Lot n° 368

LOUISE DE PRUSSE (1776-1810) Reine de Prusse ; princesse de Mecklemburg-Strelitz, femme (1793) de Frédéric-Guillaume III de Prusse (1770-1840) ; ennemie ardente de Napoléon.Lettre autographe signée « Louise », Potsdam 26 avril 1810, à son...

Estimation : 3 000 / 4 000
Adjudication : 5 000 €
Description
fils aîné le futur Frédéric-Guillaume IV ; 1 page et demie in-4 (petite fente). Remarquable testament moral écrit moins de deux mois avant sa mort, pour le futur Roi de Prusse.Elle copie deux paragraphes de l’Esprit de l’histoire de Ferrand, concernant l’éducation de l’héritier du trône, en soulignant quelques mots-clés : il faut développer dans l’esprit du Prince la piété, le sens du devoir, le respect de la vérité, l’amour de la justice, la résistance aux passions et la fermeté d’âme qui l’élève au-dessus du malheur. Puis elle s’adresse directement à son fils, âgé alors de 14 ans : « Relisé le souvent cet extrais, il contient tout ce qu’il faut pour l’education d’un jeune Prince, dont les destinées sont pareilles aux votres. J’ai souligné les devoirs les plus sacrés de chaque homme. La force de reprimer vos desirs, de resister a vos passions, vous manque en en entier, et voilà surtout le point qui a été inconcevablement négligé dans votre education. Entendez ma voix maternelle mon cher Fritz, pensés bien à ce que ma tendresse vous repète si souvent ; domptés cette fougue qui vous porte a avoir ce que vous voulez, qui au moment que vous pensés telle ou telle chôse veut voir mis en exécution les moyens pour y parvenir. L’homme qui vous dit que ceçi est du caractère, que ceçi est la veritable liberté, est ou un inepte ou un ami faux. La véritable liberté ne consiste pas en faisant tout ce que l’on peut, mais en ne faisant que ce qui est bien et que vous reconnoitrez pour tel. Ce n’est qu’en réffléchissant que vous parviendrez a reconnoitre ce qui est bien ou mal, ce n’est qu’en domptant votre volonté que vous parviendrez a faire le bien, même s’il est en contradiction avec vos inclinations avec votre goût avec votre comodité ; et voilà ce qui est avoir du caractère : si après un mur examen du bien ou du mal, on mets en œuvre ce qu’on reconnoit pour être le Bien en y aportant toute la force de la volonté, pour ne pas s’en laisser détourner par nos passions qui pouroient être contrair a la suprême verité du Bien ».Librairie Les Autographes, 2007.
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