Lot n° 173

Jean cocteau. 3 L.A.S. « Jean », 1957-1962, à Emmanuel Berl ; 3 pages et quart in-4.

Estimation : 500 / 600
Adjudication : 500 €
Description
7 février 1957. « Je quitte une manière de sarcophage où, pendant six mois, je m'embaumais chaque jour loin de cette sinistre époque. Mon rêve serait de te montrer la chapelle de Villefranche -(aussi importante dans mon reuvre que l'Ange Heurtebise - Orphée - La difficulté d’être). Le livre des morts y serait à sa place ». Il évoque avec humour « Enobarbus-Véfour » (Raymond Oliver)... Milly 27 novembre 1957. « Je t'ai mal parlé de ton livre [La France irréelle] parce que je suis un âne de la politique, avec bonnet, coin et coups de règle sur les doigts. Ce qui m'enchante, c'est ce qui te tourmente : [...] une grâce exquise par la précision du “dire” et l'horreur du vague, du flou, ou bâclé si à la mode. On leur donne le Prix Nobel. Je te donne le prix Nobel »... 2 novembre 1962. Il souhaite l'associer à l'entreprise de La Comtesse de Noailles, oui et non ; il indique la composition de ce livre pour lequel il voudrait « une biographie qui n'en soit pas une et qui [...] la montre prise entre sa chambre de malade et le tumulte extérieur. En ce qui me concerne je ne parle d'elle que sous l'angle de cette fièvre de gloire qui l'a tuée. [...] il me faut ta voix racontant ses intimes et sa famille. [...] Je te demande de tremper le biscuit sec dans la tasse de Marcel. De la sorte tes exquises visites du matin seront sanctifiées par un livre »...
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