Lot n° 257

Jean Hermann (1738-1800) médecin et naturaliste, il créa le Musée d’histoire naturelle et le jardin botanique de Strasbourg. L.A.S. comme professeur à l'École de Santé de Strasbourg, Strasbourg 8 ventose IV (27 février 1 796), au citoyen...

Estimation : 250 / 300
Adjudication : 500 €
Description
Dumont [le botaniste Georges dumont de courset], directeur du Bureau de l'envoi des Lois, à Paris ; 3 pages in-4, adresse (petit trou par bris de cachet). belle lettre sur ses trAvAux et les mAlheurs de lA révolution. Il remercie Dumont de ses deux brochures, remises par spielmAnn, et exprime sa sympathie pour tout ce qui lui est arrivé « durant le règne des méchants », son appréciation de ses observations d'histoire naturelle, et en particulier son respect pour la sympathie témoignée aux cloportes : « si j'avois été dans votre cas, les cloportes m'auroient servi tout autrement pour me désennuyer, pourvû qu'on m'eut permis l'usage d'un microscope, ou du moins d'une loupe. J'aurois disséqué & examiné ces insectes de toutes les manières, pour recueillir des matériaux pour une oniscographie qui peut-être eût mieux valu celle que nous avons de Frauendorff [...]. J'eusse examiné & poursuivi jusques dans les moindres détails les génitoires de ces insectes dont Linnaeus appelle le conjugium mirandum, & que je n'ai jamais pû parvenir à observer, & dont même De Gear, si je ne me trompe pas, ne dit rien. J'aurois examiné les organes de la bouche de ces animaux, qui me font un tort si prodigieux dans mon petit jardinet, & surtout au jardin de Botanique, où nous ne pouvons pas élever maintes plantes rares que nous voudrions cultiver dans nos couches, étant mangées souvent dans une seule nuit, quand à peine elles ont levé ; que loin de m'appitoyer sur leur sort, je souhaitrois plutôt pouvoir les écraser tous d'un seul coup »... Mais il a toujours été contrarié dans ses entreprises d'histoire naturelle : il a perdu son fils, premier prix de la Société d'Histoire naturelle de Paris ; les peintres et les aides lui sont enlevés par la réquisition ; il n'a plus d'empailleur ; ses connaissances aux Indes sont perdues, et « mon cabinet dépérit parce que je n'ai plus les moyens de l'entretenir & de le conserver »... Il vend ses livres pour compenser le maigre traitement que la Nation lui accorde, et « pour comble de crève-cœur je vois tous les établissemens litéraires ruinés [...]. La fausseté de quelques principes & la mauvaise application & généralisation d'autres nous a donné bien des maux »...
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