Lot n° 297

Anne-Marie Le Page, Madame DU BOCCAGE (1710-1802) femme de lettres et poétesse.Lettre autographe, 1er mai 1796, à ses nièces les citoyennes Figuet d’Ausseville à Tostes ; 3 pages in-4, adresse.Belle et émouvante lettre de sa vieillesse. Elle...

Estimation : 400 / 500
Adjudication : 350 €
Description
évoque les conditions de vie difficiles, « j’en suis réduite a manger tout ce que j’avois avec la plus stricte économie, on m’avoit ôté ma carte de pain et celle de mes domestiques de façon quil m’en falloit acheter pour plus de 100ff par jour ce qui feroit a peu prèts 40000ff par an, j’ai tant remontré mon état qu’enfin on m’a rendu ma carte »... Elle prie ses nièces de lui envoyer un peu de farine : « j’en ai emprunté ou plutost pris hier a ma voisine pour faire de la colle pour remplacer mon buste de mon jardin, qu’on a eû la bonté de prendre au Licée des arts au lieu de ma triste personne qu’on a bien voulu orner d’une couronne de roses et de laurier, vous allez rire et croire que je radotte dès le matin dans mon lit ou je suis, point du tout, rien n’est si vrai, on a eû la bonté de venir plusieurs fois de me presser de venir moi même, recevoir tant d’honneurs, ma santé ne me le permettoit pas, je sai positivement, qu’avant même que mon éloge fut commencé, dès qu’on me nommat, dix mille personnes au moins dit-on, battîrent des mains ; je suis si foible que je n’aurois pû soutenir tant de biens si innatendus car je ne connoissois pas même l’homme de mérite auteur des lettres à Emilie [Charles-Albert Demoustier] fort estimées qui a fait le discours en ma faveur, enfin depuis que je suis ridée et rüinée on me gâte a qui mieux, mieux, on vient dachever une nouvelle ruë a Nantes, on lui a donné mon nom »...
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