Lot n° 163

George Sand. L.A.S. « G. Sand », [Nohant] 3 mars 1862, à son ami le peintre Charles marchal ; 4 pages in-8 à son chiffre, enveloppe. belle lettre sur son portrAit pAr chArles mArchAl, et sur lA mort du jeune lucien villot (à l'âge de vingt ans,...

Estimation : 1000 / 1200
Adjudication : 1 250 €
Description
le 18 février). Elle n'a reçu « que de toutes petites réductions de mon portrait par les soins de Bouju, il y a déjà longtems, et rien des épreuves destinées à la vente. Faites que j'en aie et que je sache comment et où signer car la dimension y fait quelque chose. Et puis, si c'était venu horriblement, ces épreuves ? Enfin il me semble qu'on aurait dû ne pas m'oublier comme si ça ne me regardait pas, et je vous répète qu'on ne m'a absolument rien envoyé. Donc occupez-vous de ça tout de suite et tout de suite après, j'enverrai signature et autorisation ». Elle n'était pas en colère contre son « cher gros, mais inquiète tout de bon. Nous étions si tristes ! et vous savez que quand on perd un ami, on se met à trembler pour tous les autres. On voit des catastrophes dans tous les retards de lettres. Pauvre Lucien ! Nous ne sommes pas consolés, et à tout instant nous le voyons là, riant et sautant, et nous aimant si bien ! Moi, je ne veux pas oublier ceux qui meurent, j'ai du courage puisqu'il en faut, mais c'est à la condition de pleurer tout mon saoul. Je ne crois pas à la mort, pourtant, j'ai la certitude que ce sera mieux ailleurs et qu'on s'aimera toujours. Mais en attendant, se quitter dans ce monde-ci, est bien terrible, et loin de refroidir l'amitié, cette séparation-là la réchauffe et l'exalte ». Marchal a bien fait de disposer du dessin, et elle rapporte un propos vif de mAnceAu. « Il ne vous pardonnera que quand vous apporterez votre bataclan pour travailler ici. Faites-le si vous avez pour deux liards de bon sens, vous ne dépenserez rien et vous ne mangerez pas votre travail d'avance ». Elle est un peu triste : « Je ne suis pas encore gaie, j'ai beau faire, et puis, Moricot [son fils Maurice] s'en va après-demain, et quand il n'est pas là, ça ne bat que d'une aile. Mais ce qui ne change pas, c'est que je vous aime de tout mon cœur »... Correspondance, XVI, 9431.
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