Lot n° 261

Wilhelmine de Prusse, margrave de Bayreuth (1709-1758) princesse de Prusse, fille aînée du roi Frédéric-Guillaume Ier et sœur de Frédéric II le Grand, elle épousa en 1731 Frédéric de Brandebourg-Bayreuth (1711-1763) ; musicienne, et...

Estimation : 3 000 / 4 000
Adjudication : 4 000 €
Description
remarquable mémorialiste.Lettre autographe signée « Wilhelmine », 23 janvier 1752, à Voltaire ; 2 pages in-4, adresse « A Monsieur de Voltaire » avec cachet de cire rouge aux armes (brisé).Très belle et rare lettre de la margrave de Bayreuth à Voltaire, lors de son séjour à Potsdam.« Il faut que je me soye bien mal expliquée dans ma derniere lettre puisque vous n’en avez pas compris le sens. Peut etre etois je dans ce moment la inspirée du St Esprit. Comme vous n’etes pas Apôtre vous avez trouvé fort obscur ce que je croyois fort clair »… Elle explique à nouveau que le duc de W. [Wurtemberg] est sur le point d’engager le marquis d’Ad. [Alexandre d’Adhémar, recommandé par Voltaire, et qui va bientôt être grand maître à la cour de Bayreuth] à son service, mais elle a prié Voltaire « de faire en sorte que le Marquis refuse les propositions qu’on lui fera de la part du Duc. Le Marg[rave] ne vous demantira point par raport au 1500 ecus d’apointement que vous lui avez offert. Je vous prie de depecher cette affaire et de le persuader a se rendre bientôt ici. On lui destine une charge de Cour au dessus de celle de Chambelan et vous pouvez compter que le Marg. aura pour lui toutes les attentions imaginable. Je crois que votre sejour en Allemagne inspire la fureur de reciter dans touts les cœurs. La Cour de W. revient expres ici pour histrioner, avec nous. Le senssé Uriot nous a choisi selon moi la plus detestable pece de theatre quil y ait pour la verssification. Cest Oreste et Pilade de La Motte. J’admire les differente facons de pensser quil y a dans le monde. Vous exclué les femmes de vos Tragedies de Potsdam, et nous voudrions si nous avions un Voltaire retrancher les homes de celle que nous jouons ici. N’y auroit il pas moyen que vous pussiez nous accorder une de vos pieces et donner les 2 principaux rôles aux femmes. Le Duc et ma fille jouent fort joliment, mais c’est tout. Le pauvre Monperni est encore trop languissant pour prendre un grand rôle et le reste de ceux qui sont ici ne font qu’estropier les pieces. Je n’ai osé proposer Semiramis, la Duch. Mere ayant represanté cette piece a Stucard ». Elle a vu récemment « un personage singullier. Cest un reverandaire du Pape, Prelat, Chanoine de St Marie, et malgré touts cella homme sensé, dechainé contre les moines, a l’abri du prejugé, et ne parlant que de tolerance ». Le « petit acteur » que Voltaire a envoyé est bien arrivé, mais, incommodée, elle ne l’a pas encore vu, mais on lui en dit beaucoup de bien. Elle conclut : « Venez bientôt nous voir dans notre couvent […] Le Marg. vous fait bien des amitié. Salué touts les Freres qui se souviene encore de moi et soyez perssuadée que l’Abbesse de Bareith ne desire rien que de pouvoir convaincre Frere Voltaire de sa parfaite estime »…Voltaire a inscrit de sa main en haut de la première page : « De Mde de Bereuth ».
Partager