Lot n° 203

Marthe-Marguerite de Villette, marquise de Caylus (1672-1729) nièce de Madame de Maintenon, élevée par sa tante, elle joua dans Esther de Racine à Saint-Cyr ; épouse d’Anne de Grimoard marquis de Caylus, elle a laissé d’intéressants...

Estimation : 1 000 / 1 500
Adjudication : Invendu
Description
Souvenirs, publiés par Voltaire.Lettre autographe signée de son paraphe, Paris 16 mars [1722], à une demoiselle ; 10 pages petit in-4.Belle et longue lettre sur l’arrivée de la petite fiancée de Louis XV.Elle félicite cette « campagnarde » d’être à portée de s’instruire : « Vous voyés du nouveau et des estrangers, mais je mimagine qu’un congrès est une beauté sy serieuse que tous les divertissements que donnent messieurs les ambassadeurs ne peuvent guere legayer et je vous avoue que le jour d’Avrincourt me plairoit davantage, je m’en fais une idée delicieuse »… Elle évoque ses courses à la campagne de l’automne dernier, « simplement pour estre ailleurs » : à Sens, en Sologne, à Suilly et chez Mme de Villette où elle a retrouvé le duc de Villeroy : « il a toujours esté de mes amis, et depuis la mort du Roy il me la témoigné par tant dattentions et par tous les services qui ont dependu de luy que je n’ay pas creu a mon aage devoir faire la mignone en ne voyant pas un homme dont la societé est douce et lamitié seure, voyla en verité Mademoiselle a quoy se renferment toutes mes veues et mes pretentions de ce costé la »… Elle évoque ensuite l’entrée à Paris de l’Infante d’Espagne [âgée de trois ans, Marie-Anne-Victoire était proposée comme fiancée à Louis XV] : « je devrois m’estendre sur toutes les festes et les divertissements quil y a eu ici pour larrivée de linfante, mais la gazette vous en fera les détails, je me borne a vous dire que cette infante charme tout le monde, je ne l’ay pas encore veu et jattends que lempressement soit un peu moderé, je conte que j’iray un matin chés Mme de Vantadour, juger aussy d’une partie de ses agreements, [...] le Roy est serieux avec elle, et elle en est un peu blessée, elle n’a pas un trait de beauté, mais de la grace jusques au bout des doigts, [...] ma parresse augmente sy fort et mon eloignement pour les rues de Paris que je ne voy plus du tout que ceux qui ont la bonté de me venir chercher. Je ne say plus que garder ma chambre ou courre la campagne en poste »…
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