Lot n° 178

Albert Thibaudet (1874-1936) essayiste et critique littéraire. manuscrit autographe, [La Guerre] ; 247 pages petit in-4 (plusieurs écrites au dos de ff imprimés ou ronéotypés). mAnuscrit complet sur lA guerre de 14-18, d'où fut extrAit ^ /^...

Estimation : 1000 / 1500
Adjudication : Invendu
Description
G^^, publié à titre posthume le 18 mai 1940, chez Gallimard. L'ensemble paraît être inédit. Le manuscrit présente des ratures, suppressions, additions et corrections ; Panurge à la guerre en occupe les pages 30 à 81, qui ont servi pour l'impression. Ce récit est né des années passées dans les troupes territoriales, où l'auteur s'est « lié particulièrement avec une sorte de frère Yves que j'appellerai Panurge. Je pourrais aussi bien le nommer Renart, puisqu'il tint dans le bestiaire de l'épisode la place du châtelain de Maupertuis, du débrouillard et du malin à valeur capitale dans la vie de campagne »... Le manuscrit intégral se compose de deux livres. Le premier, non numéroté, est intitulé : Saint-Martin ; le second : Le Nil éternel. Thibaudet y développe des réflexions sur la vie de Panurge au fond des tranchées dans la Somme, et sur la vie au front. Citons le début du Livre II : « Les Poilus. Un peuple de cinq millions d'hommes s'est pendant ces quatre ans, sur le vallon qui s'étend de la mer au Jura, créé, constitué, adapté : coupe nouvelle, sur la destinée ; vague analogue à celle qui jeta au désert du temps d'Athanase les fondateurs de la vie érémitique. Mais ici précipités par le dehors et non par les voix du dedans ; contraints et forcés, placés par une sommation de l'histoire en face d'un nouveau monde humain. Cette ligne dans l'espace, si brève sur le globe comme ligne, mesurée par le calcul, d'un arc de méridien, cette coupe géologique de la longue tranchée continue, accompagnent ou figurent des lignes des coupes, des tranchées infiniment vastes dans la durée ; elles convoquent ici une sorte de totalité historique qui ramasse pour l'homme à la façon d'une suite de salles dans un musée, toutes les formes de la tension, de la lutte, de la mort depuis celles de l'âge de pierre jusqu'à la chimie qui avaient rêvé, pour les batailles entre deux créations planétaires, l'imagination de Wells »...
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