Lot n° 337

MARIE-CAROLINE-CHARLOTTE (1752-1814) Reine de Naples et des Deux-Siciles ; princesse d’Autriche, fille de l’Impératrice Marie-Thérèse, sœur de Marie-Antoinette, elle épousa en 1768 Ferdinand Ier, Roi de Naples et de Sicile (1751-1825), où...

Estimation : 2 000 / 2 500
Adjudication : 3 800 €
Description
elle exerça le pouvoir ; mère de 18 enfants, dont l’Empereur François II et la Reine Marie-Amélie.Lettre autographe signée « Charlotte », [Naples juillet 1791, à la duchesse Yolande de Polignac] ; 2 pages et demie in-4 (quelques légères déchirures marginales réparées).Importante lettre historique déplorant l’arrestation de Louis XVI et de sa sœur Marie-Antoinette à Varennes, et leur retour à Paris.« Ma chere Amie, notre consolation a été de bien courte durée, et le chagrin que nous ressentons ne s’efacera jamais depuis que je sais la fatale arestation l’exécrable entrée a Paris de ma chère et si malheureuse sœur. Je ne puis me remettre, j’ai d’abord pensé a vous et a la part que vous y prendrez ; Grand Dieux comment ces malheurs arivent-ils ! Comment apres avoir, durant une année entière, que trop parlé de cette évasion est-elle si mall concerté exécuté et sans une persone ferme et sure pour les faire passer coute que coute. Une blessure et j’ose dire la mort même étoit préférable à cet avilissant et douloureux retour. Je crois de sur que ma si malheureuse sœur n’y survivra point, surtout depuis qu’on lui a enlevé son précieux et cher enfant [Louis XVII], qui seul la soutenoit en vie ; si je ne vous savois point aussy attachée a sa persone, je ne vous ecrirois point, car j’avoue j’abhore tout ce qui porte le nom françois, voyant que persone ne les a aidés, pourquoi nous at-on flatté de cette fable des prodiges de Mr de Bouillé ? J’avoue j’enviois cet home je l’adorois et aurois desiré etre lui, durant les cinque jours, que cette illusion si cruellement detruite a duré. Je souhaite vivement et crains d’en recevoire des nouvelles. Quel état que celui de ma malheureuse sœur elle n’y survivra point et il est a lui desirer la fin de ses soufrances presentes et encore pires futures. Si vous en savez des nouvelles vous m’obligerez infiniment de m’en donner. Car yci par tous ces papiers publiques on sait mille sorte de contradictions. Mon cher mary est penetré de ces horreurs envers son cousin et belle sœur, et de ce manque de tous égard envers la Souveraineté ; il est resolue et déterminé et en a fait part au vertueux Chef l’Empereur de prendre tous les moyens et le suivre s’unir a lui en tout pour venger reparer et s’il se peut sauver les malheureux Princes »... Elle termine avec des compliments à ses enfants et se réjouit : « Heureusement le duc de Guiche [gendre de Mme de Polignac], qu’on avoit nomé, n’etoit point entre ces trois victimes, mais l’avoir nomé prouve qu’on rend justice aux sentimens qu’il a si bien temoigné »…Archives Yolande de Polignac (1er février 1877, n° 20) ; puis collection Marcel Plantevignes (Versailles, 8 mars 1977, n° 23).
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