Lot n° 92

GENLIS Stéphanie Félice comtesse de, (1746-1830). Gouvernante de Philippe Egalité. Lettre autographe signée Ctesse de Genlis, adressée au Vicomte Alcide de Beauchesne, Paris, le 29 juin 1826, 1 page ^, in-folio. On y joint une lettre envoyée à...

Estimation : 200 / 300
Adjudication : 200 €
Description
Madame de Genlis, le 29 novembre 1826.
« Le discret secrétaire ne m'avait pas dit un seul mot de la méprise. Il ne m'avait parlé que de l'esprit et de la grâce de Mad. de Genlis. J'ai cru que je mourrais de rire à la lecture du billet que j'ouvre à l'instant. Le médecin par intérim le sent tout disposé à aller consulter le docteur par excellence et à recevoir de lui des ordonnances qui seraient payées au poids de l'or si elles pouvaient faire couler dans les veines des adeptes ce talent que chacun envie à Mad. la Comtesse de Genlis sans pouvoir l'imiter. J'ai l'honneur de lui offrir mille hommages respectueux ». « Vous m'avez autorisé Monsieur le Vicomte à vs récrire et vous m'avés promis de revenir me voir. Ce vertueux duc de M. vint chés moi de lui-même, aussitôt qu'il fut nomé gouverneur de notre jeune prince, en me disant avec sa modestie si parfaite que tout instituteur devoit désirer s'entretenir avec moi ; vous aimés les arts, et l'on ne peut avoir ce noble gout sans s'y connaitre ; je les ai cultivés toute ma vie, je m'en occupe toujours, nous en parlerons ; j'ai sur ce sujet plusieurs idées tout à fait neuves, et qui, je l'ose dire embelliraient beaucoup l'exposition des produits d'industries, qui sont généralement trouvés bien insipides. J'ai inventé un petit art qui imite de la manière la plus durable et avec le plus parfait degré d'illusion, les agates, le lapis, le jaspe, les cailloux d'Egypte et cela serait charmant et magnifique pour décorer un autel et même une chapelle. J'ai inventé bien d'autres ouvrages, j'ai l'ambition, quand j'aurai fini le 10ème volume de mes mémoires et mon dernier roman historique Alfred le Grand, ce qui ne sera pas long, de briller à une exposition des produits d'industries et j'espère Monsieur le vicomte que vous me procurerez cette gloire. N'oubliez pas je vous en conjure que vous m'avés promis tout votre intérêt pour cette croix d'honneur qui me rendroit si heureuse ! Quand je songe à tous les talens au-dessous du médiocre qui l'ont obtenue, quand je songe au talent incomparable de Casimir et à la Sainteté de sa vie [.] Casimir veut me donner le mois prochain une soirée musicale, j'espère que cette petite réunion sera honorée de votre présence ! Que je serai heureuse de vous faire entendre cette harpe véritablement unique au monde ! J'ai changé de logement, la fumée, l'odeur de la cuisine, le bruit, les punaises et l'éloignement de l'église, m'ont chassée de la rue de Berry, je suis maintenant rue basse du rempart, passage ., pension de Mme Aubert, n°-38. Agréer l'assurance si vraie de tous les sentimens que je vous ai voué par ma vie et avec lesquels j'ai l'honneur d'être Monsieur le vicomte, votre très humble et très obéissante servante, D. Ctesse de Genlis ».
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