Lot n° 277

Louise Mignot, Madame DENIS (1712-1790) nièce de Voltaire.Lettre autographe signée « Denis », des Délices 7 août [1756], à Lekain « Comedien du Roy à la Comedie françoise à Paris » ; 3 pages in-4, adresse avec cachet de cire rouge...

Estimation : 1 800 / 2 000
Adjudication : 2 800 €
Description
aux armes (brisé) et marque postale de Genève (petite déchirure par bris de cachet).Très belle lettre sur la tragédie Sémiramis de Voltaire (créée le 29 août 1748 à la Comédie-Française, et reprise avec un très grand succès par Lekain).« Votre lettre Monsieur m’a fait un plaisir extreme. Je savais deja que vous aviez joué Ninias comme un ange, mais jai été fort aise dapprendre de vos nouvelles par vous meme. On dit que vous n’avez jamais si bien joué. Il n’y a qu’une voix aussi sur Mlle Dumeni [Dumesnil], jen suis dautant plus aise que jai toujours fait grand cas de son talent. Elle a une vérité sublime et un sentiment si vif dans son jeu quand elle a un bon role et quelle n’est point decouragée, quil est bien juste qu’on lui donne les louanges quelle merite. Vous savez que jai toujours été sa partisane parce que jaime les talens a la folie ».Elle a su son aventure au sujet du voyage de Bayreuth, mais voudrait savoir s’il a joué avec Fierville. « Je fais de mon mieux pour engager mon Oncle [Voltaire] a vous faire encor une tragedie, il a toujours des travaux differans qui le detournent joint a une santé assez foible. Cependand il nous promets d’en commencer une cet hyver et si une fois il la commence elle sera bientot achevée ».Elle revient à Sémiramis : « Je vous fais mon compliment sur les bras ensanglantés. Je consois que ce recit rendu comme vous etes capable de le faire a du inspirer une terreur et une pitié dechirante. En general la piesse est fort belle votre scene du quatrieme acte avec Mlle Dumeni est a mon gré ce que l’auteur a fait de mieux sans nulle ecception. Je vois que vous allez introduire tout a fait le Costume au theatre. Cest une perfection de plus, mais vous n’y pousserez jamais la cruauté au point ou les anglais lont fait. Ils sont souvant boureaux ou bouchez et nous voulons etre tragique soions le et notre gout nous empechera de passer le but comme eux. Vos bras ensanglantez en sortant du tombeau me paroissent admirables et dans la verité de la chose. Continuez a nous donner du plaisir. Que ne puis je vous aller admirer ». Son oncle a demandé qu’une édition de ses œuvres lui soit remise, il « ne peut la donner a personne avec autant de plaisir qu’a vous »… Mme Fontaine est en séjour aux Délices et s’y porte mieux grâce aux soins de Tronchin…
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