Lot n° 314

René Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757) physicien et naturaliste. L.A.S., Paris 6 décembre 1747, [au chevalier Étienne-François turgot, à Malte] ; 4 pages in-4. belle lettre scientifique à l'AdministrAteur de l'île de mAlte. Ses...

Estimation : 1500 / 2000
Adjudication : 3 125 €
Description
vacances en Poitou et l'accumulation d'affaires pendant ce temps ont retardé sa réponse. Il est content de le voir s'occuper du bien de son île et combien il se montre « ami du genre humain. Mais il vous arrive comm'a touts ceux qui voudroient etre utiles a celui-ci de n'etre pas assez secondé », et il comprend qu'il soit dégoûté « d'un pays où l'on ne veut pas profiter assez de vos vues ». Il s'intéresse aux des filatures de coton que Turgot a établies à Malte : « Les toiles de coton peintes sont un objet d'un grand commerce, il me semble que vous avez déjà fait beaucoup pour votre isle en y etablisant des femmes qui le filent ; et peut-être estes vous déjà parvenu a faire faire des toiles avec ce fil »... Réaumur, avec l'aide de hellot, pourra lui communiquer des mémoires et des renseignements sur les procédés pour teindre et peindre les tissus, notamment tous les procédés dont on se servait à Chantilly. « Mais eussiez vous d'exactes memoires, et tres amples, il en faudroit encore venir a des experiences qui ne sont pas l'ouvrage d'un jour »... Le mieux serait de faire « quelqu'ouvrier instruit, qui eust travaillé dans des manufactures de toiles peintes, en Angleterre, aux environs d'Avignon ou ailleurs »... Puis il aborde le sujet de poules pintades, qui ne sont pas rares en France : « on en a dans plusieurs basse-cours et j'en aurois dans la mienne si elles vivoient avec plus d'intelligence avec les autres vollailles. Mais j'en ai dans mon cabinet de blanches et de grises. Je n'ai pas cru qu'on leur donnoist a Malthe le nom de poules de pharaon. L'oiseau qui porte ce nom en Egypte est different de la pintade »... Il a exposé dans la dernière assemblée sa découverte d'une manière de faire éclore les poulets et les oiseaux « dans des couches de fumier, qui pourra donner la facilité de multiplier extremement la vollaille », et qu'il a expérimentée avec succès dans sa propre basse-cour. « Les procedes en sont si simples que je suis honteux a present d'avoir fait pendant pres d'un an des experiences qui m'ont couté plusieurs milliers d'œufs, avant que de les trouver. Ils sont a la portee des gens les plus grossiers. L'usage en est incomparablement plus commode que celui des fours d'Egypte », puisqu'on peut faire couver de petites quantités. « Je compte enseigner ce nouvel art dans un petit volume in douze que je ferai imprimer en un mois »... Ancienne collection Philippe (1995, n° 175).
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