAMARTINE (Alix des Roys, Mme Pierre de). L.A., [Paris] mardi 23 [juin 1829], à SA BELLE-FILLE MARIANNE DE LAMARTINE ; 2 pages in-8, adresse.

250/300 Résultat : 280

LES SUCCES DE LAMARTINE A PARIS CONTES PAR SA MERE.

" J'ai joui des plaisirs que Dieu m'a donnés par notre Alphonse. […] Nous avons eu dimanche une soirée très curieuse chez Mme RECAMIER. C'était une lecture d'une tragédie de Mr de CHATEAUBRIAND [Moïse], où étaient tous les gens célèbres de l'époque. J'étais fort aise de voir cela, Mr de Chateaubriand est venu hier faire une visite à Alphonse, et Mr VILLEMAIN doit lire aujourd'hui de ses vers à son cours, c'est des fragments de l'harmonie de la prière dans un temple. C'est fort beau. Il est ici dans un éclat de réputation toujours croissant …

 

19 LAMARTINE (Alphonse de). P.A.S., Mâcon 5 septembre 1830 ; 1 page in-fol.

1.000/1.200 Résultat : 1 300

TESTAMENT OLOGRAPHE DE LAMARTINE.

" Je donne la jouissance de tous mes biens meubles et immeubles à mon épouse bien aimée Marianne Eliza Birch, à la charge par elle de faire à mon père une pension viagère de deux mille francs et de secourir selon sa volonté celles de mes sœurs qui en auraient besoin. Je lui donne aussi à ma femme la tutelle sans rendement de compte de notre fille unique.

Je donne à ma femme la propriété de St Point et Milly et la propriété de tous mes biens immeubles et argent placé.

Je la prie de payer les frais nécessaires à l'éducation de M. de Pierreclau fils [Léon de PIERRECLAU, fils naturel de Lamartine et de la comtesse Nina de Pierreclau] jusqu'à la concurrence de quinze mille francs en tout, et de plus de lui donner quatre ans après sa majorité la somme de dix mille francs. […] Elle tâchera de lui être utile. Je l'ai promis à son père, et à mes sœurs et neveux …

 

20 LAMARTINE (Alphonse de). L.A.S. (minute), [16 septembre 1830], au comte MOLE, ministre des Affaires étrangères ; 1 page et demie in-fol. avec ratures et corrections.

800/1.000 Résultat : 800

IMPORTANTE LETTRE DE DEMISSION DU CORPS DIPLOMATIQUE APRES LA REVOLUTION DE JUILLET.

…" De nobles sentiments ont pu interdire à quelques personnes le serment que les circonstances leur demandent. Je respecte ces scrupules ; je ne les partage pas.

Convaincu qu'à défaut du pouvoir légitime dont j'ai depuis longtemps déploré l'aveuglement, le pouvoir nécessaire, la patrie sous un autre nom doit être le point de ralliement de tous les cœurs droits et de tous les esprits justes ; convaincu que les devoirs d'homme et de citoyen ne cessent pas pour nous le jour où un trône s'écroule, où une famille s'exile ; convaincu qu'il serait aussi absurde que coupable de se frapper à jamais d'incapacité civile et politique en refusant d'adhérer à un pouvoir nouveau qui surgit de la nécessité pour sauver la patrie du mal sans remède de l'anarchie, cette mort convulsive des nations, je suis prêt à prêter librement et volontairement le serment de fidélité au roi des Français et à accepter du Prince et du pays tous les devoirs que ce serment impose aux jours du péril.

Mais d'un autre côté, Monsieur le Comte, et par des motifs de convenance et de situation tout personnels, je vous prie de vouloir bien accepter ma démission des fonctions diplomatiques dont j'avais été chargé par le précédent gouvernement, et j'oserais vous prier de plus de vouloir bien mettre et ma démarche et mes expressions sous les yeux du Roi, envers qui je professe non seulement les devoirs de tout Français mais encore des sentiments de reconnaissance et de dévouement particulier qui m'ont été imposés par ses bontés envers ma famille …

 

21 LAMARTINE (Alphonse de). L.A. (minute) au nom de SA FEMME, [fin 1830] ; 2 pages grand in-fol.

800/1.000 Résultat : 1 500

IMPORTANT EXPOSE DE SES OPINIONS POLITIQUES ET DE SA CONDUITE A L'EGARD DE LA MONARCHIE DE JUILLET, ET JUSTIFICATION DE SON ODE CONTRE LA PEINE DE MORT. Il s'agit d'une lettre rédigée pour sa femme, qui explique à une amie, Sophie de La P. [La Pierre ?], la position de son mari. Dans Contre la peine de mort, ode au peuple du 19 octobre 1830, publiée le 15 décembre 1830, jour du procès des ministres de Charles X, Lamartine invitait le peuple à l'indulgence.

" Je ne comprends pas ce que tu veux dire par le mot de politique changeante appliqué à la conduite si raisonnée, si ferme et si noble de mon mari. S'il approuvait aujourd'hui le coup d'état et la tentative insensée qui a précipité les Bourbons, c'est alors qu'il mériterait cette qualification et qu'il aurait changé en effet ; car depuis que ces malheureux Souverains ont commencé à laisser entrevoir l'intention de renverser leur Charte, leur unique base en France, mon mari n'a cessé de dire et d'écrire qu'ils se perdaient et perdraient l'Europe … Par deux fois, il a refusé la place de directeur des Affaires étrangères que lui proposait M. de POLIGNAC, ne voulant " participer en rien à une administration en opposition avec son opinion et sa conscience politique. Une fois les Bourbons légitimes tombés, il avait plus de chances que personne à la faveur de la famille Royale actuelle puisqu'il en est connu et aimé . On le poussait à accepter le poste d'ambassadeur en Grèce : " il a donné sa démission […] dans les secrétaires d'ambassade, mon mari seul a eu cette conduite digne et ferme …

Quant à l'ode Contre la peine de mort, il " ne l'a écrite que sur la demande instante des quatre malheureux ministres et de leur conseil de défense, pour donner une impulsion d'humanité à l'opinion alors furieuse. Toutes ces expressions d'éloge à la générosité populaire que vous lui reprochez ont été demandées, changées, modifiées par le conseil même de défense pour pouvoir être affichées dans les rues et dans les corps de garde. […] il a toujours dit et pensé qu'un peuple à qui on arrache sans cause et sans prétexte ses institutions fondamentales, celles même qu'on lui a jurées et fait jurer était dans son droit à la rigueur. […] Car la Justice est la même pour les Rois et pour les Peuples. […] il ne faut juger que dix ans après les événements politiques, alors les passions sont froides et la vérité et le bon sens jugent à la clarté des faits. En attendant l'homme de conscience subit l'injure et la colère des deux partis. C'est ce que l'évangile appelle avec vérité souffrir persécution pour la Justice …

 

22 LAMARTINE (Alphonse de). L.A.S., Mâcon 9 octobre 1831, à Léon de PIERRECLAU ; 1 page in-4, adresse (portrait gravé joint).

500/600 Résultat : 550

BELLE LETTRE DE CONSEILS A SON FILS NATUREL, né le 1er mars 1813.

Il lui envoie le certificat et promet le premier trimestre de sa pension. " Je n'ai point d'admonitions à vous faire que celles que votre position même vous fera assez : utilisez fortement et courageusement ces belles années d'étude, remettez à un autre âge ce que vous envisagez comme délassements. Sortez d'abord par de vigoureuses études par une parfaite moralité de conduite, et par une capacité réelle de la fâcheuse situation où la Providence vous a jetté ; je ne négligerai rien pour vous en donner les moyens ; viendra plus tard le tour du plaisir et du repos, encore verrez-vous bien vite que le seul vrai plaisir c'est un travail utile et récompensé par lui-même, et la satisfaction d'une conscience pure et ferme …

 

23 STANHOPE (Hester Lucy). L.S., Djoun 11 janvier 1833, à Alphonse de LAMARTINE ; 2 pages in-4 ; en français.

350/400 Résultat : 500

ÉMOUVANTE LETTRE DE LA " REINE DE PALMYRE SUR LA MORT DE JULIA, LA FILLE DU POETE (à Beyrouth le 7 décembre 1832).

" Une personne qui a vos connaissances et votre imagination, a dû épuiser toutes les idées, toutes les pensées pour y trouver de la consolation ; mais après tout il y a une seule sur laquelle on peut se reposer, c'est que tout qu'ordonne l'Etre suprême, est pour notre bien ; la belle âme qu'il vient de congédier ne meurt pas ; peut-être animera-t-elle quelque charment fleur de printemps, ou quelque objet dans la belle Nature qui attirera vos regards et votre admiration . Elle exprime sa " tendre sympathie pour Mme de Lamartine : " Ce n'est pas une qui n'a pas senti le malheur qui tache lui porter quelque consolation. On ne peut pas être heureux dans ce monde que par comparaison ! Vous lui est préservé ! Qu'elle pense un moment à ces malheureux sortis du siège d'Acre. Quelques uns qui ont perdu tout ceux qu'ils leur étaient chers et qui errent dans le monde sans parens sans amis et sans pain, mon cœur est journellement navré par le sort de ces malheureux …

 

24 HABIB BARBARA. L.S., Beyrouth 23 juillet 1834, à Mme de LAMARTINE ; 3 pages in-4 (coupures de désinfection), enveloppe avec marques postales ; en français.

150/200 Résultat : 180

BEAU TEMOIGNAGE SUR LE VOYAGE EN ORIENT DE LAMARTINE.

Il la charge de remercier Lamartine de s'occuper de son affaire. " L'époque la plus précieuse pour nous, habitants de la Syrie, est à jamais celle où nous avons pu jouir de la société de l'Émir français et de celle de son honorable épouse ; si le titre de Prince, que nous nous plaisions à donner à Monsieur de Lamartine, doit être accordé au plus beau génie dont puisse s'honorer la France, nous n'aurons fait que devancer la postérité. […] Je participe de cœur à la perte qui vous est toujours présente. Je sais qu'elle est du nombre de celles que le temps même ne peut plus effacer …

 

25 LAMARTINE (Alphonse de). L.A.S. " Alph , [Paris début septembre 1837], à SA FEMME, à Monceau ; 1 page in-4, enveloppe.

300/350 Résultat : 800

" Il est six heures et demi et je sors seulement de la séance. J'ai parlé quatre fois. J'ai emporté l'abolition de la peine de mort, et de l'esclavage. J'ai perdu la publicité à deux voix. […] Mille baisers sur ton front malade …

 

26 LAMARTINE (Alphonse de). MANUSCRIT autographe, [1er juillet 1839] ; 1 page in-4.

900/1.000 Résultat : 1 400

INTERESSANT DOCUMENT SUR LAMARTINE ORATEUR, LE PLAN MINUTIEUX DE SON GRAND DISCOURS SUR LES AFFAIRES D'ORIENT.

René Doumic, dans son étude sur " Lamartine orateur (Revue des Deux Mondes, 15 septembre 1908), a publié et étudié ce plan sur lequel Lamartine improvisait. " Non seulement l'orateur ne s'est pas écarté un seul instant du plan qu'il s'était tracé, mais ses formules les plus saisissantes, ses images les plus heureuses étaient déjà toutes prêtes. […] dans ce genre d'improvisation, tout est préparé, prévu, médité. Lamartine vient d'étudier une question ; il classe dans sa tête ses arguments, il condense et polit les formules qui les résumeront. Il parle intérieurement son discours. Quand il le possède bien, il fixe sur le papier l'ordre, des commencements de phrases, des traits .

Le plan est disposé sur deux colonnes, et divisé en 6 parties numérotées à l'encre rouge. Certains mots ou phrases sont soulignés en rouge.

Lamartine examine la situation de la Turquie (" il n'y a plus de Turquie ) et le système arabe ; il discute le système du statu quo préconisé par l'Angleterre, et souligne la menace de la Russie. Il propose un " protectorat de l'Occident sur l'Orient, préparé par une négociation pour installer un " système pacifique […] part égale d'influence et de patronage territorial en Orient aux quatre puissances …

 

27 LAMARTINE (Marianne de). 5 P.A.S., 1844 et 1847 ; 10 pages in-8 et 2 pages et quart in-4.

600/700 Résultat : N.V.

TESTAMENTS OLOGRAPHES DE MADAME DE LAMARTINE.

Monceaux 29 juillet 1844 (en 3 exemplaires). " Je soussignée Marianna Eliza de Lamartine Birch, déclare que ceci est mon testament contenant mes dernières volontés. J'institue pour mon légataire universel mon bien aimé mari, Alphonse Marie Louis de Lamartine, lui donnant et léguant en toute propriété et jouissance la totalité de mes biens, meubles, immeubles ou rentes sur l'état généralement quelconques sans exception soit en Angleterre soit en France à la charge par lui de laisser après lui un legs de mille louis ou vingt cinq mille francs sur mes biens d'Angleterre à mon cousin le Révérend George Rayds Birch en témoignage de mon amitié. Et de donner un souvenir de moi à quelques amis et amies dont les noms seront ajoutés plus tard …

Monceaux 31 décembre 1847 (brouillon et mise au net). " Je nomme et institue pour mon héritier et légataire universel seul et pour le tout Monsieur Alphonse Marie Louis de Lamartine mon bien aimé mari auquel je donne et lègue en témoignage de ma plus tendre affection tous les biens qui dépendront de ma succession … Suivent divers legs particuliers, payables après la mort de Lamartine : " Je donne à ma nièce Valentine de Cessiat la somme de cent mille francs […] à mon cousin germain George Rayds Birch la somme de quarante mille francs, et à son fils Alphonse de Lamartine Birch notre filleul la somme de quarante mille francs […] à ma nièce Alphonsine de Cessiat ma filleule la somme de vingt mille francs […] à ma nièce Cécile de Cessiat la somme de vingt mille francs […] à Marianne de Belleroche ma filleule la somme de dix mille francs … Elle ajoute enfin : " J'exprime le désir que mon mari fasse si cela lui convient une fondation pour la somme de vingt mille francs à St Point pour une école de jeunes filles mais je ne lui en fais pas une obligation …

ON JOINT une L.A.S. de DUVAULT-BLOCHET à Lamartine, Londres 17 juin 1864 (2 p. in-4), à propos d'une consultation juridique pour faire annuler le testament de Mme de Lamartine [décédée le 21 mai 1863].

 

28 LAMARTINE (Alphonse de). L.A.S., 13 mai à 8 heures du matin [pour 16 mai 1848], à SA SŒUR, Cécile de CESSIAT ; 3 pages in-8 à son chiffre couronné.

600/700 Résultat : 900

SUR L'EMEUTE DU 15 MAI.

" Nous avons enfin vu éclater hier la conspiration la plus habile et la plus audacieuse qui ait jamais menacé encore le gouvernement et le pays. […] Mais la victoire de l'ordre est complète et décisive pour longtemps. La garde nationale et l'armée pris à l'improviste ont été ralliés en peu d'heures et ont fait des prodiges de courage et de patriotisme. Le Ministère est formé et marchera sans l'ombre d'un doute. Grâce à Dieu nous avons été préservés d'une anarchie qui s'annonçait par des barbaries dignes des sauvages et qui était dirigée par des mains qui semblent bien habiles. [...] Nous avons eu seulement sept ou huit heures de graves inquiétudes. Tout ceci ne pouvait pas selon moi finir autrement et une bataille seule pouvait redonner du ressort à l'ordre ébranlé. Les affaires maintenant reprendront avant peu par le sentiment de la sécurité. C'est un terrible orage qui épurera l'air. […] Tout est encore au bivouac dans les rues et sur les places. Paris est un camp. Mais demain il n'y paraîtra plus. Et on a arrêté beaucoup de chefs. Le complot était à ce qu'on croit composé d'éléments de toute nature, Bonapartistes et républicains, ameutés et dirigés vraisemblablement de plus haut …

 

29 LAMARTINE (Alphonse de). Circulaire imprimée, 1er février 1849 ; 3 pages in-8.

30/40 Résultat : N.V.

Lettre en fac-similé de Lamartine, et Prospectus des œuvres choisies de M. de Lamartine.

 

30 LAMARTINE (Alphonse de). 2 L.A.S., 1859-1860, au général CALLIER ; 3 et 4 pages in-8.

350/400 Résultat : 400

LETTRES PATHETIQUES SUR SES DIFFICULTES FINANCIERES, ET SA TRISTE FIN DE VIE.

Monceau 5 novembre 1859. Il remercie pour du chocolat, admirable : " Je suis le premier connaisseur en France. […] Je liquide sans un sou huit cent mille francs à mes vignerons, voisins et paysans du pays ; je le sais, ce n'est pas leur faute, ils sont admirables et unanimes d'affection, de dévouement, et de patience envers moi. Quel bon pays, plein de cœur ! Cela rendra ma fin lente et douce mais cela ne m'empêchera pas de périr, car je ne trouve aucun moyen ni de vendre ce qu'on ne veut pas acheter en terres, ni de vendre ce qu'on ne veut pas acheter en travail littéraire. Quelle infernale nation pour ceux qui l'ont trop aimée … Le chagrin le rend gravement malade : " Je ne dors ni ne mange, est-ce vivre ? […] Je suis comme les chiens que j'aime tant, qui se taisent et qui se cachent pour mourir …

Paris 24 juillet 1860. " Je travaille toujours comme un galérien pour sortir avec honneur de mes dettes. En voilà moitié de payé, 1.500.000 f. Il en reste tout autant. Mes Œuvres complètes me libéreront évidemment en quatre ans si nous n'avons pas la guerre. Je désire la Paix de tous mes vœux pour tout le monde. Voyez ce que produit même une bonne guerre ! Abissus abissum invocat … Il réclame du chocolat " superfin , qu'il paiera.

 

31 [LAMARTINE (Alphonse de)]. 7 lettres à lui adressées.

180/200 Résultat : 250

Longue lettre d'une lectrice, " Sophie , Paris 30 août 1831, toute émue à l'idée de rencontrer un jour Lamartine, et exhalant sa passion pour le poète : " vous n'êtes pas bien loin de moi, et lorsque je veux vous parler je croise mes bras sur ma poitrine, je la presse, et je sens que vous êtes là …Lettre des " membres du Comité de la Société d'éducation de Lyon , 15 juillet 1835, félicitant Lamartine de ses interventions à la Chambre en faveur de l'éducation publique : " vos ouvrages ont rendu à la Poésie sa haute et primitive mission, celle d'être l'institutrice de l'humanité en éveillant et en nourrissant dans le cœur des hommes toutes les émotions généreuses et tous les nobles sentiments …

Longue lettre d'Edward FOSTER, 18 mars 1842 (en anglais), en faveur de l'abolition de l'esclavage.

Lettres des cousins E.B. BIRCH et Gertrude HAMMET, lettre financière, etc.

 

32 PEGUY (Charles). MANUSCRIT autographe, Nos Annonces, [1901] ; 3 pages obl. in-4, chemise demi-maroquin havane, étui.

1.000/1.200 Résultat : 1 500

Texte pour les Cahiers de la Quinzaine (II, 10 ; 4 avril 1901).

" Plusieurs désabonnés dédaignaient nos annonces. Nous annonçons les institutions où un honnête homme ordinaire peut collaborer. Nous ne demandons aux initiateurs de ces institutions ni leur avis ni leur finance. Il n'est pas donné à tout le monde de démolir tout un gouvernement en remuant l'index. A tous ceux de nos abonnés qui veulent travailler modestement nous annonçons les organes et les moyens d'un travail modeste et moléculaire. […] Il me sera permis de recommander personnellement l'œuvre des Journaux pour tous, que j'accueillis avec empressement à la librairie Georges Bellais au temps où j'en avais l'administration. L'action des Journaux pour tous est moléculaire, en ce sens qu'elle attaque un par un les citoyens qu'on lui a signalés. L'action des Journaux pour tous est d'éducation, en ce sens qu'elle fait lire aux personnes signalées des journaux et des publications qu'elles n'auraient pas lues d'elles-mêmes. L'action des Journaux pour tous est nouvelle en ce sens qu'au lieu de propagander en vase clos elle atteint sans cesse de nouveaux citoyens soigneusement choisis parmi les non convertis convertissables […] Elle ne sert qu'à donner la communication entre des citoyens libres …

ON JOINT le début d'une note autographe d'Émile BOIVIN sur l'œuvre " dreyfusiste des Journaux pour tous (1 p. in-8 avec corrections autogr. de Péguy) ; et le manuscrit autographe par Péguy de la couverture de ce " Dixième cahier de la deuxième série , Cahier d'ANNONCES (2 p. obl. in-4 à l'encre noire, avec indications typographiques au crayon bleu). Péguy recherche une présentation typographique originale " en lettres exagérément hautes et assez fortes ; pour la quatrième de couverture, ce texte : " Nos anciens abonnés savent et nos nouveaux abonnés noteront qu'avec le tirage où nous avons atteint nous pourrions vendre un assez bon prix la publicité de nos cahiers. Mais nous sommes résolus à ne nous vendre sous aucune forme …

 

33 ROUGET DE LISLE (Claude-Joseph). MANUSCRIT d'époque, Le Chant des Vengeances, mélodrame, [1797] ; 7 pages in-fol., cachet encre Directoire exécutif, rel. demi-percaline brune.

600/800 Résultat : 1 000

" PROGRAMME DU MELODRAME PATRIOTIQUE créé au Théâtre de la République et des Arts (l'Opéra) le 18 floréal VI (7 mai 1798), et publié la même année chez Ballard. Le spectacle devait réchauffer les ardeurs guerrières en vue d'un débarquement en Angleterre. [Un feuillet de notes collé à la première page donne comme date de la 1re représentation le 30 frimaire VI (20 décembre 1797).] L'action se passe dans une caserne ornée de drapeaux pris à l'ennemi, de trophées à la mémoire de généraux et de deux pyramides commémoratives. On commence par une série de pantomimes, dans lesquelles une jeune fille, une troupe d'enfants, des parents de Hoche, des grenadiers, etc. rendent successivement hommage aux disparus. On chante un hymne à la paix, interrompu par " un bruit de guerre : des citoyens et des guerriers entrent, conduits quatre bardes qui entonnent le " Chant des Vengeances . Quelques coups de canon donnent le signal, et après un cri général d'" Albion ! Liberté ! Vengeance ! , les guerriers défilent sur l'air du Chant du départ…

ON JOINT une L.A.S. à une dame, Paris 20 juin 1824, lui transmettant une " paperasse et la priant d'" accaparer quelques uns des souscripteurs qu'elle réclame (1 p. et demie in-4) ; plus deux portraits gravés.

Ancienne collection du Dr. LUCIEN-GRAUX (VII, n° 156).

 

34 [SAINT-EXUPERY (Antoine de)]. Ensemble de 5 documents.

300/400 Résultat : 1 300

Lettre dactylographiée de H. BERTIN citant deux brevets d'invention de Saint-Exupéry : " Perfectionnements aux moyens de contrôle des moteurs en vol par un appareil indicateur unique.[…] Nouveau dispositif de démarrage pour moteurs, spécialement pour moteurs d'avion , avec numéros des brevets et taxes afférentes (1 p. in-4, en-tête).

Texte imprimé du Brevet d'invention de Saint-Exupéry, Nouvelle méthode de repérage par ondes électromagnétiques (demandé le 19 février 1940, délivré le 17 mars 1947) (3 p. in-4).

Texte dactylographié de deux brevets d'invention de Saint-Exupéry : " Nouvelle Méthode pour l'atterrissage des avions sans visibilité avec dispositifs et appareils de réalisation , déposé le 8 octobre 1937. - " Nouvelle Méthode de mesure par superposition de courbes excentriques et application aux appareils indicateurs radiogoniométriques , déposé le 24 juin 1939 (19 p. in-4 et 11 p. in-fol., chacun avec une page de figures).

L.S. d'A. METRAL à A. de Saint-Exupéry, 28 décembre 1938, relative à l'analogie hydraulico-gyroscopique (1 p. in-4).

 

35 SARTRE (Jean-Paul). P.S. " Lu et approuvé JP Sartre , signée aussi par Simone de BEAUVOIR, Jacques-Laurent BOST, Jean CAU et Maurice MERLEAU-PONTY, Paris 29 juin 1950 ; 14 pages in-fol. dactylographiées sur papier timbré, cachet de l'enregistrement ; sous chemise souple maroquin noir avec titre en lettres dorées sur le plat sup., étui.

1.200/1.500 Résultat : 1 600

FONDATION ET STATUTS DE LA SOCIETE CIVILE LITTERATURE ET PHILOSOPHIE POUR L'EXPLOITATION DES ŒUVRES DE SARTRE.

Ces statuts, signés par les cinq fondateurs, comportent 27 articles. " La Société a pour objet la perception, la gestion, l'utilisation de tous droits d'auteur, d'adaptation théâtrale, cinématographique, ou à la télévision, copyrights susceptibles d'âtre alloués en rémunération de leurs œuvres à des auteurs contemporains et spécialement à M. Jean-Paul SARTRE ; la rédaction, la composition et la préparation de toutes revues littéraires, scientifiques, ou philosophiques, à l'exclusion de toute opération commerciale d'impression ou d'édition … Sartre apporte à la société ses droits d'auteur, comptés pour 800.000 F en nature, complétés par 150.000 F en espèces (plus 20.000 F versés par S. de Beauvoir, et 10.000 F par chacun des trois autres associés), et reçoit 950 des mille parts de la société ; on précise que désormais les contrats nouveaux de Sartre seront passés au nom de la société " Littérature et Philosophie , dont Sartre est nommé administrateur ; le siège social est à son adresse, 42 rue Bonaparte...

 

36 SCALIGER (Jules-César). Pièce en partie autographe et signée " Julius Caesar Scaliger , Agen 17 avril 1538 - 31 octobre 1539 ; 3/4 page in-fol.

300/400 Résultat : 400

TRES RARE. Reconnaissance de dette et quittance. Scaliger a écrit : " Je doibs, compte final faict avec maistre Fortis jusques aujourd'huy 1538 17 apvril, pour marchandises prinses. ££ 7, s 13, d 6 ce sont sept ££ treize solz six denier. Item jusques au jour 28 aoust 24 s. … Ces lignes sont barrées, après paiement le 15 septembre 1538. Fortis a écrit ensuite : " Conte final antre monsieur Jules et moy de tous nos aferes que avons jusques à ce jor presant, et somes demorés quites l'ung anver l'autre et nous sommes ysy termynés le dernier jor d'octobre mil VC XXXIX Agen. Jehan Fortis … Scaliger approuve : " Ita est Julius Caesar Scaliger …

ON JOINT deux autres documents de 1544 concernant Scaliger.

 

37 SIMENON (Georges). TAPUSCRIT avec CORRECTIONS autographes, LE RAPPORT DU GENDARME, 1941 ; 179 pages in-4 (pas de page 10, sans manque), chemise demi-maroquin rouge à rabats, titre doré au dos, étui.

5.000/7.000 Résultat : 6 200

DACTYLOGRAPHIE COMPLETE, TRES CORRIGEE PAR L'AUTEUR, DE CE ROMAN POLICIER, daté en fin à la main " Château de Terre-Neuve, Fontenay-le-Comte, 11 septembre 1941 , et publié pour la première fois en 1944, aux éditions Gallimard.

L'histoire se passe non loin de Fontenay-le-Comte, en Vendée, où Simenon s'était retiré après la défaite de 1940. Un soir d'automne, un homme blessé par une voiture est ramassé près de la route et porté dans la ferme voisine, dite du Gros Noyer, habitée par Étienne Roy, sa femme Joséphine et leur fille. Pendant l'enquête préliminaire, le brigadier, appelé d'urgence par Roy, surprend Joséphine en train de dissimuler un morceau de papier tombé par terre près du blessé. Ce billet porte l'adresse de la ferme du Gros Noyer. C'est le début d'une affaire de sang toute familiale…

Toutes les pages de ce tapuscrit, soigneusement dactylographié par Simenon lui-même, portent des CORRECTIONS AUTOGRAPHES de Simenon, à l'encre bleue, pour changer des mots, parfois une phrase entière. Il propose, sur la page de titre, une alternative au titre retenu : " (ou : Le Soir du gros noyer) , et a ajouté la date en bas de la dernière page.

 

38 SIMENON (Georges). TAPUSCRIT signé avec CORRECTIONS autographes, L'Inspecteur Cadavre. (Une enquête de Maigret), 1943 ; 184 pages in-4 (trous de classeur), emboîtage demi-maroquin bordeaux, titre doré au dos, étui.

5.000/7.000 Résultat : 6 700

DACTYLOGRAPHIE COMPLETE, TRES CORRIGEE PAR L'AUTEUR, DE CE ROMAN POLICIER DE LA SERIE DES MAIGRET, daté en fin " Saint-Mesmin-le-Vieux 3 mars 1943 .

L'action se situe à Saint-Aubin-les-Marais, lieu imaginaire de la Vendée. L'intrigue est complexe : le jeune Albert Retailleau est écrasé par un train. Accident ou meurtre ? Les mauvaises langues commencent à incriminer Étienne Naud, qui fait venir un détective privé, Cavre, dit Cadavre, et dont le beau-frère, magistrat à Paris, expédie à Saint-Aubin son ami Maigret, pour enquêter à titre privé. Maigret dénouera le mystère : Geneviève Naud, fille d'Étienne, lui confiera être enceinte de la victime, et Étienne avouera avoir tué Retailleau après avoir découvert la liaison de sa fille. Cependant le véritable coupable, juge le commissaire Maigret, est un ami de la famille, Groult-Cotelle, qui a lui-même engrossé Geneviève puis l'a poussée dans les bras de Retailleau pour ne pas avoir à assumer la paternité de l'enfant à naître… Dans son infinie sagesse, Maigret renonce à amener l'affaire devant les tribunaux, et la justice triomphe, en quelque sorte, car l'affaire se terminera par un mariage…

Ce tapuscrit a servi pour l'impression du roman, publié pour la première fois en 1944, chez Gallimard. Tous les feuillets présentent des CORRECTIONS autographes de Simenon, le plus souvent des interventions stylistiques ou des changements de ponctuation. C'est aussi au stade de la révision que l'auteur trouva le titre définitif du livre (le titre primitif Monsieur Cadavre est corrigé), et qu'il ajouta les titres des chapitres : Le Petit Train du soir, La Jeune Fille en chemise de nuit, Un monsieur qu'on préférerait loin, La Dame à la casquette (corrigé en Le Vol de la casquette), Trois Femmes dans un salon, L'Alibi de Groult-Cotelle, La Vieille Demoiselle de la poste, Maigret joue les Maigret et Du bruit derrière la porte.

 

39 ZOLA (Émile). L.A.S., Médan 9 mai 1880, à Henry CEARD ; 1 page et demie in-8.

1.200/1.500 Résultat : 2 000

SUR LA MORT DE FLAUBERT.

" Je suis idiot de chagrin. Une dépêche de Maupassant m'apprend la mort de Flaubert. Je lui écris pour savoir tout de suite le jour et l'heure des obsèques. Mais je crains qu'il ne soit parti pour Croisset. Vous qui êtes à Paris, tâchez donc d'aller aux renseignements et écrivez-moi le plus tôt possible. Ah ! mon ami, il vaudrait mieux nous tous en aller. Ce serait plus vite fait. Décidément, il n'y a que tristesse, et rien ne vaut la peine qu'on vive …

 

40 [ZOLA (Émile)]. 7 L.A.S. ou MANUSCRITS autographes signés, septembre-octobre 1927, adressés à Marius BOISSON, à Comœdia.

500/600 Résultat : N.V.

REPONSES A UNE ENQUETE DE LA REVUE COMŒDIA, SUR L'ŒUVRE ET L'INFLUENCE DE ZOLA.

Léon DAUDET. Manuscrit a.s. (2 p. in-4 ; avec carte de visite et enveloppe). L'œuvre de Zola " compte peu , qualitativement. Sont " encore lisibles L'Assommoir et Germinal, et " de belles pages désespérées dans La Joie de vivre. " Il est le type achevé de primaire, d'éducation et de formation romantiques , " infériorité qui le voue à l'oubli…

Gustave GUICHES. L.A.S. (1 p. in-4). L'œuvre de Zola " est une des plus révolutionnantes et des plus puissamment créatrices d'énergie sociale qui aient surgi dans les annales du roman . Elle impose à l'écrivain le devoir de se documenter et au moraliste celui d'exposer le vice. Elle demeure " littérairement et socialement, impérissable , et parachève le triptyque Hugo, Balzac, Zola…

Gustave KAHN. L.A.S. (6 p. in-8, avec l.a.s. d'envoi et enveloppe). Réflexions sur le goût de Zola pour les romantiques, en particulier Hugo… Il souligne l'importance de l'Affaire Dreyfus : dès lors, pour les écrivains qui se démarquaient de Zola mais qui reconnaissaient son génie, " ce ne fut point seulement un grand écrivain, mais un saint laïque … Zola inspire à défendre la vérité et la justice…

RACHILDE. Manuscrit a.s. (2 p. in-8, enveloppe). Zola eut " la plus déplorable influence sur la jeunesse littéraire de son époque : on ne s'aperçut pas que c'était " un grand romantique, de l'espèce des Victor Hugo, et on s'imagina qu'il suffisait de traiter des sujets vulgaires en termes vulgaires pour devenir un naturaliste ou un réaliste distingué …

J.H. ROSNY AINE. L.A.S. (1 p. in-4, enveloppe). " Moins original que Balzac, Flaubert, les Goncourt, psychologue un peu trivial, Émile Zola est un écrivain puissant, un animateur d'êtres vivants et d'objets inertes, un romancier épique ; il doit être rangé parmi les trois ou quatre plus grands écrivains de sa génération …

Han RYNER. Manuscrit a.s. (2 p. in-4, avec carte de visite et enveloppe). Réserves sur l'œuvre de Zola, comparée à celles de Balzac et Flaubert, mais " qui a jamais soulevé les foules d'un mouvement aussi large ? Cependant, à la rigidité de la construction de Zola, il préfère " qu'on laisse, à la manière grecque, le livre se développer, vivre et s'épanouir comme un arbre …

SAINT-GEORGES DE BOUHELIER. L.A.S. (3 p. in-4, enveloppe). Hommage à la franchise, la générosité et l'ouverture d'esprit de Zola. L'homme en lui était exemplaire : " ne servant en toute circonstance que ce qu'il considérait comme la vérité, et, en même temps, pénétré d'une profonde pitié pour les opprimés et pour les faibles, Zola eût mérité d'être donné en modèle à tous ceux de sa corporation …

ON JOINT la copie manuscrite de ces textes qui a servi à l'impression.

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