Lot n° 273

Louis de Lezermes (1754-1807) botaniste, directeur-adjoint des Pépinières du Roi, neveu de l’abbé Nolin, il traduisit le Traité des arbres et arbustes de l'Amérique septentrionale de Humphry Marshall. 39 L.A.S., Paris ou Versailles décembre...

Estimation : 1200 / 1500
Adjudication : 1 875 €
Description
1784-juillet 1792, au botaniste Louis gérArd ; 115 pages in-4, une adresse. importAnte correspondAnce du jeune botAniste Avec son compAtriote de drAguignAn, Au sujet de leurs trAvAux, découvertes et confrères , et évoquAnt de fréquents envois de grAines, plAntes et écrits. [Des extraits de 6 lettres sont cités dans l'Étude biographique sur Louis Gérard d'Octave Teissier, p. 66-71]. Nous ne pouvons donner ici qu'un rapide aperçu de cette riche correspondance. Elle débute par l'envoi d'un état de noms botaniques d'arbres et arbrisseaux, en priant d'indiquer pour chacun « le nom trivial du païs, et les lieux où il seroit possible de se procurer de la graine » (30 décembre 1784). Lezermes informe Gérard du goût « anglois » qui a transformé les jardins de Paris : « on a la folie de vouloir rassembler dans un arpent de terre toutes les productions des quatre parties du monde, sans considérer que chaque arbre demande pour ainsi dire, une nature de terre, une exposition, et une culture différente » (17 janvier 1785)... Il soignera bien le Thymelæa foliis polygalæ glabris ; nouvelles de jussieu, thouin, desfontAines (en Barbarie), LA pérouse (« parti pour faire le tour du monde ») (7 septembre 1785)... Lezermes rend compte de ses démarches afin de trouver un imprimeur pour l'ouvrage de Gérard : « tout le monde court après les beaux riens [...] on ne veut plus que l'apparence de la science » (28 novembre 1785)... Le Jardin du Roi a doublé de moitié, par l'augmentation de ses collections, comme par le nombre d'« amateurs », tels que lAmArcK, cels, et L'Héritier, dont le Stirpes novæ descriptionibus et iconibus illustratæ suscite l'approbation des savants (26 juin 1786)... mAlesherbes porte un intérêt à l'ouvrage de Gérard « sur la partie botanique de Pline, traduite assez mal par Mr Poinsinet de Sivri » : le faire revêtir du suffrage de l'Académie ferait un très bon effet (30 juillet 1786)... Il regrette que thouin et broussonet n'aient pas été nommés commissaires pour l'examen de l'ouvrage de Gérard ; « il n'a point été encore été question de votre topographie médicale » (8 novembre 1786)... Réflexions sur le parcours du botaniste britannique, James Edward smith, acquéreur du « cabinet du célèbre Linnæus » (29 janvier 1787)... desfontAines propose que Gérard soit nommé correspondant de l'Académie ; sa Topographie médicale a été reçue très favorablement par la Société de médecine ; mais quant à l'ouvrage sur Pline, que l'on croyait placé, il est fâché que « l'appas du gain se mêle dans toutes les affaires, et vienne mettre des limites aux progrès des sciences » (4 mars 1787)... Détails sur une plante envoyée de Chine ; candidature de Vicq d'Azyr à l'Académie. « On a eu grand tort de vous dire que Mr de buffon étoit tombé en enfance, il est vrai qu'il est devenu bien infirme, mais sa tête est excellente » (19 mars 1787)... À l'occasion de l'identification d'un aphyllantes monspeliensis, éloge du botaniste cels, qui a trouvé chez des Anglais des collections étonnantes, surtout de plantes inconnues du Cap de Bonne-Espérance (13 mai 1787)... Envoi du rapport de l'Académie des sciences sur le mémoire de Gérard sur la folle avoine, confié à condorcet ; échos du catalogue de desfontAines et jussieu (15 juin 1787)... « Il y a maintenant deux partis en Botanique, l'un formidable et nombreux dans lequel on peut nommer Mrs Le Monnier, Desfontaines son protegé, L'Héritier, Celse &c. L'autre est composé uniquement de Mr de Jussieu et ses éleves. Il paroit que l'on conspire contre son système naturel qui presente des fautes et des exceptions sans nombre. Mrs Thouin et La Mark restent neutres » (18 juillet 1787)... Échec de la tentative de faire nommer Gérard correspondant de l'Académie des sciences : « des considérations particulières n'ont pu faire refuser à Mr tunnberg l'association académique » (27 septembre 1787)... Portrait de l'héritier (30 décembre 1787). Au Jardin du Roi, « on va anéantir la belle méthode naturelle de Mrs de jussieu, pour y substituer celle de tournefort, avec les corrections que le grand nombre de plantes nouvelles peut exiger, [...] c'est la cabale opposée à Mr de Jussieu qui operera cette révolution, quelques-uns prétendent que c'est un ancien travail de Mr Le Monnier auquel MrDesfontaines n'aura plus que son nom à mettre. Il est toujours tres malheureux de voir régner parmi les savans un esprit de parti, les progrès de la science ne peuvent qu'en être retardés » (4 juillet 1788)... Si les Genera de jussieu avaient pu paraître plus tôt, on aurait renoncé à changer l'ordre du Jardin du Roi : « Cette opération sera une pure vengeance »... Post-scriptum sur necKer, « regardé comme un sauveur » (1 1 septembre 1788)... Nouvelles des épreuves de l'Histoire naturelle de Provence de Gérard, corrigées par l'entomologiste olivier (14 mars 1789)... Il suggère de chercher un imprimeur allemand pour la nouvelle édition de sa Flore de Provence, ceux de Paris étant réticents quant aux ouvrages scientifiques : « On ne peut disconvenir que les tracas d'une révolution ne détournent singulièrement de l'étude » (27 janvier 1792)... Les événements tumultueux font que l'attention « se porte difficilement vers les sciences, on ne peut cultiver celles-ci que dans le calme. Aussi la Botanique est-elle beaucoup négligée » (29 juillet 1792)... Etc.
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