Lot n° 230

Jean-Henri Fabre (1823-1915) entomologiste et naturaliste. manuscrit autographe, [Souvenirs entomologiques, 3e série], Sérignan 1884-1885 ; volume petit in-folio (29 x 19 cm) de papier ligné de 299 pages ([1 f. n.ch.]- 268 pp. ch., [29 pp. n.ch.],...

Estimation : 5000 / 6000
Adjudication : 12 500 €
Description
et 62 ff. vierges), reliure registre d'époque demi-suédine verte, plats cart. de papier vert marbré, coins de vélin vert, étiquette vierge sur le plat sup. (reliure un peu frottée). mAnuscrit presque complet de lA troisième série des célèbres parue chez Delagrave en 1886. Très soigné, à l'encre noire (et à l'encre violette pour les derniers feuillets non paginés), le manuscrit présente de nombreuses rAtures et corrections , additions marginales ou développements déplacés, et d'importAnts pAssAges biffés ; on relève également de nombreuses vAriAntes avec le texte publié. Rédigé à Sérignan, le manuscrit a été commencé le 2 novembre 1 884, et terminé le 29 avril 1 885. Plusieurs chapitres sont datés en tête. La page liminaire porte cette note un peu mélancolique, qui servira de conclusion au livre : « Mes chers insectes dont l'étude m'a soutenu et continue à me soutenir au milieu de mes plus rudes épreuves, il faut ici, pour aujourd'hui, vous dire adieu. Autour de moi les rangs s'éclaircissent et les longs espoirs ne sont plus de mon âge. Pourrai-je encore parler de vous ? ». Au verso, notes polémiques sur le transformisme : « Le transformisme science facile, à la portée de tous, mise en bouteille dans une formule : ceci vient de cela ». Le manuscrit comprend les chapitres suivants, non numérotés : [I] Les Scolies (p. 1-17). Sérignan 2 novembre 1884. « Si la force devait primer les autres attributs zoologiques, au premier rang, dans l'ordre des Hyménoptères, domineraient les Scolies ». [II] Une consommation périlleuse (p. 18-32). « Sous le rapport de la forme, l'œuf de la Scolie n'a rien de particulier ». [III] La Larve de Cétoine (p. 55-57, 33-39 et 48-54). Le début de ce chapitre était à l'origine une conclusion ajoutée au chapitre précédent : « C'est en moyenne une douzaine de jours que dure la période d'alimentation de la Scolie ». Le chapitre, rédigé le Dimanche 16 novembre, commençait ainsi : « Pour être consommée avec la délicate réserve anatomique qu'impose à la Scolie la nécessité d'avoir des vivres frais jusqu'à la fin, la larve de Cétoine doit être plongée dans une immobilité complète ». Un développement du chapitre suivant sera déplacé pour servir de conclusion à ce chapitre. [IV] Le Problème des Scolies (p. 39-47). « Avant d'abandonner la question des vivres, un rapprochement est à faire. Nous savons déjà que les chasseurs de Coléoptères, les Cerceris, s'adressent exclusivement aux Charançons et aux Bupestres ». [V] Les Parasites (p. 58-71). 7 décembre 1884. « En août et septembre, engageons-nous dans quelque ravin argilo-sablonneux, à pentes nues et violemment ensoleillées ». [VI] Une théorie du parasitisme (p. 71-82 et 265-268), à l'origine continuation du chapitre précédent, avec un développement ajouté ultérieurement. « On lui [la Mélecte] reproche cependant d'avoir perdu par défaut d'usage et paresse les outils de travailleur dont elle était nantie au début, dit-on ». [VII] Les Tribulations du Chalicodome [de la Maçonne dans l'édition] (p. 83-98). 25 décembre 1884. « Si le lecteur désirait un exemple circonstancié d'exploiteurs du bien des autres, de pillards acharnés à la ruine du travailleur, difficilement je trouverais mieux que les tribulations du Chalicodome des murailles. Certes la maçonne qui bâtit sur les galets est une laborieuse ouvrière ». [VIII] Les Anthrax (p. 99-114). « Je fis connaissance avec les Anthrax en 1855, à l'époque où l'histoire des Méloïdes me faisait fouiller à Carpentras les hauts talus de l'Anthophore ». [IX] Les Leucospis (p. 115-128). « Visitons en juillet les nids du Chalicidome des murailles en les détachant de leurs galets par la méthode du choc ». [X] Autre Sondeur [titre primitif biffé : Un émule des Leucospis] (p. 129-134). 31 janvier 1885. « Comment s'appelle-t-il donc, celui-ci, dont je n'ose inscrire le nom en tête du chapitre consacré à son histoire. Il s'appelle Monodontomerus cupreus ». [XI] Le Dimorphisme larvaire (p. 135-154). 4 février 1885. « S'il a donné quelque attention à l'histoire des Anthrax, le lecteur a dû s'apercevoir que mon récit est incomplet ». [XII] Les Tachytes (p. 155-170 et [297]). 18 février 1885. « Le genre d'Hyménoptères que j'inscris en tête de ce chapitre n'a pas, que je sache, bien fait parler de lui jusqu'ici ». [XIII] Mylabres et Zonitis [Fabre ajoutera en tête le nom des Cérocomes dans l'édition] (p. 171-192, et [295-296]). 15 mars 1885. « Tout n'est pas dit sur les Méloïdes, ces étranges parasites dont quelques-uns, Sitaris et Méloès, s'attachent, ainsi que des poux minuscules, à la toison de divers apiaires pour se faire transporter dans la cellule où ils doivent détruire l'œuf et se nourrir après de la pâtée du miel ». [XIV] Changement de régime (p. 195-216). 10 avril 1885. « Lorsqu'il formulait son célèbre aphorisme : Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es, Brillat-Savarin ne se doutait certes pas de l'éclatante confirmation apportée à son dire par le monde entomologique ». [XV] Une piqûre au transformisme (p. 217-223). « Élever un consommateur de chenilles avec une brochette d'araignées, c'est très innocent, incapable de compromettre la sécurité de la chose publique, c'est aussi très puéril, je me hâte de le confesser ». [XVI] La Ration suivant le sexe (p. 224-241). 24 avril 1885. « Considérée sous le rapport de la qualité, la nourriture vient de mettre à nu notre profonde ignorance des origines de l'instinct ». [XVII] Les Osmies (p. 242-264). 29 avril 1885. « Février a de belles journées, indices du renouveau devant lequel vont céder, non sans lutte, les brutalités de l'hiver ». [XVIII] Répartition des Sexes (p. [269-273]). « L'insecte qui amasse des provisions proportionnées aux besoins de l'œuf qu'il va pondre, sait par avance le sexe de cet œuf ». Le manuscrit ne donne que le début et quelques développements du chapitre, qui, comme le suivant [XIX Le sexe de l'œuf à la disposition de la mère, absent ici], devait reprendre le texte d'un mémoire scientifique. [XX] Permutation de la ponte (p. [274-295]). « Le sexe de l'œuf est facultatif pour la mère, qui, suivant l'espace, fréquemment fortuit et non modifiable, dont elle dispose, établit dans telle loge une femelle et dans telle autre un mâle, de façon que les deux aient une ampleur de demeure conforme à leur inégal développement ».
Partager